La montée en popularité des VÉ est de plus en plus présente, que votre ville ou le gouvernement provincial soit préparés ou non.
De nombreux grands constructeurs automobiles ont l'intention de passer majoritairement à l'électrique, y compris General Motors, qui confirme vouloir manufacturer seulement des véhicules électriques à compter de 2035. Le gouvernement fédéral dit que d'ici cette année-là, tous les nouveaux véhicules légers vendus au Canada devront être à zéro émission. Ottawa s'est fixé cet objectif dans le but de réduire la pollution, en particulier dans le secteur des transports, qui représente environ un quart des émissions de gaz à effet de serre à travers le pays. Et le passage aux véhicules électriques est apparemment accepté pour la majorité d'entre nous. Un sondage de KPMG en février dernier a révélé que près de sept Canadiens sur dix qui prévoient acheter un nouveau véhicule au cours des cinq prochaines années choisiront probablement un véhicule tout électrique ou hybride. En 2017, il n'y avait que 377 véhicules électriques immatriculés en Alberta. En mars 2021, il y en avait 3 527 , ce qui représente une augmentation de plus de 835 % en seulement quatre ans, mais toujours un infime pourcentage des 3,6 millions de véhicules sur les routes de l'Alberta. Il y avait également 27 459 hybrides immatriculés en Alberta en mars 2021, tandis que près de 2,9 millions de véhicules fonctionnaient à l'essence, le diesel arrivant en deuxième position avec 388 000. Les véhicules électriques stimuleront la demande d'électricité en Alberta, selon l'AESO. L'Alberta Electric System Operator (AESO) prévoit que des milliers de véhicules électriques atteindront les rues et les autoroutes au cours des 20 prochaines années, entraînant une augmentation de la demande d'électricité. Selon le scénario, AESO prévoit que la province pourrait connaître une augmentation du nombre de véhicules électriques allant de 200 000 à deux millions d'ici 2041. Avec la prochaine vague de voitures électriques, tous les niveaux de gouvernements doivent être prêts. L'Europe passe à l'électrique Pour avoir une meilleure idée du futur, il faut regarder vers l'Europe, où l'adoption des véhicules électriques est répandue et en pleine croissance. Bien que l'Europe soit très différente du Canada, nous avons beaucoup à apprendre de sa vitalité. En particulier, les divers niveaux de gouvernements canadiens pourraient favoriser certains incitatifs à l'achat, des exonérations fiscales et même des avantages, comme le stationnement ou les péages gratuits qui ont contribué à favoriser l'adoption des véhicules électriques, Il semble que le plus gros obstacle soit le coût initial, a déclaré Nicholas Gall, directeur des ressources énergétiques distribuées à l'Association canadienne des énergies renouvelables, alors que le coût d'exploitation est définitivement inférieur à celui d'un véhicule à combustion interne conventionnel, Mais le coût initial peut souvent être un obstacle. Et c'est pourquoi il est très important que les gouvernements, tant fédéral que provinciaux, offrent ces incitatifs pour permettre aux gens d'acheter des véhicules électriques. Passer aux véhicules électriques, a déclaré Gall, est le strict minimum que nous pouvons faire pour faire face à l'urgence climatique mondiale. L'Alberta et certaines autres juridictions n'offrent actuellement pas d’incitatifs aux acheteurs de véhicules électriques, mais sept provinces le font, y compris l'Île-du-Prince-Édouard, qui offre un rabais de 5 000 $ sur les véhicules électriques neufs ou d'occasion, et 2 500 $ sur les hybrides rechargeables et vise à ce que tous ses résidents conduisent des véhicules électriques d'ici 2030. Pourquoi les défenseurs des VÉ disent-ils que le Canada doive accélérer l’adoption de la voiture électrique. Le coût des véhicules électriques peut varier considérablement, mais même le modèle le moins cher sur le marché canadien, le LEAF de Nissan, est proposé à un prix de départ de 37 498 $. Le Model 3 de Tesla est beaucoup plus élevé. Mais avec des coûts d'exploitation inférieurs, les juridictions qui offrent des incitatifs pour les véhicules électriques pourraient gagner un avantage concurrentiel en réduisant considérablement les coûts de transport pour les entreprises et les consommateurs. Météo ou pas L'industrie des véhicules électriques, ainsi que les politiques et programmes gouvernementaux qui la soutiennent, doivent faire face à un préjugé canadien qui contribue à croire que les véhicules électriques ne peuvent tout simplement pas résister à nos conditions météorologiques. William York, un Edmontonien qui a conduit sa Tesla Model 3 dans toute la province, ainsi qu'à Vancouver et Seattle, est heureux de confirmer que ce n’est pas le cas. C’est un véhicule hivernal fantastique, a déclaré York, directeur de l'Electric Vehicle Association of Alberta. « Il chauffe très rapidement, ce qui rend la conduite hivernale encore moins douloureuse. Il a également une excellente traction pour la conduite hivernale, et cela est dû aux moteurs électriques. Ces véhicules sont très réactifs et très précis, ce dont vous avez besoin pour un système antipatinage. Gall convient que la météo n'est pas une raison pour ne pas conduire de véhicules électriques. Il mentionne la Norvège, un pays au climat froid comme le Canada où plus de 80 % des véhicules neufs vendus sont des véhicules électriques ou des hybrides rechargeables. Cela démontre que même ceux qui vivent dans un climat hivernal sont prêts à faire le changement s’il y a des incitatifs. Hertz achètera 100 000 Teslas pour sa flotte de location d'ici l'année prochaine. York a noté que le froid peut avoir un impact sur l'autonomie d'un véhicule électrique, mais que l'impact peut être géré avec une bonne planification, comme savoir quand et où recharger et jusqu'où vous voulez rouler. Mais l'Alberta devra relever certains défis à mesure que l'adoption des véhicules électriques s’accroitra, a-t-il déclaré. Dans certaines parties de la province, les populations sont séparées par des centaines de kilomètres, ce qui pourrait compliquer la recharge et convaincre certains conducteurs que les véhicules électriques ne sont pas avantageux. Bien qu'il existe quelques centaines de bornes de recharge dans la province, la plupart sont situées à Calgary et à Edmonton ou à proximité, selon plugshare, une application qui permet aux conducteurs de trouver des points de recharge publics. Pleins d’énergie mais nulle part où recharger: le manque d'infrastructures en Alberta réduit l'enthousiasme pour les véhicules électriques Le gouvernement devra jouer un rôle important pour améliorer la disponibilité des bornes de recharge. En Alberta l'étalement est bien différent de l'Europe, a déclaré York. Nous allons devoir affronter des défis différents des leurs. Programmes et planification Alors, dans quelle mesure, les gouvernements canadiens agissent-ils pour nous mettre tous sur la bonne voie en matière de véhicules électriques ? Le gouvernement fédéral a