Statistiques SAAQ-AVÉQ sur l'électromobilité au Québec en date du 31 décembre 2024 [Infographie]4/4/2025
L'AVÉQ est très heureuse de vous présenter l’analyse du quatrième et dernier trimestre de 2024 concernant l'électromobilité au Québec. Ce portrait est rendu possible grâce à une analyse approfondie des données fournies par la SAAQ. Les enregistrements de véhicules électriques (VÉ) se chiffrent désormais à 376 246, soit une progression estimée à 38 392 véhicules pour le trimestre et de 124 104 pour l’année.
Les données corrigées* d’immatriculation au 31 décembre 2024 (et les progressions trimestrielle/annuelle) :
* Plusieurs corrections ont dû être faites aux données fournies par la SAAQ afin d’en extraire un maximum d’information. La majorité des corrections faites étaient au niveau des noms de modèles à partir des NIV.
** Est considéré comme camion lourd tout véhicule ayant un « poids du véhicule brut » (le véhicule et sa cargaison) de 4537 kg et plus. Il faut noter que la progression sur un an pour certains segments (motos, véhicules à basse vitesse et véhicules outils) est négative. Cela est principalement dû à une baisse subite généralisée à toutes les régions de la province au deuxième trimestre affectant plusieurs modèles et segments n’étant pas reliés pour laquelle la SAAQ n’a toujours pas pu nous fournir d’explications. Mais nous parlons de quelques centaines de véhicules donc l’impact sur le portrait global est minime. Le dernier trimestre de l’année 2024 s’est conclu avec un ajout net de 38 392 véhicules électriques pour le trimestre et 124 104 véhicules électriques pour l’année entière. Ceci correspond à une progression trimestrielle de 11.36%, et à une progression annuelle de 49.22%. Une telle progression relative annuelle n’avait pas été vue depuis 2019 (où elle était à 69.17%), mais il faut également considérer qu’à la fin de cette année record, il n’y avait « que » 66 639 véhicules électrique sur les routes. Une autre façon de voir cette progression annuelle de 124 104 véhicules est de se rappeler que l’objectif pour la fin de 2020 était de 100 000 véhicules électriques sur nos routes. Cet objectif avait été atteint avec quelques mois de retard (quelque part en avril 2021). C’était il y a moins de 4 ans et aujourd’hui, nous avons réussis à ajouter plus de véhicules électriques sur nos routes en un an que dans les 10 années précédentes! Cette grande progression permet d’atteindre une part de marché estimée à 5.08% pour les VÉ sur l’ensemble de la flotte, soit plus d’un véhicule sur 20. Jusqu’à présent nous avons porté notre attention sur les enregistrements qui sont affectés par une multitude de facteurs. Alors, qu’en est-il des ventes de véhicules neufs? Sans surprise, elles correspondent bien à la progression que l’on observe au niveau des enregistrements de 2024. Selon Statistiques Canada, c’est maintenant plus de 40% (40.01% pour être précis) des nouveaux véhicules immatriculés au Québec qui sont 100% électrique ou hybride rechargeable. Cela correspond à 49 357 VÉ sur un total de 123 350 nouveaux véhicules toute catégories confondues. Et ce pourcentage est en progression constante depuis longtemps mais a définitivement pris son envol en 2024. Cependant il faut aussi remarquer que le nombre de véhicules sur nos routes a augmenté de 38 392 sur le trimestre, comparativement aux 49 357 nouveaux véhicules vendus. Cela est un phénomène similaire à ce que nous avons observé au deuxième trimestre et selon nos observations ça pourrait correspondre à des propriétaires de VÉ qui ont profité des derniers mois « d’incitatifs maximaux » pour se procurer un nouveau VÉ (et revendre leur ancien qui se retrouve probablement chez un concessionnaire qui le revendra bientôt sur le marché du véhicule usagé). La progression du nombre de VÉ pour le trimestre se traduit par une moyenne de 12 797 VÉ supplémentaires par mois, soit environ 417 par jour.
