Alors que la commission de l’Environnement, de la Santé publique et de la Sécurité alimentaire du Parlement européen a recommandé, le 12 mai 2022, de voter l’interdiction de la vente de véhicules thermiques dès 2035, de nombreuses fausses informations ont surgi sur les réseaux sociaux, arguant que les véhicules thermiques ne sont pas moins bons que les électriques. Essayons donc de démêler le vrai du faux.
Les auteurs de ces messages auraient eu raison s’ils disaient que les voitures électriques ne sont pas parfaitement écolos non plus. Mais leurs affirmations quant au caractère nocif de ces voitures sont clairement exagérées et ne correspondent pas à la réalité. Même lorsqu’elles sont rechargées en Pologne ou en Chine, les voitures électriques émettent moins de CO2 que les thermiques Les voitures électriques roulent-elles « au charbon », comme l’affirment certains sur les réseaux sociaux ? Tout dépend du pays. Si l’on est en Chine, où les ventes de voitures électriques connaissent un boom, alors même que le pays produit la grande majorité de son électricité dans des centrales à charbon, on peut en quelque sorte dire qu’elles « roulent au charbon » en effet. Si, en revanche, on est en France, où 75 % de l’électricité est produite par des réacteurs nucléaires, on est sur une motorisation propre, qui utilise une énergie produite en continu, quasiment à l’infini et sans émissions nocives dans l’atmosphère. Bien que le nucléaire ne soit pas non plus exempt de reproches. Même lorsqu’une voiture électrique est chargée à l’électricité issue d’une centrale à charbon, elle émettrait moins qu’une voiture thermique. D’après les calculs de l’Agence américaine de protection de l’environnement, une voiture électrique rechargée à Saint-Louis, dans le Missouri (l’un des États dont l’électricité dépend le plus du charbon) émettra en moyenne 247 g de CO2 par mille (1,6 km), contre 381 g en moyenne pour une voiture thermique.
Non, une voiture électrique ne vous laissera pas « coincé dans la neige »
Une autre publication largement partagée sur Facebook nous faire croire qu’il faudrait creuser 227 tonnes de terre pour extraire les métaux nécessaires à une seule batterie de voiture électrique. Ce chiffre est très éloigné de la réalité. On devrait d’ailleurs en douter en sachant qu’il est véhiculé par le Manhattan Institute, un groupe de recherche climatosceptique. Toujours est-il que l’extraction du cobalt (essentiel à la fabrication des batteries), qui se passe principalement en République démocratique du Congo, est nocive pour les ouvriers et induit des malformations chez les nouveau-nés. Enfin, une dernière publication affirmait qu’en roulant dans une voiture électrique, nous risquions de rester « coincés dans la neige ». Les voitures électriques, ont-elles vraiment de moins bonnes performances lorsqu’il fait froid ? Ce qui est sûr, c’est que la puissance du moteur d’une voiture électrique n’est pas moins élevée. Mais en effet, en cas de forte chaleur ou de températures trop froides, les batteries sont moins efficientes. Si l’on peut reprocher quelque chose aux voitures électriques, c’est leur poids : vu qu’elles embarquent de lourdes batteries, elles doivent aussi être dotées de pneus solides. Et au contact de la chaussée, vu le poids du véhicule, ces pneus s’usent plus rapidement que ceux des voitures thermiques, émettant davantage de particules fines dans l’atmosphère. Anton Kunin Consoglobe
Contribution: André H. Martel
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