annoncé des plans liés aux véhicules électriques, y compris le programme d'infrastructure pour véhicules zéro émission, qui verra des centaines de bornes de recharge construites à travers le pays grâce à des partenariats et à des subventions, et un programme d'incitatifs pour ceux qui désirent acheter ou à louer un VÉ. Que doit faire le Canada pour devenir un chef de file dans l'industrie des véhicules électriques. Les deux plus grandes villes de l'Alberta ont adopté des stratégies pour les véhicules électriques. Edmonton a approuvé sa stratégie de VÉ en 2018 et Calgary a une perspective et un plan similaires. Les deux se concentrent sur la l’installation de bornes de recharge et la collaboration avec les fournisseurs de services publics pour faciliter la venue des véhicules électriques. Le gouvernement de l'Alberta, quant à lui, n'a pas de stratégie spécifique pour les véhicules électriques. Les stations de recharge en Alberta sont principalement détenues et exploitées par le secteur privé et il est à souhaiter que de nouveaux opérateurs élargissent les disponibilités et les options pour les Albertains qui choisissent d'acheter des véhicules électriques , a déclaré dans un communiqué Rob Williams, attaché de presse du ministre des Transports Rajan Sawhney. Les mythes sur les véhicules électriques effraient les acheteurs, selon BC Hydro L'approche de l'Alberta contraste avec celle de son voisin de l'ouest. Le gouvernement de la Colombie-Britannique a établi des références pour les ventes de véhicules à zéro émission, des rabais pour les véhicules électriques et les bornes de recharge et a construit un vaste réseau de recharge public. Le secteur privé va devoir jouer un rôle important. Il s’est déjà impliqué, notamment en construisant des bornes de recharge et en développant certaines technologies. Il reste à voir si ces projets seront suffisants, car certains pensent que le Canada a besoin de millions de bornes de recharge pour se préparer à la future vague. Mais que ce soit dans 10 ou 20 ans ou même plus tard, un jour viendra où les véhicules électriques seront beaucoup plus répandus sur les routes de l'Alberta. Les dirigeants gouvernementaux auront besoin d'une feuille de route structurée pour assurer un développement en douceur vers cette destination. Trevor Howlett CBC Ne ICI Radio-Canada
Contribution: André H. Martel
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Le fournisseur de trottinettes électriques compte désormais la compagnie MKB de Montréal comme actionnaire, car il rapporte une croissance intéressante de son achalandage et une expansion continue dans plusieurs villes.
Bird Canada a annoncé des nouvelles positives pour l'entreprise: plus de cyclistes, plus d'emplacements et plus d'argent alors que la saison d'été 2021 atteint la mi-parcours avant la fermeture des programmes de trottinettes électriques en location pour l'année. Plus d'un million de trajets ont été comptabilisés sur des trottinettes Bird dans six endroits différents : Calgary, Edmonton, Red Deer, Okotoks, Ottawa et Windsor. Bird Canada affirme que l'achalandage cet été a doublé comparativement à 2020. Cette croissance a sans aucun doute été un facteur important pour attirer une nouvelle ronde de financement de MKB ( MacKinnon, Bennett & Co. Inc. ), une société de capital-risque, basée à Montréal axée vers l'énergie propre et le transport, pour financer l'expansion de Bird Canada dans plus de villes et l'acquisition de plus de personnel et d'équipement. «Cette nouvelle injection de capital nous permettra d'étendre nos opérations de pointe, sûres et durables à davantage de villes à travers le Canada, tout en nous assurant de continuer à répondre aux besoins des villes dans lesquelles nous exerçons nos activités», a déclaré Stewart. Lyons, PDG de Bird Canada. « Nous sommes fiers d'ajouter un investisseur québécois à notre liste de partenaires, d'autant plus que nous travaillons à ajouter des villes de la province au nombre croissant de municipalités participantes à travers le pays.
Les trottinettes électriques partagées par Bird à Calgary
Bird Canada appartient au fondateur des Raptors de Toronto, John Bitove, qui est également le fondateur de la société d'investissement privée Obelysk, l'un des principaux investisseurs de Bird Canada. Le service de trottinettes électriques de Bird Canada a fait ses débuts en Alberta en 2019. Calgary a été la première ville à accueillir la solution de micro-mobilité (c'est maintenant l'emplacement du siège social opérationnel de l'entreprise) et Bird Canada s'est depuis développée à partir de là, sa plus grosse présence demeurant en Alberta. Bird Canada détient les droits d'exploitation de la plateforme Bird Rides Inc., mais il s'agit d'une entreprise indépendante. Bird Rides opère dans plus de 200 villes à travers le monde, compte plus de 95 millions d’utilisations à ce jour et sa valeur commerciale a récemment été estimée à 2,3 milliards de dollars US suite à une récente fusion. La société estime qu'elle réalisera 308 millions de dollars de bénéfices d'ici 2023 et connaîtra une croissance de 114 % entre 2021 et 2022, mais évalue que la part de marché mondiale des courses en trottinette électrique à micro-mobilité est de 800 milliards de dollars annuellement. Les réglementations entravent l'adoption généralisée Cela a été difficile pour Bird au Canada. Les réglementations instables concernant l'autorisation des trottinettes électriques sur les routes publiques, avec des écarts importants entre les provinces et les municipalités, sont onéreuses pour les entreprises proposant des solutions de micro-mobilité électrique et Bird souhaite une politique nationale.
Un scooter électrique Bird et son cavalier profitant de la vue sur le pont Walterdale d'Edmonton
En mai 2021, Bird Canada a publié un communiqué condamnant la décision de la ville de Toronto qui lui avait interdit un projet pilote de trottinettes électriques. Bird a déclaré que cette décision allait à l'encontre de la recherche sur les véhicules de micro-mobilité et a déclaré que les données positives et les enseignements d'autres juridictions étaient systématiquement ignorés par les responsables de la ville. "Nous sommes déçus par la décision d'aujourd'hui", lit-on en partie dans le communiqué de la société. « Il ne faut pas que Toronto voit des défis lorsque d'autres municipalités voient des opportunités. En revanche, Bird Canada a présenté des résultats préliminaires encourageants de son premier programme à Windsor cet été. En juillet, le Windsor Star a rapporté que Lyons avait déclaré lors d'une conférence sur la sécurité que les 500 trottinettes Bird de la ville avaient été utilisées pour 60 000 trajets au cours des deux premiers mois. Electric Autonomy
Contribution: André H. Martel
Alors que la demande d'énergie dépend de moins en moins des combustibles fossiles, l'économie zéro émission devrait en bénéficier. Selon un récent rapport d’Énergie Propre Canada, on prévoit la création de 360 000 emplois dans les transports durables.
