Il s’est vendu près de 44 000 véhicules électriques au Canada en 2018, une augmentation marquée par rapport aux 2 000 véhicules du genre vendus en 2012. L’adoption des véhicules électriques au cours des prochaines années constitue l’une des principales incertitudes dans l’analyse de l’évolution des filières énergétiques. De nombreux facteurs influeront sur les ventes futures de ces véhicules, notamment leurs coûts, les politiques gouvernementales, les préférences des consommateurs, les progrès technologiques et l’infrastructure de recharge.
En ce moment, le prix d’achat des véhicules électriques est plus élevé que celui des véhicules à moteur à combustion interne (« MCI »)
Les frais d’entretien des véhicules électriques sont environ 70 % inférieurs à ceux des véhicules à MCI comparables
Figure 1 : Comparaison des coûts de certains véhicules électriques et à MCI ( pour consulter les données du tableau) https://public.tableau.com/views/ComparaisondescotsdecertainsvhiculeslectriquesetMCI/Figure1?:embed=y&:embed_code_version=3&:loadOrderID=0&:display_count=y&publish=yes&:origin=viz_share_link Selon les hypothèses du scénario de référence et du scénario des avancées technologiques du rapport Avenir énergétique du Canada en 2018 (« AE2018 »).
Dans les deux scénarios, le prix d’achat des véhicules électriques continue d’être plus élevé que celui des véhicules à MCI jusqu’en 2040. Cependant, dans les deux projections, le prix des véhicules à MCI augmente quelque peu, tandis que celui des véhicules électriques diminue. Cette baisse est plus marquée dans le scénario des avancées technologiques que dans celui de référence, parce qu’on s’attend à une adoption des véhicules électriques et à des progrès technologiques plus rapides. Figure 2 : Coûts d’achat projetés des véhicules électriques et des véhicules à MCI en 2020, 2030 et 2040 (pour consulter les données du tableau) https://public.tableau.com/views/CotsdachatprojetsdesvhiculeslectriquesetdesvhiculesMCIen20202030et2040/Figure2?:embed=y&:embed_code_version=3&:loadOrderID=1&:display_count=y&publish=yes&:origin=viz_share_link Le coût actualisé de la conduite procure une façon de comparer les véhicules électriques et les véhicules à MCI. Le coût actualisé de la conduite (« CAC ») établit combien il en coûte au kilomètre pour conduire un véhicule pendant toute sa durée de vie. On a recours à cette méthode pour comparer des véhicules ayant un coût d’achat, un coût en carburant, des frais d’entretien et une durée de vie différents. Elle constitue donc un moyen pratique pour comparer des véhicules électriques et des véhicules à MCI La figure illustre le coût actualisé de conduite de véhicules achetés en 2020, 2030 et 2040; les données sur les coûts proviennent d’AE2018. Dans la plupart des provinces, le coût actualisé de conduite des véhicules électriques est inférieur à celui des véhicules à MCI en 2020, aussi bien dans le scénario de référence que dans celui des avancées technologiques. Il en est de même en 2030 dans les deux scénarios, mais dans toutes les provinces. Partout au pays sauf en Ontario, aux Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut, le coût actualisé de conduite des camions électriques est plus bas que celui des camions à MCI dans les deux scénarios. En 2040, le coût actualisé de conduite des véhicules électriques (voitures et camions) est inférieur dans toutes les provinces et dans les deux scénarios. Étant donné l’abondance d’hydroélectricité au Canada, le prix de l’électricité est bas dans des régions comme le Québec et la Colombie-Britannique, ce qui contribue à abaisser le coût actualisé de conduite des véhicules électriques. Pendant la période à l’étude, dans le scénario des avancées technologiques, le prix du carbone est beaucoup élevé que dans le scénario de référence. L’essence coûtant donc plus cher, cela donne l’avantage aux véhicules électriques par rapport à ceux à MCI. De plus, comme le montre la figure, le coût d’achat d’un véhicule électrique au Canada compte pour environ 82 % du coût actualisé de conduite en 2020, alors qu’il n’y contribue qu’à 61 % pour un véhicule à MCI. En contrepartie, le coût en carburant représente environ 9 % du coût actualisé de conduite d’un véhicule électrique