Avec ce portrait complet de 2024, regardons les objectifs à plus long terme, soient les cibles gouvernementales, qui rappelons-le, se trouvent maintenant à 2 millions de VÉ pour la fin 2030, et à 2.6 millions pour 2035. Si la progression courante se maintient, on pourrait atteindre 2 millions en juillet 2029 et être à environ 2.86 millions à la fin de 2030, tout ceci selon une progression logistique, c’est-à-dire une fameuse courbe en S, montrant une croissance qui s’accélère avant de progressivement décélérer à mesure que les nombres deviennent très élevés.
Analyse du classement par modèle
Le tableau suivant présente en détails le nombre de véhicules enregistrés par modèle, le pourcentage que cela représente dans la flotte québécoise ainsi que leur progression au classement pour les 20 modèles les plus populaires :
* En 9 mois!
Évidemment la Tesla Model 3 demeure au sommet de ce classement et établit par le fait même un nouveau record en franchissant le cap de 30 000 véhicules. C’est forcément la première fois que ça se produit pour un modèle sur nos routes. Sa progression est toutefois très faible avec +314 sur le trimestre. Elle détient désormais une avance de 5076 sur la deuxième position à la fin 2024, avance qui a beaucoup diminué en un an. En fait, elle pourrait très bien perdre sa première position au cours de l’année 2025 si la progression phénoménale d’autres modèles se poursuit. Les deux candidats les plus susceptibles de s’emparer à court terme de la première marche du podium sont évidemment les deux modèles qui suivent au classement actuel, d'autant plus que leurs progressions respectives sont bien meilleures que celle du Model 3 récemment. En effet, la Tesla Model Y, présentement en deuxième position avec 25 128 véhicules enregistrés et la Hyundai Kona Électrique, présentement en troisième position avec 21 924 véhicules, sont encore compétitives et pourraient bien y arriver. Sauf qu’il n’est pas dit qu’elles ne se feront pas supplanter à leur tour par des modèles avec une progression encore plus grande, mais partant de plus loin. Affaire à suivre. Après les trois premières positions, inchangées par rapport au troisième trimestre, se trouvent trois modèles hybrides rechargeables. Les deux premiers de ce groupe sont le Mitsubishi Outlander PHEV qui conserve sa quatrième position avec 17 794 véhicules, grâce à une progression honorable de 1722 sur le trimestre, suivi de la Toyota Prius Hybride Branchable (qui reprend son nom original après avoir été appelé Prius Prime pendant quelques années) avec 15 778 véhicules sur nos routes, mais une progression beaucoup plus lente. Et pour conclure ce groupe d’hybrides rechargeables se trouve un autre membre de la famille Toyota, le Toyota RAV4 Hybride Branchable (et oui, il a également été renommé) avec 15 525 soit à peine 253 véhicules de moins que la Prius et passant de la 7e à la 6e position en raison de sa progression trimestrielle de 1784 enregistrements. Étant donné la popularité intarissable des plus gros véhicules il ne serait pas surprenant que le RAV4 prenne la 5e place à la Prius dès le premier trimestre de 2025. On retrouve ensuite en 7e position la Hyundai IONIQ 5 avec 15 046 véhicules (seulement 479 derrière le Toyota RAV4 Hybride Branchable) qui a fait un bond majeur de cinq positions depuis le dernier trimestre. Cette bonne progression n’est pas seulement due à un concours de circonstances dans le classement, mais à une augmentation de 4396 enregistrements, ce qui est significativement plus que sa plus proche rivale, la Tesla Model Y, laquelle n’a augmenté ses enregistrements que de 2520. Mais comme quoi tout n’est pas tout le temps rose, c’est-à-dire ne fait pas que progresser, suit ensuite en 8e position la Chevrolet Bolt EV qui a non seulement descendu de deux positions au classement, mais a également vu son nombre d’enregistrements diminuer de 421 pour