En 2024, les ventes de véhicules électriques ont atteint un sommet grâce aux subventions gouvernementales, mais ces incitatifs ne font pas l’unanimité. Marc-Alexandre Tremblay, directeur de l’approvisionnement chez HGrégoire Saguenay, estime qu’ils nuisent au marché de l’occasion. « Il est extrêmement difficile de se procurer des véhicules électriques usagés, et la majorité des acheteurs préfèrent le neuf », explique-t-il. Selon lui, un véhicule électrique neuf perd près de 50 % de sa valeur en deux ans avant que sa dépréciation ne se stabilise. En 2023, son entreprise a acquis 20 véhicules électriques mais n’en a vendu que six. Cette difficulté concerne particulièrement les régions éloignées, où l’autonomie limitée des véhicules électriques représente une contrainte. « Ici, faire 200 kilomètres en une journée est courant », souligne-t-il. Les mythes sur l’électrification des transports Daniel Breton, président de Mobilité Électrique Canada (MÉC), tente de déconstruire les idées reçues sur les véhicules électriques. Dans son livre 50 mythes et demi-vérités sur les véhicules électriques, il insiste sur la progression rapide de la technologie. « Beaucoup pensent que nous ne sommes pas prêts, alors que les faits montrent le contraire », regrette-t-il. Une étude menée par MÉC et le Conseil national de recherche du Canada révèle que même dans la province où l’électricité est la plus polluante, les émissions de GES d’un véhicule à essence sont quatre fois supérieures à celles d’un modèle électrique. Breton rappelle aussi que 98 % des matériaux des batteries sont recyclables, contre 0 % pour le carburant brûlé par un moteur thermique. Un manque de courage politique ? Le gouvernement québécois envisage de reporter l’interdiction des ventes de véhicules à essence prévue pour 2035, une décision influencée par les pressions du secteur automobile et l’instabilité du marché. « Ce n’est qu’une question de temps avant que l’électrification devienne la norme », affirme Breton. L’essor des véhicules électriques suscite ainsi des débats, entre enthousiasme et réticences face aux défis qu’il représente. Source : Le quotidien
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