Le programme de récupération des batteries de véhicules électriques garantira que les batteries de véhicules électriques non collectées par la récupération des équipementiers ne seront pas jetées aux vidanges.
Un nouveau programme de récupération des batteries de véhicules électriques financé par l’industrie est officiellement en vigueur au Québec. Lancé le mois dernier, le programme de récupération des batteries de véhicules électriques est un effort conjoint des membres de l’Association canadienne des constructeurs de véhicules et des Constructeurs mondiaux d’automobiles du Canada, ainsi que du gouvernement du Québec, pour récupérer les batteries de véhicules électriques qui ont atteint leur fin de vie. Il s’agit d’une primeur en Amérique du Nord, indique le communiqué de presse. Selon David Adams, président de Global Automakers of Canada, le programme a été développé par l’industrie comme une alternative à une proposition du Québec en 2021 visant à placer les batteries de véhicules électriques sous le programme de responsabilité élargie des producteurs existant de la province. « Les objectifs visés dans le cadre de ce programme signifiaient que les constructeurs devaient retirer de la circulation des batteries en bon état pour atteindre les objectifs de récupération en vertu de la directive sur la responsabilité élargie des producteurs », a déclaré Adams, dans une entrevue avec Electric Autonomy. « Nous avons travaillé avec le gouvernement du Québec à l’époque qui suggérait qu’il y avait une meilleure façon de traiter les batteries de véhicules électriques. » En plus de veiller à ne pas dilapider des batteries de véhicules électriques toujours admissibles, le programme vise également à soutenir le développement d’une économie circulaire pour les batteries de véhicules électriques. Ce faisant, il vise à atténuer les risques pour la santé et l’environnement tout en favorisant la réutilisation, et le recyclage des batteries. « Le recyclage des batteries deviendra un élément nécessaire de la chaîne de récupération », explique M. Adams. « Nous ne serons pas en mesure d’extraire suffisamment de matériaux pour les batteries. Nous allons devoir compter sur des batteries recyclées pour fournir certains de ces matériaux critiques afin de continuer à produire des batteries. » Un complément aux programmes existants La majorité des manufacturiers de véhicules électriques au Canada ont déjà des protocoles de récupération et de gestion des batteries de véhicules électriques qui sont couvertes par la garantie, sujettes au rappel ou retournées par leurs canaux de distribution. Ce que le programme de récupération veut faire, c’est de s’attaquer aux batteries hors de portée des fabricants. « Ce programme est en quelque sorte destiné à compléter ceux qui sont peut-être, pour une raison ou une autre perdus à l’extérieur du système alors que le fabricant ignore où se trouve ce véhicule. Il se peut alors que le dit véhicule se retrouve quelque part dans un atelier de démontage, un chantier de démolition ou un concessionnaire et la personne qui a le véhicule en sa possession se demande quoi faire avec la batterie et comment la recycler correctement », explique Adams. La nécessité de tels programmes a été identifiée par des groupes comme le Conseil international sur le transport propre (ICCT). Dans le cadre d'une étude, il a noté que la politique sur le recyclage des batteries en est encore à un stade précoce au Canada et qu’elle est principalement menée au niveau provincial. La Colombie-Britannique, par exemple, s’est engagée à introduire le programme de récupération de batteries de véhicules électriques d’ici 2026 dans le cadre de son plan d’action quinquennal adopté en 2021. L’étude a également révélé que plus d’un million de batteries de véhicules électriques pourraient annuellement atteindre leur fin de vie d’ici 2030 dans le monde, passant à environ 14 millions par année d’ici 2040, « ce qui en fait un moment critique pour créer un environnement politique favorable à leur réutilisation et à leur recyclage ». Plateforme en ligne Le programme de récupération de la batterie de véhicules électriques permet aux spécialistes en récupération de véhicules, aux recycleurs, aux propriétaires de déchiqueteuses, aux concessionnaires automobiles, aux ateliers de réparation automobile indépendants, aux exploitants de parcs de véhicules et aux propriétaires de véhicules individuels d’y participer gratuitement. Le lancement du programme a été accompagné du dévoilement d’une plateforme en ligne développée par Call2Recycle Canada, un organisme sans but lucratif axé sur le recyclage et la gérance des batteries en fin de vie. La plateforme fournit toutes les informations dont les différentes parties prenantes ont besoin pour participer. Il s’agit de critères qui permettent aux utilisateurs d’identifier le type et les éléments chimiques de leurs batteries, leur admissibilité au programme, ainsi que de déterminer quels fournisseurs seront responsable de la collecte de leurs batteries. La liste des participants au programme comprend plus de 30 constructeurs automobiles. Le programme accepte les batteries des véhicules hybrides, hybrides rechargeables, à pile à combustible ou tout électriques. Une fois collectées, les batteries pourront être remanufacturées pour la réutilisation des VÉ, réutilisées pour un usage alternatif, recyclées en métaux d’origine pour être utilisées dans de nouveaux produits, ou envoyées dans des centres de recherche et développement des constructeurs automobiles pour analyse. Élargissement du programme Avec l’introduction du programme de récupération de batterie de véhicules électriques au Québec, la province souhaite se positionner comme un chef de file dans le domaine. « Je pense que l’objectif du Québec est de développer toute la chaîne d’approvisionnement au Québec », dit Adams, notant que la province s’efforce de recycler autant de batteries de véhicules électriques que possible et de soutenir les entreprises locales de recyclage de batteries, telles que la compagnie Lithion Technologies basée à Montréal. Et bien que pour le moment, le programme soit exclusif au Québec, il est prévu de l’étendre à d’autres régions du pays. « Nous avons eu des discussions initiales avec la Colombie-Britannique », dit M. Adams. « Je crois qu’ils sont intéressés par le programme et par le modèle québécois. Dans un monde idéal, il serait intéressant de déployer ce programme national partout au pays. » Mehanaz Yakub Electric Autonomy Canada
Contribution: André H. Martel
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