Un nouveau rapport d'Énergie Propre Canada (EPC), surnommé New Reality, prévoit un avenir florissant pour le secteur canadien de l'énergie propre. L’économie et l'emploi devraient connaître une croissance accrue. À l'heure actuelle, plus de 430 000 personnes travaillent dans le secteur à l'échelle nationale, soit plus que l'industrie immobilière du Canada. Le rapport d’Énergie Propre Canada estime que ce 600 000 travailleurs et travailleuses œuvreront dans ce secteur d'ici la fin de la décennie. De plus, le PIB du secteur de l'énergie propre pourrait également augmenter de 58 % au cours de la même période, représentant 29 % du PIB énergétique total du Canada. Le rapport a été produit dans le contexte d’une planète meurtrie par le COVID-19, qui a forcé des fermetures dans le monde entier alors que les taux de consommation d'énergie chutaient. Mais, les analystes ont vu des opportunités. "Alors que la plupart des sources d'énergie ont connu d’énormes difficultés, les énergies renouvelables ont en fait connu une croissance dans le monde", lit-on dans le rapport d’Énergie Propre Canada. "Non seulement c'était le seul secteur de l'énergie à connaitre un croissance, mais ce fut à un rythme le plus rapide en près de deux décennies." L'histoire de deux sources d'énergie Alors que les énergies renouvelables ont atteint des sommets records cette décennie, l'industrie des combustibles fossiles devrait connaître une baisse de 9 % au cours de la même période. L'Agence internationale de l'énergie affirme que si les émissions zéro nettes sont atteintes d'ici 2050, il ne sera plus nécessaire d’effectuer de nouvelles explorations pétrolières et gazières, note le rapport d’Énergie Propre Canada. Toujours selon Énergie Propre Canada, il est de plus en plus évident que le Canada doive se préparer à une époque où le pétrole cessera d'être sa plus grande exportation, même dans les provinces les plus réfractaires. D'après les données et la modélisation de Statistique Canada, l'Alberta pourrait connaître une augmentation de 164 % des emplois liés aux énergies propres au cours de la prochaine décennie, tandis que la Saskatchewan connaîtra une croissance à deux chiffres. « L'action pour le climat n'est plus seulement un impératif de réduction de la pollution, mais aussi un impératif économique si nous voulons transformer notre économie énergétique », lit-on dans le rapport. Où trouve-t-on le potentiel pour les emplois? Dans la fabrication; dans l'exploitation minière; dans le recyclage; et dans l'hydrogène alors que le Canada a déjà une proportion importante de ses emplois en énergie propre dans le secteur des transports durables. D'ici 2030, le rapport d’Énergie Propre Canada prévoit que ce nombre devrait atteindre plus de 360 000, avec 184 000 personnes devant être employées directement chez les manufacturiers de véhicules électriques. C'est 26 fois le nombre d'emplois dans le secteur des transports propres en 2020. Les analystes estiment que les véhicules électriques devraient représenter 18 % de toutes les nouvelles ventes de véhicules de tourisme d'ici la fin de cette décennie. Et il se peut que cette donnée soit conservatrice, prévient le rapport. Si le Canada et les États-Unis adoptent des politiques plus agressives comme celles de la Colombie-Britannique, du Québec et de la Californie, la demande augmentera considérablement. Si le Canada assure une transition économique et professionnelle en excluant progressivement les combustibles fossiles au cours de la prochaine décennie, cela nous permettra d’atteindre les objectifs d'émissions, et fera du pays un chef de file de l'industrie et de la technologie dans les transports et l'énergie propres. Electric Autonomy Canada
Contribution: André H. Martel
Electrify Canada, partenaire d' Electrify America et du Groupe Volkswagen Canada, continue de construire des stations de recharge ultrarapides à travers le Canada, et il s'installe maintenant en Alberta.
Sa première borne de recharge en Alberta a été ouverte au centre commercial de Canmore, juste à côté de l'autoroute 1. Ce ne sera pas la seule station de recharge en Alberta pour longtemps, car Electrify Canada a l'intention d'ouvrir incessamment une station de recharge ultrarapide à Calgary. Les bornes de recharge vont de 150 kW à 350 kW de puissance maximale. La société note que lorsqu'elle cherche des sites pour installer de nouvelles bornes de recharge ultrarapides, elle tient compte du nombre de conducteurs de véhicules électriques dans la région, du degré de maturité de la région pour l'adoption des véhicules électriques et de la proximité des routes principales et des sites qui offrent des services adjacents.
«Notre expansion en Alberta est une étape importante dans notre travail pour bâtir un réseau national de bornes de recharge fiables et de haute qualité pour les conducteurs de tout le pays», a déclaré Robert Barrosa, chef de l'exploitation chez Electrify Canada.