en 2020 dans le scénario de référence et 29 % de celui d’un véhicule à MCI. Les frais d’entretien, quant à eux, composent la tranche de 10 % qui reste. Figure 3 : Comparaisons de CAC projetés des véhicules électriques et des véhicules à MCI en 2020, 2030 et 2040 (pour consulter les données du tableau) https://public.tableau.com/views/ComparaisonsdeCACprojetsdesvhiculeslectriquesetdesvhiculesMCIen20202030et2040/AllSelected?:embed=y&:embed_code_version=3&:loadOrderID=2&:display_count=y&:origin=viz_share_link L’une des principales conclusions de cette analyse est que, à court terme, le coût actualisé de conduite des voitures électriques est plus bas que celui des voitures à MCI. Voici quelques-unes des conclusions tirées de la comparaison des coûts actualisés de conduite :
Grande sensibilité du coût actualisé de conduite aux variations des hypothèses de coûts
Figure 4: Analyse de sensibilité du coût actualisé de conduite (pour consulter les données du tableau) https://public.tableau.com/views/Analysedesensibilitducotactualisdeconduite/Dashboard2?:embed=y&:embed_code_version=3&:loadOrderID=3&:display_count=y&publish=yes&:origin=viz_share_link Conclusion La baisse du coût actualisé de conduite des véhicules électriques en se fondant sur les données d’AE2018 explique pourquoi la hausse des ventes de véhicules électriques au Canada ne devrait pas étonner. Certaines provinces offrent actuellement des incitatifs à l’achat de ces véhicules, ce qui les rend encore plus attrayants. En ce moment, les véhicules électriques jouissent d’un avantage sur le plan des coûts en carburant et sur celui des frais d’entretien. Si la technologie continue de s’améliorer, le prix d’achat des véhicules électrices pourrait diminuer au point d’être comparable ou même inférieur à celui des véhicules à MCI équivalents. Le coût actualisé de conduite favoriserait alors grandement les véhicules électriques. Le coût actualisé de conduite réagit fortement à de nombreux facteurs.
Ainsi, dans une province où le prix de l’électricité est bas, il en coûte moins cher au consommateur pour se procurer un véhicule électrique. Il importe de rappeler que le coût actualisé de conduite repose sur quelques hypothèses et ne cerne pas tous les motifs dont tient compte le consommateur dans sa décision d’acheter ou de ne pas acheter un véhicule électrique. Néanmoins, il offre un outil pratique pour prendre des décisions économiques de base. Il peut être soupesé en regard d’autres éléments comme l’autonomie du véhicule, la disponibilité de bornes de recharge et les préférences personnelles. Régie de l’Énergie du Canada
Contribution: André H. Martel
Commentaires
"Nous voyons des véhicules tout électriques principalement sur la côte ouest et dans certaines parties de la côte est, tandis que le reste des États-Unis devrait continuer à utiliser des moteurs à essence conventionnels", a déclaré Klaus Froehlich, patron de R&D de BMW.
Au cours des deux derniers mois, il a souvent été question du fait que les dirigeants de Toyota et de Honda répètent qu'il n'y a pas de demande pour des véhicules tout électriques. Mais ces entreprises préfèrent les hybrides aux voitures tout électriques depuis des années. Maintenant, BMW, historiquement axé vers les véhicules électriques, rejoint apparemment leurs rangs
Alors que de multiples prévisions et de nouvelles règlementations pointent vers la fin de la combustion interne au cours de la prochaine ou de la décennie suivante, BMW ne semble pas vouloir précipiter les évènements. Il y a quelques semaines, Froehlich a déclaré à Automotive News : "La meilleure hypothèse est que les véhicules électriques [VÉ et hybrides rechargeables] représenteront 20 à 30% des ventes mondiales d'ici 2030, mais avec une distribution mondiale très diversifiée." Froehlich fait valoir que les concepteurs de BMW doivent être aussi flexibles que possible car le taux d'adoption des VÉ sera principalement basé sur des règles d'émissions variables pour chaque marché. Voici comment il décompose ces marchés:
De nombreux analystes estiment que la capacité de réduire les prix des voitures électriques dépend de l'utilisation de lignes de production dédiées exclusivement aux VÉ, plutôt que de l'approche flexible adoptée par BMW.