atteindre 14 610. Ce phénomène n'est pas unique à la Chevrolet Bolt EV et semble affecter plusieurs modèles d’expérience qui ont probablement été vendus par des électromobilistes désirant acheter un modèle plus récent avant la fin de la période où un total de 12 000$ d’incitatifs gouvernementaux étaient disponibles. Cela dit, tout n’est pas noir pour Chevrolet, bien au contraire! En effet, on retrouve le Chevrolet Equinox EV en 9e position déjà avec 14 345 exemplaires sur nos routes, lui qui était en 20e position au trimestre précédent. Il s’agit tout simplement de la meilleure progression trimestrielle que nous n’ayons jamais vu avec une augmentation des immatriculations de 9279 véhicules! Cette incroyable progression correspond à près du tiers du nombre total d’enregistrements de la Tesla Model 3, en seulement 3 mois! C’est aussi presque le quart des enregistrements du trimestre en entier! Pour conclure notre top 10, nous retrouvons la vénérable Nissan LEAF. Sa deuxième génération datant déjà de plusieurs années, elle génère beaucoup moins de ventes. En estimant en plus qu’il y a probablement plusieurs véhicules des premières générations qui ont été échangés pour un modèle plus récent (avant la diminution des incitatifs), on comprend mieux que son nombre sur nos routes a diminué de 264 pour atteindre 12 246 en 10e position (en baisse de la 8e position au trimestre précédent). En 11e position on retrouve la Ford Mustang Mach-e, en hausse de deux positions, atteignant 12 117 véhicules suivie de la Volkswagen ID.4 qui est redescendue d’une place, atteignant ainsi la 12e position avec 11 657, cela dit seulement 460 derrière la Mustang Mach-e. Il est bon de rappeler que les ventes de la Volkswagen ID.4 ont été arrêtées quelque mois durant le dernier trimestre de l’année à cause d’un rappel lié aux poignées de portes. Volkswagen ayant mis en place de nombreux incitatif pour vendre les derniers exemplaires 2024 au début de l’année, il est très probable qu’elle se rattrape dans le premier trimestre de 2025. Pour conclure le peloton des 11 000 à 12 000 véhicules, en 13e et 14e position on retrouve deux autres modèles de Chevrolet qui ne sont plus fabriqués, soit la Bolt EUV avec 11 068 (en baisse de 3 positions) et la Volt avec 11 052 (en baisse de 5 positions). Et quelques 3300 véhicule derrière l’iconique Chevrolet Volt on retrouve en 15e position (en baisse de 1) le Ford Escape Hybride rechargeable avec 8104 exemplaires sur nos routes. Suivent ensuite les 5 dernier véhicules du top 20 soient le Kia Niro EV en 16e position (en baisse de 1) avec 7623, le Toyota bZ4X en 17e position (également en baisse de 1) avec 7593, la Kia EV6 en 18e position avec 7129, suivi du Ford F-150 Lightning en 19e position avec 6896 et pour conclure le Jeep Wrangler 4xe en 20e position avec 6446 véhicules. Nos graphiques interactifs permettent de suivre la progression de tous les modèles de VÉ sur nos routes. Nous vous présentons donc rapidement les possibilités qu’ils offrent afin que vous puissiez en tirer profit pour faire vos propres analyses. Vous pouvez filtrer par modèles, par constructeurs, par villes, MRC ou régions ou en croisant le tout. Le bouton «Personnaliser…» vous donne accès à ces multiples possibilités alors que la petite flèche vous permet de tracer certains graphiques pré-programmés pour consultation rapide. Progression annuelle
Plutôt que de s’en tenir au bilan cumulatif, regardons le portrait en termes de progression annuelle, c’est-à-dire la variation dans les enregistrements par modèle durant 2024. Cette progression permet de brosser un meilleur portrait de l’année. D’entrée de jeu, rappelons-nous que dès les premiers mois de l’année le gouvernement du Québec a annoncé que l’incitatif provincial allait descendre de 7000$ à 4000$ en 2025 pour les véhicules tout électriques et de 5000$ à 2500$ pour les hybrides rechargeables.