«Le nouveau site de Canmore, en particulier, est un excellent exemple de ce que le réseau a à offrir. Avec l'arrière-plan pittoresque des Rocheuses canadiennes, cet emplacement juste à côté de la route transcanadienne offre aux conducteurs un accès pratique à des bornes de recharge, que ce soit pour une courte randonnée, ou encore s’ils prévoient passer un après-midi de magasinage ou simplement s’ils sont de passage en ville lors d'un long voyage. » Pour trouver facilement cette station ou toute autre dans le réseau Electrify Canada, l'entreprise recommande de télécharger l'application réseau: www.electrify-canada.ca/mobile-app/ «Electrify Canada offre actuellement 12 stations dans trois provinces (ON, BC, AB) et ouvrira bientôt sa première station au Québec. La première phase de développement de la société comprend 32 stations avec un total de 128 chargeurs rapides CC individuels. » Clean Technica
Contribution: André H. Martel
La pandémie nous a donné un aperçu des besoins énergétiques potentiels pour les prochaines années, a déclaré Mark Little
Le président et chef de la direction de Suncor, Mark Little, se prépare à prendre la parole lors de l'assemblée annuelle de l'entreprise à Calgary en mai 2019. (Jeff McIntosh / The Canadian Press)
Le passage aux véhicules électriques et à d'autres technologies à faible émission de carbone pourrait perturber la demande de pétrole brut à une échelle similaire à la pandémie de coronavirus, a déclaré lundi le directeur général de Suncor Energy Inc. Ce commentaire est surprenant venant d’une industrie qui a fréquemment minimisé l'impact de l'électrification et qui utilise maintenant les prévisions concernant la diminution de la demande mondiale de pétrole pour justifier de nouveaux investissements et des extensions de pipelines. "Bien que le pétrole et le gaz canadien resteront une partie importante de la panoplie énergétique mondiale pendant un certain temps, nous devons créer de nouvelles opportunités qui offriront des perspectives de croissance attrayantes", a déclaré le PDG de Suncor, Mark Little, dans un article pour le magazine Corporate Knights of Canada, écrit conjointement avec la PDG d'Alberta Innovates, Laura Kilcrease. "Le blocage économique déclenché par la pandémie de 2020 nous donne un aperçu d'un avenir pas trop lointain où un changement de demande énergétique pourrait perturber notre industrie à une échelle similaire." Suncor annonce une perte de 3,5 G $ au premier trimestre en raison des bas prix du pétrole Les quarantaines visant à limiter la propagation de l'épidémie ont diminué ou dans certains cas interrompu l’utilisation des véhicules réduisant la demande de carburant d'environ 30% dans le monde. Suncor, l'une des cinq sociétés qui produisent plus de la moitié du pétrole brut canadien, a réduit sa production et son dividende de plus de la moitié. Le secteur fait également face à une pression croissante de la part des investisseurs pour des raisons environnementales. En mai, le fonds souverain de 1 milliard de dollars de la Norvège a mis Suncor ainsi que d'autres grands producteurs de sables bitumineux sur sa liste noire pour avoir produit des émissions excessives de gaz à effet de serre. L’élimination de la pollution dans le ciel canadien est-il un signe que nous allons bientôt retirer le moteur à combustion? Le Canada est le quatrième producteur mondial de pétrole, tandis que le secteur de l'énergie représente plus de 10% du produit intérieur brut du pays. Little souhaite un investissement fédéral pour aider l'industrie à se diversifier dans l'hydrogène, le carburéacteur renouvelable et la fibre de carbone. Le bitume est riche en asphaltènes, la matière première utilisée pour la fibre de carbone, un élément nécessaire pour produire des véhicules plus légers, notamment des véhicules électriques, a-t-il déclaré. "Si nous pouvons comprendre comment l’extraire à grande échelle, à un prix abordable cela pourrait quadrupler les revenus de la production actuelle de bitume de l'Alberta", écrit-il. CBC.ca
Contribution: André H. Martel
Alors que l’on peaufine les plans de relance économique, le moment est venu d'entamer la transition vers une économie propre et prospère.
Nous avons connu une baisse du prix du pétrole ce mois-ci due à la crainte de manquer d’espace de stockage au milieu de la pandémie actuelle. Bien que largement rapporté par les médias, ce plongeon ne dura qu’un moment et ne fut qu’une brève distraction. Les prix sont maintenant de retour au-dessus de zéro, mais les contrats à terme devraient subsister à des niveaux sans précédent.
Ce qui est important à retenir de cette chute de valeur exceptionnelle, c'est que la crise du COVID-19 a placé le secteur des combustibles fossiles dans un état si précaire qu'elle pourrait accélérer l’apogée des combustibles fossiles. C’est l'occasion de planifier une transition canadienne vers une économie verte dans le cadre de la reprise. La crise du charbon nous a clairement démontré que les technologies propres peuvent avantageusement remplir le vide. Avant la pandémie, la croissance de la demande de combustibles fossiles était de 1%. En outre, le prix du pétrole et du gaz avaient chuté de 5% sur le marché boursier américain, contre 15% il y a dix ans. Les sociétés pétrolières et gazières ont sous-performé sur le Dow Jones depuis environ cinq ans. Les spécialistes estiment que la demande des produits pétroliers devrait atteindre son apogée en 2023 et les investisseurs s’inquiètent de plus en plus. La situation critique du charbon nous a démontré que suite à la baisse de la demande, les alternatives de technologies propres ont pris la relève. Conséquemment, l’industrie du charbon n’était plus rentable et donc n’était plus en mesure d’opérer. En plus des coûts d'extraction et de production élevés pour les carburants non conventionnels, des prix bas et une offre excédentaire dans le secteur du pétrole et du gaz minaient déjà l’industrie bien avant COVID-19. De plus, alors que les carburants conventionnels opèrent à coûts fixes, les prix des technologies propres continuent de baisser. Ces conditions de marché déjà précaires ont été exacerbées par la récente décision de l'Arabie saoudite d'éliminer la concurrence des producteurs de pétrole non conventionnels en inondant le marché du carburant à bas coût. La COVID-19 combinée à ces facteurs a créé une tempête parfaite dans l'industrie pétrolière et gazière, offrant l’opportunité de faire la transition verte grâce à des plans de relance économique. Pour 80% de la population mondiale qui dépend des combustibles fossiles importés, il n'y a aucun incitatif à revenir à d'anciens paradigmes. En effet, il est préférable de