«En 2021, nous mettrons à jour l'architecture (cluster, modulaire) CLAR avec un nouveau plancher central pouvant accueillir des batteries de plus haute densité. Cela permettra à nos hybrides rechargeables de parcourir 80, 100 à 120 km en mode entièrement électrique et nous permettra d'installer un réservoir de carburant plus grand que celui que nous avons dans nos hybrides rechargeables actuels. La mise à jour du CLAR permettra également de proposer des véhicules tout électriques, incluant le prochain i4 qui est essentiellement une série 3 alimentée par batterie. » BMW vend le i3 avec ou sans prolongateur d' autonomie , et prévoit bientôt introduire le tout électrique IX3 , i4 et iNext . Les hybrides rechargeables seront disponibles sur presque toute sa gamme de produits. Cependant, Froehlich énumère ce qu’il croit être des obstacles futurs pour les véhicules électriques, y compris une augmentation potentielle du coût des matières premières pour les batteries et l'impact négatif sur les cellules d'une recharge rapide qui pourrait épuiser la batterie en seulement deux à trois ans.
Si cette approche vous laisse perplexe sur l'engagement de BMW, que penser de ce que le chef de la R&D de l'entreprise dit à propos des piles à combustible.
«À l'heure actuelle, un groupe motopropulseur à pile à combustible coûte environ 10 fois plus cher qu'un système tout électrique. Nous prévoyons égaliser ces coûts d'ici 2025 avec la troisième génération de notre système de piles à combustible évolutif. «Je pense que les développements futurs des batteries pourraient en faire la solution la plus appropriée pour les voitures privées d'ici 2025. «Nous envisageons également les piles à combustible comme une solution viable pour les camions légers et lourds, qui sont confrontés à des objectifs de réduction de CO2 très sévères et utilisent déjà des moteurs diesel très efficaces, et pour qui la prochaine étape devrait être l'électrification. Mais vous ne pouvez pas électrifier un camion lourd avec des batteries, car réduire la charge utile est un non-sens absolu. «Avec une seule station de recharge, vous pouvez faire le plein d'une flotte de 100 camions légers à hydrogène pendant la nuit. Environ 200 stations de ravitaillement autoroutier pourraient desservir des milliers de camions lourds à travers l'Europe, ce serait faisable. » BMW a déclaré que des versions à pile à combustible des X6 et X7 étaient en préparation. Assiste-t-on à une changement de cap des anciens constructeurs automobiles qui défendaient auparavant les véhicules tout électriques? La position de M. Freohlich semble claire. Et puis il y a GM et Ford, qui malgré leurs projets de VÉ, continuent de compter sur les véhicules énergivores à combustion . La baisse des ventes de la Chevy Bolt au cours des deux dernières années est un mauvais signe. Il est encore trop tôt pour savoir si Ford réalisera ses objectifs vis-à-vis les VÉ. Nissan, anciennement leader du tout électrique, affirme qu'il reste attaché aux véhicules tout électriques, mais accroît sa pression pour les hybrides. Bien que Volkswagen continue de vendre des moteurs diesel en grand nombre en Europe, il pourrait être le seul constructeur automobile qui maintienne actuellement le cap sur les véhicules tout électriques. Si la tendance actuelle se poursuit, il y aura une nette division entre deux types de constructeurs automobiles: les producteurs de véhicules tout électriques dédiés et les autres manufacturiers. electrek
Contribution: André H. Martel
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