Ainsi, en première position pour 2024 on retrouve le Chevrolet Equinox EV avec 14 345 véhicules (en moins de 9 mois par ailleurs), une arrivé du tonnerre. Rappelons que les nombreux véhicules de la gamme Ultium de GM ont été repoussés pendant un bon moment et ceux qui ne l’étaient pas arrivaient au compte-gouttes aux consommateurs. Jusqu’au jour où ils ont réussi à régler un problème d’automatisation de la ligne d’assemblage des packs de batterie et démontré qu’ils maîtrisent définitivement l’art de la production de masse de véhicules automobiles. Justement, le Chevrolet Equinox EV n’est pas le seul produit de GM ayant bien performé durant l’année, car on retrouve également le Chevrolet Blazer EV en 11e position avec 4116, un modèle arrivé sur nos routes quelque mois avant l’Equinox et le Chevrolet Silverado EV avec 762 véhicules en 9 mois. En deuxième position de la progression annuelle, avec une augmentation de 10 739 véhicules sur nos routes répartie de façon assez régulière durant l’année, on retrouve la Tesla Model Y. Environ 1000 véhicules derrière, pour compléter le podium 2024, on retrouve la Hyundai IONIQ 5 avec 9777. Cette progression qui est un record pour la IONIQ 5 a été particulièrement bonne durant le dernier trimestre (avec 4396 nouvelles IONIQ 5 sur nos routes) qui a compté pour presque 50% de l’augmentation annuelle. Puisque la progression annuelle fait naturellement ressortir des modèles plus récents, on y retrouve de nombreux modèles qui ne figurent pas parmi le classement des 20 plus populaire sur nos routes. Parmi ceux-ci, la meilleure progression revient au Chevrolet Blazer, 11e sur l’année 2024, avec +4116 (un véhicule similaire au Chevrolet Blazer mais légèrement plus gros et dispendieux), le Nissan Aryia en 15e position avec +2882, le Kia EV 9 en 16e position avec +2629, le Audi Q4 e-tron en 18e position avec +2146, le Mazda CX-90 hybride rechargeable en 19e position avec +1912 et la Hyundai IONIQ 6 en 20e position avec +1879. Classement par marques
Après s’être attardés aux modèles de différentes catégories, regardons également comment cela évolue au niveau des marques (voir le graphique interactif).
La première chose que l’on peut remarquer est que Chevrolet, qui s’était fait ravir la première position par Tesla lors du deuxième trimestre 2022, est revenue en force grâce à l’Equinox EV et pourrait très bien, si la tendance se maintient, reprendre la première place dès le premier trimestre 2025. Un autre fait notable est l’effet du ralentissement des ventes de la ID.4 sur la progression de Volkswagen. Alors que la majorité des marques dans ce top 15 ont plusieurs modèles, Volkswagen n’en a qu’un, ce qui fait qu’ils sont plus impactés au niveau de la marque par des problème de production ou de vente sur leur modèle. Mais le seul vrai changement au niveau de ce classement spécifique est Mazda qui vient de ravir la 14e place à Polestar en grande partie grâce à l’arrivée de ses nouveaux modèles hybrides rechargeables et le ralentissement des ventes de Polestar. La marque à l’étoile se retrouve affectée à la fois par le ralentissement classique à l’arrivée de nouveaux modèles et par la diminution des ventes de la Polestar 2, impactées par les frais de douanes de 100% sur les véhicules en provenance de Chine. Nouveautés 2024
Regardons un peu ce que ça donne du côté des nouveautés dans la dernière année (à noter en gras les nouveautés du dernier trimestre), en se concentrant uniquement sur le segment des véhicules légers:
Mention également à la Fiat 500e, qu’on pourrait considérer comme une nouveauté, même si techniquement ce véhicule existait par le passé (quelques importations de l’ancien modèle californien sont mêmes enregistrés au Québec). On en retrouve maintenant 1000 pour une progression de 986 depuis le début de l’année, ce qui équivaut à la 2ième place des nouveautés. Donc au total on parle de 25 (ou 26 avec la Fiat 500e) nouveaux modèles durant l’année, totalisant près de 19 000 véhicules, soit 15% de la progression annuelle. Cependant, il est important de mentionner que près de 75% de cette progression revient au seul Equinox EV de Chevrolet, véritablement un coup de circuit en 2024 au Québec. Observations diverses
Au-delà des catégories classiques de nos analyses, il peut être intéressant de regarder pour d’autres phénomènes observables dans les données.