produire ses besoins énergétiques localement et, le cas échéant, de développer des technologies propres et de les exporter vers des marchés extérieurs. Cela ouvre la voie à la création de nouveaux emplois, par opposition à la sortie de ressources financières vers des régions restreintes du globe où les combustibles fossiles sont extraits et produits. Le moment ne pourrait être mieux choisi pour mettre fin aux subventions aux combustibles fossiles et investir dans des technologies canadiennes propres. COVID-19 et politique des pipelines Au cœur de la pandémie de COVID-19, le 31 mars 2020, le gouvernement albertain de Jason Kenney a annoncé qu'il investirait 1,1 milliard de dollars américains en capitaux pour l'achèvement du pipeline Keystone XL. Cela s'ajoutait à une garantie de prêt de 4,2 milliards de dollars américains accordée par le gouvernement de l'Alberta au propriétaire de Keystone, TC Energy. La réponse du géant pétrolier à l'annonce de l'aide de l'Alberta a été immédiate. Il est entendu que TC Energy devrait racheter les actions du gouvernement de l'Alberta et refinancer la dette une fois que le pipeline sera mis en service. À cause de la difficulté de financement, TC Energy avait connu des retards dans l'obtention des permis et, avant l'éclosion de COVID-19, la compagnie a dû faire face à de nombreuses protestations publiques. Le financement par effet de levier de l'Alberta a conduit TC Energy à émettre des obligations de 2 milliards de dollars le 1er avril 2020, issues par la Banque de Montréal, la Banque Royale du Canada, la Banque Scotia et la TD, la CIBC avec la Banque Nationale comme cogestionnaires, incluant le groupe BlackRock en tant que détenteur d'obligations. Le lendemain, Citibank et JPMorgan Chase ont confirmé avoir émis une obligation de 1,25 milliard de dollars américains pour permettre à TC Energy de rembourser sa dette et financer les investissements à long terme, en collaboration avec les méga banques japonaises MUFG, Mizuho et SMBC. Liberty Mutual a complété le montage en émettant une obligation de 15,6 milliards de dollars pour assurer les risques de construction. Pourtant, l'enthousiasme pour Keystone XL pourrait être de courte durée, puisque le projet de gazoduc a connu un autre revers judiciaire le 11 mai dernier. Ce jour-là un juge de district fédéral américain a confirmé une décision qui a annulé le permis de la compagnie Nationwide 12 qui avait autorisé les travaux de dragage dans toutes les voies navigables américaines. Cela signifie également que de nombreux autres projets pétroliers et gaziers américains pourraient être retardés dans l'attente d'autres examens environnementaux. Le gouvernement Trudeau a également annoncé le 31 mars dernier que, malgré la pandémie, la construction du pipeline Trans Mountain pour livrer le pétrole des sables bitumineux à la côte du Pacifique se poursuivrait comme prévu. Se pourrait-il que la pandémie soit le moment idéal pour entreprendre la construction de ces deux pipelines de sables bitumineux alors que les manifestants sont en quarantaine? Le déclin de l'ère des combustibles fossiles Pour répondre aux questions sur les perspectives futures du secteur des sables bitumineux, il faut examiner les effets combinés de trois facteurs : la production de pétrole de schiste aux États-Unis qui entraine une surabondance mondiale de pétrole; l'accord de gestion de la crise pétrolière entre l'Arabie Saoudite, la Russie et les États-Unis; et l'effondrement économique provoqué par la pandémie et la baisse consécutive de la demande de pétrole. Le récent accord conclu entre l'Arabie saoudite, la Russie et les États-Unis pour limiter la production à 10 millions de barils par jour offre une marge de manœuvre pour des ajustements progressifs dans la façon dont la production sera réduite. Néanmoins, l'accord aura peu d'impact sur le bas prix du pétrole car même une production réduite signifie toujours une production élevée si on inclut les autres producteurs. Par conséquent, les sources non conventionnelles telles que les sables bitumineux, le gaz de schiste et le pétrole offshore deviendront des dommages collatéraux. Au début de mai, le pétrole lourd de Western Canadian Select, le plus gros flux de brut lourd du Canada, se négociait à 21,33 $ US le baril. À ce prix, la production de sables bitumineux est négative pour les flux de trésorerie. Face à la détermination de l'Arabie saoudite de maintenir les prix du pétrole à un niveau bas, ainsi qu'à l'avènement de COVID-19, la réaction du premier ministre Kenney a été le déni et la persévérance, déclarant que la production de sables bitumineux était un service essentiel . Bien avant l'arrivée de la pandémie et l'inondation des marchés mondiaux de pétrole bon marché par l'Arabie saoudite, les secteurs du pétrole et du gaz, et l'industrie des sables bitumineux en particulier, étaient déjà en grande difficulté. En 2019, les cinq plus grandes sociétés pétrolières et gazières cotées en bourse ont versé 71,2 milliards de dollars américains en dividendes et rachats d'actions, tandis que les bénéfices en espèces s'élevaient à 61 milliards de dollars américains. ExxonMobil a distribué 9,9 milliards de dollars de plus aux actionnaires que ses revenus, et pour Shell, c'était 7,4 milliards de dollars de plus. Cela contraste avec 2018, lorsque les cinq grands avaient 17 milliards de dollars de liquidités de plus que ceux distribués aux actionnaires. Mais en regardant la dernière décennie dans son ensemble, l'image n'a pas été aussi brillante depuis un certain temps. De 2010 à 2019, les cinq grands ont dépensé 556 milliards de dollars américains en rachats d'actions et en dividendes avec un flux de trésorerie cumulé de 340 milliards de dollars américains, soit un manque à gagner de 216 milliards de dollars américains. La différence a été compensée par l'emprunt et la vente d'actifs. Aujourd'hui, la vente d'actifs par les sociétés pétrolières et gazières pour obtenir du nouveau financement auprès des institutions financières semble finalement avoir atteint sa limite. BP et ExxonMobil éprouvent des difficultés à obtenir du financement. ExxonMobil prévoyait se défaire de 15 milliards de dollars d'actifs en 2020, mais cela n'a pas aidé ses perspectives de financement. D'ici 2025, environ 200 milliards de dollars de dettes pétrolières et gazières viendront à échéance. Pour l'industrie, le pire reste à venir: le pic pétrolier est prévu pour la décennie 2020, le dernier coup fatal à l'industrie pétrolière mondiale. Ce pic est inévitable, car le passage massif aux véhicules électriques n'est prévu que dans quelques années et le transport routier représente un pourcentage important de la consommation de pétrole. La transition vers les véhicules électriques est basée sur des faits concrets, qui ont conduit à une législation en Chine et dans l'Union européenne, représentant respectivement le plus grand et le troisième plus grand marché de véhicules au monde. Presque tous les constructeurs automobiles mondiaux doivent se conformer à cette nouvelle réalité et n’auront que quelques années pour effectuer cette transformation colossale. Sans ces législations sur les véhicules un changement aussi rapide ne serait pas possible, car il faudra des années aux constructeurs automobiles pour récupérer leurs investissements. Cela contrastera certainement avec une marge bénéficiaire de 15 000 $ US ou plus sur certains gros VUS aux États-Unis. La parité des prix d'achat pour les modèles de véhicules électriques et traditionnels équipés de manière comparable sera atteinte vers 2022 , ce qui rendra le coût de possession des véhicules électriques plus intéressants, car leurs coûts d'énergie et d'entretien sont inférieurs. Le secteur des combustibles fossiles est en réduction, de plus, un rapport de Wood MacKenzie a conclu que la COVID-19 fait en sorte que 210 milliards de dollars d'investissements prévus dans le pétrole et le gaz sont désormais menacés et que probablement, 110 milliards de dollars de ces investissements seront presque certainement reportés. Les investissements engagés pourraient atteindre un minimum de 22 milliards de dollars américains. À cause de la pandémie, les principales multinationales pétrolières et gazières auraient perdu en moyenne 45% de leur valeur depuis le début de 2020. L'offre de pétrole dépasse la demande à un rythme historique. Le pétrole est stocké dans les navires en raison d'un manque d'espace de stockage. Le 20 avril 2020, un jour avant le début des contrats à terme de mai 2020, le prix du pétrole est tombé en dessous de zéro, car la principale plaque tournante du pétrole brut, située à Cushing, en Oklahoma, prévoyait atteindre sa pleine capacité dans les quatre semaines suivantes. La diminution de production du pétrole était alors envisagée. Avec le récent accord visant à réduire la production à 10 millions de barils par jour, il sera possible de stocker 15 millions de barils par jour. Avant l'épidémie de COVID-19, 4,4 milliards de barils du pétrole étaient déjà stocké. La Russie a une capacité de stockage et de raffinage limitée. Avec l'effondrement du marché européen, et le fait que la Chine prévoit que ses réserves de pétrole seront au maximum le mois prochain, la Russie pourrait bientôt se retrouver avec un surplus de réserves de brut. Quant au pétrole de schiste américain, c'est la fin. Les banques américaines se préparent à saisir les actifs des compagnies pétrolières spécialistes du schiste. Collectivement, ces sociétés ont plus de dettes que de revenus, estimés à 250 milliards de dollars américains au cours des deux dernières années. Par conséquent, les chances de survie de ces entreprises ont considérablement chuté et, dans de nombreux cas, sont inexistantes. Pour certaines institutions financières, saisir des actifs de ces institutions est préférable plutôt que de les mettre en faillite, l'idée étant que les banques peuvent conserver les actifs jusqu'à ce que les prix du pétrole augmentent. La situation n'est pas très différente pour le pétrole offshore. Selon un article de « The Conversation », la vente de contrats de location de pétrole et de gaz du gouvernement américain pour le golfe du Mexique en mars 2020 a connu la réponse la plus faible en quatre ans. On se demande si les projets d'exploration pétrolière Husky et ExxonMobil sur les Grands Bancs de Terre-Neuve se réaliseront un jour? Une fois que la crise du COVID-19 sera derrière nous, il est très peu probable que les choses reviennent à la normale. Grâce aux législations en Chine et dans l'UE, il y aura de nombreux véhicules électriques à des prix compétitifs disponibles sur les marchés mondiaux. Le télétravail qui risque de devenir la norme aura un impact énorme sur la demande de pétrole liée aux banlieusards. Les énergies renouvelables étant moins chères pour les deux tiers du monde et ayant représenté près des trois quarts de la capacité de production électrique nouvellement installée dans le monde en 2019, les possibilités d'investissement pour les installations de GNL et de gaz naturel avec un cycle de vie de 40 ans sont exceptionnelles. La diminution croissante de la demande dans les secteurs des combustibles fossiles offre au Canada l'occasion d'investir dans une économie verte qui connait une diminution de coût de production de plus en plus attrayante. Cela peut être réalisé tout en diversifiant simultanément les ressources de base et en participant à la croissance des marchés verts mondiaux. Malheureusement, les deux annonces du 31 mars concernant les pipelines par l'Alberta et l’implication du gouvernement fédéral suggèrent que le plan de relance du Canada pourrait être un retour aux vieilles habitudes qui favoriseront les éléphants blancs. Les projets LNG Canada et Coastal GasLink en Colombie-Britannique et la proposition GNL Québec (LNG) semblent également condamnés. Non seulement le marché du gaz naturel est-il miné par les énergies renouvelables, mais il est prévu d'augmenter l'approvisionnement de ce combustible fossile en provenance d'Australie, de Russie et d'Égypte. Néanmoins, Exportation et Développement Canada fournira un prêt pouvant aller jusqu'à un $ 500 M pour le Gaslink côtier, dont la construction est en cours. Pour l'instant, le GNL Québec demeure un projet. En Norvège, 100% des revenus pétroliers et des redevances sont versés à son fonds souverain de 1 milliard de dollars américains, le Government Pension Fund Global, qui avait été créé pour assurer le futur du pays pour l'après-pétrole. Le fonds norvégien génère des rendements positifs même avec une politique d'investissement dans une économie sobre en carbone. En revanche, l'Alberta a gaspillé son fonds souverain qui a été utilisé pour des projets partisans. Un exemple notable est la création du Centre canadien de l'énergie appartenant à l'État de l'Alberta, doté d'un budget annuel de 30 millions de dollars pour promouvoir les secteurs des combustibles fossiles de l'Alberta et invalider les allégations de campagnes nationales et étrangères contre l'industrie pétrolière et gazière canadienne. Les sables bitumineux étaient en difficulté avant COVID-19 En 2017, lors d'une conférence de l'industrie de l'énergie à Houston, le Premier ministre Trudeau a déclaré: «Aucun pays ne trouverait 173 milliards de barils de pétrole dans le sol sans l’extraire.» Pourtant, les signes