L’une de ces observations vient expliquer pourquoi il y a moins de choix dans les berlines malgré les nombreux avantages de ce format de véhicule sur les véhicules plus spacieux (et plus chères). La raison est simplement qu’il s’en vend moins! Cela peut très bien s’observer avec la Tesla Model 3 versus la Tesla Model Y ou encore la Hyundai IONIQ 6 versus la Hyundai IONIQ 5. Dans les deux cas, nous parlons de véhicules comparables aux niveaux performance et prix (admissibles aux mêmes incitatifs gouvernementaux durant l’année 2024). Dans le cas des deux marques, le multisegment, même si plus cher que la berline équivalente, a eu une bien meilleure progression. Chez Hyundai on parle de 9777 versus 1879 (19.2%) et chez Tesla 10 739 versus 2540 (23.7%). Cela devient un peu le problème de la poule ou l’œuf, mais comme on peut le voir, puisqu’il se vend bien moins de berlines équivalentes, le marché est moins tenté d’en offrir et ainsi de suite. Ceci s’applique autant aux véhicules électriques qu’aux véhicules à essence finalement! Du côté des véhicules rares, il semble y avoir quelques amateurs de véhicules uniques et qui ne craignent pas les risques associés à un manufacturier ayant fermé ses portes. On se rappelle ainsi que Fisker a dû déclarer faillite au début de l’année, laissant les premiers acheteurs avec un véhicule plus compliqué à réparer en cas de problème et qui ne recevrait plus de mise à jour par internet. Nous aurions pu croire que le nombre de véhicule cesserait sa progression, mais ce n’est pas le cas. Fisker s'est mis sous la protection des créanciers en juin 2024 et a officiellement procédé à la liquidation de ses biens en octobre. Malgré cela, le nombre de Fisker Ocean sur nos routes est passé de 34 au 30 juin, à 48 au 30 septembre pour même attendre 51 à la fin de l’année. À l’opposé des nouveaux manufacturiers et nouveaux modèles, certains modèles de véhicules sur nos routes ne sont plus vendus depuis de nombreuses années déjà et prédire leur disparition est plus qu’hasardeux (car ce n’est pas juste une question du durabilité). Le meilleur exemple de cela est probablement celui du duo Ford Fusion Energi et C-Max Energi. Ces deux hybrides rechargeables partagent beaucoup de composantes. Malgré cela, on observe (dans ce graphique) que depuis des années le nombre de Fusion Energi diminue graduellement, avec une accélération durant le dernier trimestre 2024 (pour totaliser une diminution de 36% en 3 ans et demi). Pendant ce temps (et même plus) la C-Max Energi a vu son nombre sur nos routes descendre de seulement 18% en 6 ans et demi. Finalement il est intéressant de souligner que le marché des véhicules électrique Québécois est différent de celui de ses voisins. Un bon exemple de cela est la popularité de la Toyota bZ4X. Alors qu’au Québec le nombre sur nos routes a augmenté de 4544 en 2024, il s’en est vendu seulement 18 570 aux États-Unis d’Amérique l’an dernier. C’est quatre fois plus qu’au Québec, cependant ils ont une population 37.4 fois plus grande que celle du Québec. Bilan des autobus et des camions
Attardons-nous maintenant un peu au marché des autobus électriques et des camions lourds électriques:
Progression des 100% électriques
Les véhicules 100% électriques de la flotte poursuivent leur progression grâce à un ajout de 31 926 sur le trimestre, soit 83.2% de la progression trimestrielle, versus 6466 hybrides rechargeables additionnelles. Pour l’année en entier on parle d’un ajout de 98 906 en tout électrique versus 25 198 en hybrides rechargeables, donc l’augmentation des enregistrements sur l’année a été composé à 79.7% de tout électrique. On demeure d’ailleurs autour de ce ratio de 75 à 80% depuis un moment. Cela permet de porter le bilan total à 70.9% en faveur du tout électrique, un nouveau record, contre 29.1% pour les hybrides rechargeables.
Portrait géographique
En plus de connaître le nombre de VÉ au Québec, il est intéressant de savoir où ils se trouvent. La mise à jour des graphiques présentés précédemment permet d’analyser les répartitions régionales sous tous les angles désirés. Voici donc la compétition amicale de la progression de l'électrification dans les différentes régions et villes du Québec, où tout le monde peut gagner selon la façon de regarder les données :
Pour ce qui est du pourcentage de la flotte par région il faut premièrement noter que les dernières données publiques pour l’ensemble de la flotte datent de 2022 et nous avons donc dû interpoler le nombre de véhicule à partir de l’augmentation de la population. Il se pourrait donc que le portrait change légèrement lorsque les données seront enfin publiées.
Alors que l’ensemble de la flotte québécoise a maintenant dépassé le cap du 5% (avec 5.09%), certaines régions se démarquent clairement. La Montérégie conserve sa première position qu’elle a ravi à Lanaudière il y a de cela 4 ans et atteint le 6.8% de sa flotte composée de véhicule électriques. Il s’agit d’une progression de 2% en 1 an! Lanaudière qui était sur le point de prendre la deuxième position au trimestre précédent a continué sa progression pour parvenir à dépasser Laval avec 6.5% versus 6.47%. En fait, Lanaudière est en première position au niveau de la progression, sa flotte ayant progressé de 2.1% en 2024, légèrement mieux que la Montérégie. Et comme si les régions décidaient de se trouver un adversaire avec qui faire une compétition, un duel similaire a lieu entre les Laurentides et l’Estrie. Les Laurentides, qui talonnaient l’Estrie, sont passés de la 5e à la 4e position avec 5.97% pour les Laurentides versus 5.93% pour l’Estrie. Il est aussi intéressant de noter que la progression de la région de la Capitale-Nationale qui avait connu un ralentissement en début d’année semble s’être stabilisée afin de maintenir sa 6e position. Pour ce qui est du classement au niveau des municipalités, la ville (minimum de 1000 habitants) ayant le plus haut taux d’électrification est une fois de plus Bromont qui conserve sa première place avec 12.39% de sa flotte, devant Senneville à 12.23% et Lorraine à 12.03%. Pour découvrir ce qu'il se passe dans votre région ou votre MRC, n’hésitez pas à profiter de l’aspect interactif des graphiques pour sortir les données qui vous intéressent et les partager avec nous. Et n’hésitez pas dans les commentaires à poser des questions si vous avez besoin d’aide pour faire ressortir les données que vous recherchez. Pour s’amuser un peu, faisons simplement le tour des championnes régionales, sans critères sur le nombre d’habitants (en excluant quelques anomalies dans les chiffres) : Perspectives 2025
Tenter de lire l’avenir dans le domaine de l’électromobilité n’est jamais simple. Et cette année, la tâche est non seulement complexe, mais probablement impossible. Nous allons donc nous contenter de dresser une liste des facteurs principaux qui influenceront l’équation. Et comparativement à l’an dernier, la majorité de ces facteurs ne sont pas très positifs…
En fait, la majorité des facteurs sont liés à la politique. Au niveau provincial, une réduction des incitatifs à l’achat de 7000$ à 4000$ pour les 100% électrique et 5000$ à 2500$ pour les hybrides rechargeables le 1er janvier a été annoncé dans les premier mois de 2024. Cette diminution annoncée a incité bien des gens en 2024 à devancer leur achat, à un point où les réserves du Fonds d’électrification et des changements climatiques sont descendues plus rapidement que prévu et le gouvernement du Québec a décidé de mettre le programme sur pause de février à mars 2025 pour des raisons comptables. Cela nuira sans aucun doute aux ventes pendant cette période. Le programme est supposé revenir