d’effondrement du secteur des sables bitumineux sont présents depuis longtemps. La liste comprend les coûts d'extraction élevés, plus élevés que les dépenses moyennes de transport par pipeline ( en raison de la viscosité élevée du bitume et la nécessité de le mélanger avec un condensat), qualité de l' huile inférieure à la moyenne qui est riche en carbone, raffinage spécialisé coût élevé des outils qui n'existaient pas au Canada et une teneur élevée en soufre. Depuis 2015, ExxonMobil , Shell , ConocoPhillips et Marathon Oil Corporation, Total SA et Devon Energy Corp. , Equinor , Koch Oil Sands Holdings , Cenovus et MEG Energy ont réduit ou totalement retiré leurs investissements dans les sables bitumineux. BP et Chevron envisagent également de se retirer du secteur des sables bitumineux. De plus, en février 2020, Teck Resources a aussi décidé de retirer sa proposition de projet Frontier pour le plus grand projet de sables bitumineux jamais réalisé en Alberta. L'annonce en décembre dernier d'un plan de sauvetage fédéral de 1,6 milliard de dollars (composé principalement de prêts) pour le secteur de l'énergie de l'Alberta n'a pas modifié la situation économique. Pas plus que les réductions, en 2019, d'impôt et de redevance du gouvernement de l'Alberta. En avril, le Premier ministre Trudeau a annoncé l'allocation de 1,7 milliard de dollars pour nettoyer les puits orphelins et abandonnés en Colombie-Britannique, en Alberta et en Saskatchewan dans le cadre des secours d'urgence COVID-19. Il s'agit d'une évolution positive, mais le problème est que ce fonds d'urgence ne fait pas face au plus grand défi de nettoyage de l'Alberta: les bassins de résidus des sables bitumineux. Il n'y a pas de solution connue pour les bassins de résidus, donc, le volume continue de croître. En 2019, une estimation du nettoyage de ces étangs s'élevait à 130 milliards de dollars. Il s’agit probablement d’une sous-estimation. Les projets de sables bitumineux ont une durée de vie de 40 ans, ce qui rend presque impossible une évaluation précise des coûts en termes de dollars d'aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, en 2018, seulement 1,6 milliard de dollars avaient été perçus par le gouvernement de l'Alberta à titre de dépôts de garantie pour la gestion des bassins de résidus. Selon les plans actuels, il est peu probable que les efforts combinés des gouvernements fédéral et albertain soient suffisants pour éponger la facture. Économie verte, diversification de l'Alberta et solutions abondent Les solutions pour une migration vers une économie verte sont bien connues et les objectifs de l'Accord de Paris peuvent être atteints avec les technologies propres existantes. Si le Canada peut proposer un plan de survie économique à la COVID-19 d'ici quelques semaines, il peut également tracer rapidement un plan de relance vers une économie verte. Il n'y a jamais eu de moment plus opportun ou socialement plus acceptable pour investir dans une transition économique. C'est l'un des pires cauchemars du premier ministre Jason Kenney; il a qualifié la transition verte de «chimérique» et a qualifié le Green New Deal de fantaisiste. Dommage qu'il ne considère pas la pause mondiale due à la COVID-19 et la guerre des prix du pétrole menée par l'Arabie saoudite comme une opportunité de diversifier l'économie de l'Alberta. L'Alberta pourrait saisir l'occasion d'accueillir l’équivalent canadien du National Renewable Energy Laboratory américain, bâti sur un campus de 327 acres au Colorado. Cette institution compte actuellement 2 685 employés représentant 70 pays et collabore avec une longue liste d'autres installations de recherche. Les partenariats avec le secteur privé, la recherche et les organisations à but non lucratif, ainsi que d'autres institutions gouvernementales, sont au cœur du mandat du Laboratoire national des énergies renouvelables. Les activités de recherche comprennent l'intégration des technologies propres, la fabrication de pointe, la bioénergie, le stockage d'énergie, le transport, essentiellement l'éventail complet des composants d'une économie verte. Même Shell a établi un précédent pour soutenir les start-ups de technologies propres en collaboration avec NREL. Shell, qui dépense 2 milliards de dollars par an pour des acquisitions d'entreprises de technologies propres, dont de nombreuses start-ups, s'est engagée dans un partenariat avec NREL en 2018 pour établir le Shell GameChanger Accelerator. L'objectif est de fournir un incubateur qui a pour objectif de fournir aux start-ups de technologies propres la puissance financière nécessaire pour sortir ces technologies des laboratoires et les mettre en production et sur le marché. La liste des possibilités que l'Alberta, et même le Canada, peut développer pour innover est longue, car le Canada a énormément de rattrapage à faire. Nous pouvons faire un bond en avant et créer des avantages concurrentiels en sélectionnant et en adaptant les initiatives des leaders de la transition verte tels que la Chine, l'UE, la Californie et d'autres États américains progressistes et d'autres juridictions innovantes. Des initiatives législatives et politiques pourraient remplacer les subventions aux combustibles fossiles pour amener l'Alberta et la Saskatchewan à travailler avec d'autres provinces pour développer des programmes canadiens de technologies propres. Ce serait le projet d'édification de la nation optimal, tout en s'attaquant à l'aliénation contre les provinces de l’ouest et en favorisant un projet pancanadien. En cette crise mondiale, les gouvernements provinciaux et fédéral ont une rare occasion de réinitialiser l’ensemble de l’économie. Nous espérons qu'ils choisiront d'appuyer sur le bouton qui favorisera une économie verte. Une analyse de : Will Dubitsky Ricochet Media
Contribution: André H. Martel
L'avenir est clairement électrique, à l'échelle mondiale, les ventes de véhicules électriques légers ont augmenté de plus de 60% par an depuis 2012. Mais le Canada ne produit qu'un seul modèle de véhicule rechargeable, ce qui représente moins 1,5% cent de la production des véhicules légers domestiques.
En cette période de grande incertitude, les travailleurs de première ligne et les travailleurs essentiels œuvrent pour nous protéger de la crise du COVID-19, les entreprises se rééquipent afin de répondre aux besoins de santé critiques, et les gouvernements travaillent sans relâche pour déployer les secours financiers dont ils ont besoin de toute urgence pour garder l'essentiel des services intacts. Ces efforts sont primordiaux alors que nous nous efforçons d'aplanir la courbe de cette pandémie et maintenir les familles et les communautés à flot.