en place dès le début avril, c’est donc dire qu’une bonne partie des ventes pourraient simplement être repoussées plus tard au printemps. Pour ce qui est des incitatifs fédéraux (de 5000$ pour les 100% électriques et 2500$ pour les hybrides rechargeables) aucune diminution ou changement n’étaient prévus si ce n’est que par de potentielles élections à venir dans l’année. Cependant les choses se sont précipitées et un peu comme pour l’incitatif provincial, les fonds du programme fédéral ont descendus plus rapidement que prévu. En plus de cela, le climat politique a changé dramatiquement en début d’année. Par conséquent, le programme a tout simplement été suspendu de façon indéfinie en début d’année. Personne ne sait ce qui arrivera étant donné que cela dépendra du résultat des élections et des priorités du prochain gouvernement. Et les priorités ne seront pas décidées que par les valeurs du parti au pouvoir mais dépendront évidemment d’une multitude de facteurs internationaux. Le plus gros facteur est probablement la nouvelle présidence des États-Unis d’Amérique qui a pris le pouvoir en janvier et semble déterminée à tout bouleverser dans une multitude de domaines. Cela inclut plusieurs mesures pouvant malheureusement nuire à l’électrification des transports et à l’état de l’économie en général. Tout simplement impossible à de faire des prédictions devant une telle incertitude. Il ne faut également pas oublier l’influence à plus long terme d’un pays un peu plus lointain, soit la Chine, qui a de plus en plus de modèles de véhicules électriques à offrir et qui n’ont depuis déjà quelque temps rien à envier aux modèles d’Amérique, Corée, Europe ou du Japon. Le plus grand facteur les ralentissant ici sont les frais de douane à l’importation de 100% présentement en place. Il y a également le domaine des affaires qui semble avoir son mot à dire. Plusieurs manufacturiers qui avaient annoncés des plans ambitieux ont repoussé ou diminué leurs objectifs, car leurs premiers chiffres n’étaient pas à la hauteur de leurs attentes. Cependant, pendant que plusieurs d’entre eux clament haut et fort que les véhicules électriques n’intéressent pas les gens, les ventes mondiales continuent de croître constamment. Plusieurs ont probablement été victimes de produits n’étant pas à la hauteur des attentes des clients ou du fait qu’ils n’avaient pas pris en compte le fait que beaucoup d’autres manufacturiers offriraient également leurs modèles électriques laissant libre cours à la concurrence. Et pour terminer la liste des facteurs qui pourraient nuire à l’électrification des transports, il y a un autre facteur qui pourrait impacter les ventes d’une marque qui a une place importante sur le marché : Tesla. Qu'on le veuille ou non, les incursions en politique du PDG de la compagnie ont eu un impact majeur négatif sur la perception de la marque, ce qui semble vouloir nuire aux ventes de façon inéluctable. Mais il ne faut pas voir ces obstacles comme insurmontables. Plusieurs facteurs extérieurs peuvent ralentir la transition vers l’électromobilité, mais la nature même des véhicules électriques les rendant plus pratiques, plaisants, fondamentalement plus simples et surtout réduisant considérablement l’impact environnemental permettront à la transition de continuer (quitte à ralentir et vivre quelques soubresauts parfois démoralisants!). Et pour aider à compenser un peu les soubresauts des incitatifs dans les premiers mois de l’année, il y a probablement plusieurs milliers de véhicules usagés présentement chez les concessionnaires attendant de trouver de nouveaux propriétaires. Contribution: Frédérick St-Laurent, Jean-François Morissette et Simon-Pierre Rioux Source: SAAQ. Il est à noter que l’AVEQ paye pour obtenir ces données.
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