Le secteur canadien de la fabrication d'automobiles s'est associé à la demande de services essentiels et se redéploie actuellement pour produire des fournitures médicales désespérément nécessaires, incluant des ventilateurs. C'est une décision qui pourrait sauver d'innombrables vies canadiennes. Alors que ce travail essentiel se poursuit, bon nombre d'entre nous se tournent vers la reconstruction de l'économie canadienne lorsque nous émergerons de cette situation. Parallèlement à un allègement financier immédiat pour les travailleurs, les entreprises et les collectivités, des discussions sont déjà en cours sur la façon dont les investissements pourraient stimuler notre économie à long terme et protéger les travailleurs contre les chocs futurs. Pour que le secteur automobile lui-même prospère après la pandémie, il est important de créer des emplois et de stimuler notre économie nationale grâce à des investissements dans la production de véhicules électriques. Au cours des dernières années, nous avons assisté à un ralentissement de la production de véhicules à moteur conventionnel au Canada, avec des fermetures d'usines et des milliers de pertes d’emplois. Un rapport récemment publié par le Pembina Institute et le Conseil international sur les transports propres a révélé que pour que le Canada puisse assurer la pérennité de son industrie automobile, nous aurons besoin d'investissements financiers associés à une politique axée sur l'électrification. Alors que l'économie mondiale vise une production zéro carbone, la demande d'autobus, de voitures et de camions électriques ne fera que s'accélérer. Nous voulons nous assurer que notre production nationale corresponde à la demande. La bonne nouvelle est que le Canada est bien placé grâce à un historique de fabrication automobile, particulièrement en Ontario. Le marché mondial des poids lourds et des autobus de tourisme électriques connaît également une croissance rapide, les grandes entreprises et les grandes villes, dont Toronto, Edmonton, Montréal investissant dans des parcs de véhicules électriques. Le Canada est en avance sur la courbe de fabrication de véhicules lourds électriques, en tant que sixième plus grand producteur de véhicules lourds électriques au monde, avec des installations de production et d'assemblage concentrées au Québec. Les bases de la croissance sont déjà posées. Étant donné que les émissions de GES du fret devraient éclipser les émissions des véhicules de tourisme d'ici 2030, investir dans le passage à l'électrification pour les poids lourds est également judicieux pour l'environnement. Parallèlement à la fabrication de véhicules électriques légers et lourds, nous avons découvert un énorme potentiel de production de piles à combustible à hydrogène au Canada. On prévoit que l'hydrogène jouera un rôle majeur dans la transition d'électrification des véhicules commerciaux. Nous pouvons nous appuyer sur un leadership précoce dans le développement et la production de technologies de piles à combustible à hydrogène, en particulier pour les véhicules de transport de marchandises lourds à long terme. Étant donné que les entreprises d'hydrogène et de piles à combustible sont déjà établies en Colombie-Britannique, en Alberta, au Manitoba, en Ontario et au Nouveau-Brunswick, le potentiel de croissance de l'emploi à travers le pays est vaste. Enfin, même si les investissements fédéraux et provinciaux sont essentiels pour donner à l'industrie des véhicules électriques l'impulsion dont elle a besoin, tout soutien devrait être complété par des politiques fermes. La croissance des véhicules électriques nécessite une augmentation de la demande. En donnant aux investisseurs et aux consommateurs les signaux politiques dont ils ont besoin (financement de la recherche et du développement, soutien financier aux usines de fabrication, norme de carburant propre et mandat national de vente de véhicules zéro émission), nous pourrons contribuer à ajuster l'offre et la demande. Une nouvelle analyse de Navius Research Inc. estime qu'avec un cadre politique national VZE (véhicule zéro émission) solide comprenant une politique de véhicule zéro émission et une subvention pour la fabrication de véhicules électriques, ce secteur de l’économie pourrait éventuellement représenter un potentiel économique de 152 milliards de dollars et générer 1,1 million d’emplois d'ici 2040. Avec les bons investissements dans la fabrication et la reconversion des travailleurs de l'automobile, et avec le support des gouvernements, le Canada peut redevenir un poids lourd dans la fabrication automobile, tout en relançant l'économie à faible émission de carbone. Pembina Institute
André H. Martel
Les ventes de VÉ grimpent partout au pays : avec plus de 3,2 % de parts de marché, la popularité du VÉ gagne du terrain
13 août 2019 –Mobilité électrique Canada est heureuse de publier son rapport de ventes de véhicules électriques (VÉ) pour le 2e trimestre de 2019 au Canada. Selon les plus récentes données, la popularité des VÉ ne se dément pas puisque la part de marché des VÉ au 2e trimestre a atteint plus de 3% au pays, une augmentation substantielle d’un peu moins de 1% par rapport à l’an dernier. Les tendances observées en début d’année se sont accentuées au cours du 2e trimestre et les ventes ont dépassé les statistiques records de 2018. Hormis en Ontario, les VÉ ont continué leur progression grâce à des performances exceptionnelles dans l’ensemble des provinces canadiennes, et ce, tout particulièrement en Colombie-Britannique et au Québec. En vigueur depuis le 1er mai 2019, le programme Incitatifs pour l’achat de véhicules zéro émission a certainement contribué à ces bons résultats. À l’approche des élections fédérales, cela nous rappelle le caractère essentiel des subventions pour accélérer l’adoption du VÉ et permettre au marché du VÉ de devenir un marché de masse.
Faits saillants du 2e trimestre de 2019 :
Croissance des ventes canadiennes de 28% par rapport au 2e trim. de 2018 Hausse de 150% des ventes en C.-B. et de 81% au Québec par rapport au 2e de 2018, mais diminution de 58% en Ontario En dehors des trois principales provinces, les ventes ont connu une croissance considérable, soit 175% au Nouveau-Brunswick, 109% en Saskatchewan et 84% en Alberta – preuve que la demande augmente partout au Canada. Part de marché des VÉ au Canada au 2e de 2019 : 3,2% Mobilité Électrique Canada
Contribution: André H. Martel
Principalement parce qu'ils pensent que les pickup électriques ne fourniront pas ce dont ils ont le plus besoin.
Alors que la communauté des véhicules électriques a les yeux tournés vers les futures camionnettes électriques, comme celle que Tesla est en train de développer, la Bollinger B2 ou la Rivian R1T, les agriculteurs de l'Alberta ne sont généralement pas intéressés. Selon Automotive Canada, quand ils en entendent parler, cela les fait rigoler, principalement parce qu'ils doutent qu'un camion électrique réponde à leurs besoins.
Les agriculteurs de l'Alberta ont besoin que les camionnettes soient fiables et capables de transporter beaucoup de charges. Ils craignent également que le besoin de recharger les batteries ne les oblige à quitter leur travail plus fréquemment. Les infrastructures de recharge rapide sont principalement présentes dans les grandes villes. À moins que les fabricants de camionnettes électriques investissent dans des infrastructures en zones rurales, les agriculteurs seront forcés de le faire. Et ils semblent encore apparemment très à l'aise pour faire le plein de leurs réservoirs d'essence lorsque nécessaire. Dennis DesRosiers, président de DesRosiers Automotive Consultants Inc. à Richmond Hill, en Ontario, a déclaré que pour intéresser les agriculteurs, les camionnettes électriques devraient être offerts à des prix attractifs et pouvoir gérer des charges énormes. Il ajoute que la forte demande de couple épuiserait rapidement la batterie, nécessitant des fréquentes demandes de recharges. L’énergie de couple est l’un des éléments qui fait la force des véhicules électriques, mais les constructeurs de véhicules électriques ont-ils prévu l’impact de la demande sur de longues périodes de travail? Si oui, font-ils les efforts pour développer cette demande d’énergie à long terme pour répondre aux préoccupations des cultivateurs? Quoi qu’il en soit, plus un véhicule est lourd, moins il offre de charge utile. Les véhicules électriques, en raison de leurs batteries, sont naturellement plus lourds que ceux de même taille mais équipés d'un moteur à combustion.
Comment Rivian, Tesla et Bollinger vont- ils résoudre ces problèmes? Est-ce quelque chose qu'ils ont déjà considéré pour leurs futurs véhicules ou pour leurs camionnettes électriques? Seront-ils conçus pour répondre exclusivement au mode de vie urbain ou répondront-ils au dur travail de nos agriculteurs?
Automotive News Canada a certainement provoqué une discussion très intéressante. À suivre. INSIDEEVs
Contribution: André H. Martel
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