À la suite du sondage auprès des électromobilistes du Québec, l'AVEQ est très heureuse de vous présenter un portrait 2022 aussi fidèle que possible.
Avant de débuter, l'AVEQ tient à remercier chaleureusement les 1029 répondants qui ont pris la peine de répondre au questionnaire, soit approximativement le même nombre de répondants que l'an dernier. Sachez que ces données sont précieuses et serviront à poursuivre la mission de l'AVEQ. Qui sont les électromobilistes? À la lecture des résultats, on constate que l'électromobiliste type demeure un homme (80.5%) de 56 à 65 ans, avec un salaire de 70 à 80 000$ et un niveau d'éducation universitaire (baccalauréat). Il y a donc une augmentation de la présence féminine, passant de 15% à 19% cette année. Parmi l'ensemble des répondants, 62% sont membres de l’AVEQ. Quelles sont leurs voitures? Le modèle le plus populaire parmi les répondants est le Model 3 de Tesla (19%), suivi par la Hyundai Kona (12.4%) et la Nissan LEAF (12.1%). En fait, ces répondants possèdent plus de voitures tout électriques que des hybrides rechargeables, ne correspondant pas tout à fait au portrait global du Québec. Cela démontre que le portrait des participants au sondage n’est pas identique à celui de l’ensemble des électromobiliste au Québec. Un autre exemple est que seulement 10% des répondants du sondage possède un véhicule hybride rechargeable alors qu’il est de 42% dans sur l’ensemble des véhicules électriques immatriculés au Québec. Rappelons cependant que plusieurs flottes commerciales possèdent des hybrides rechargeables alors qu’on regarde ici l’électromobiliste particulier. Parmi ceux-ci, 91% sont propriétaires de leur véhicule électrique. Cela fait 3 ans qu’ils roulent sans essence (réponse médiane). Le deuxième véhicule prédominant demeure un véhicule à essence dans 45.4% des cas. 37% des répondants disent ne pas avoir d’autres véhicules, 14.3% ont un autre véhicule électrique ou hybride rechargeable et enfin 3.3% ont une voiture hybride comme second véhicule. Comment les utilisent-ils? À la question de savoir de combien d’autonomie disposait leur voiture en été et en hiver, les répondants ont eu comme réponse médiane 375 et 250 kilomètres respectivement en ville, versus 350 et 221 kilomètres sur autoroute. En général, les gens estiment leur autonomie en hiver à 65% de leur autonomie estivale. Ces estimations ressemblent à celles de l’an dernier, il est difficile de discerner une tendance sur le type d’électromobiliste ou la voiture qu’ils conduisent. Nous aurions d’ailleurs pu nous attendre à une estimation de perte d’autonomie supérieure en raison de l’hiver plus froid ou en se fiant à ce qu’on peut lire ou entendre dans les médias grand public à ce niveau. Rappelons que cette perte d’autonomie est normale et peut être amoindrie grâce à de petits trucs. À quel point ces électromobilistes se déplacent-ils? On apprend que la distance médiane au travail est de 2 kilomètres! Nos électromobilistes sont plus vieux en moyenne dans les répondants de l’année et le télétravail a fait sa place. Quant à la médiane du plus long déplacement effectué en une journée, elle est de 480 km, versus 439 km l’an dernier. À ce sujet, la médiane des répondants dit utiliser les BRCC en général une fois par mois, soulignant une fois de plus que bien que les BRCC soient essentiels pour les longs trajets, elles sont moins utilisées en absolu que les autres moyens de recharge (en particulier à la maison). Et qu’en est-il des déplacements sur une année entière? On parle d’un kilométrage annuel électrique de 16 000 km, sur 21 000 par le ménage. Ceci constitue une augmentation de 1000km par rapport à l’an dernier. Encore une fois, on constate que la majorité des déplacements d’un ménage se font en électrique dès qu’ils en ont l’opportunité. En dehors des recharges sur la route, 88.1% disent avoir une borne à la maison, une hausse de 3%, et 40% ont accès à des bornes de recharge au travail. Ces mêmes chiffres permettent également de confirmer qu’un VÉ peut très bien survivre à nos hivers sans un garage chauffé, car seulement 29% des VÉ de nos membres dorment dans un garage chauffé. Satisfaction et raisons de leur choix? Ces électromobilistes sont-ils satisfaits de leurs voitures électriques? On constate une quasi-unanimité sur ce sujet, au point où la très grande majorité des répondants (91%) disent que leur prochaine voiture sera 100% électrique. Il va sans dire qu'ils ont l'environnement à cœur puisque près de 69% d'entre eux ont fait ce choix pour des raisons écologiques (baisse de 10% toutefois) et près de 60% pour des raisons économiques (égalité à l’an dernier). Enfin, le sondage a aussi permis de savoir que 27% des répondants ont été influencé par l'AVEQ dans leur décision d’achat, soit une baisse de près de 10 points. Délais de livraison? Sans grande surprise cette année les délais de livraisons sont simplement hallucinants. En effet, au-delà de nos impressions et de ce qu’on entend, chiffres à l'appui on peut dire que la situation n’a jamais été aussi pire. Parmi les répondants, une proportion majoritaire (61%) a commandé un VÉ en 2021 ou 2022. Presque le quart des répondants (23.3%) disent avoir été incommodés par les délais de livraisons. Le délai médian fut de 7 mois pour avoir un véhicule! Oui mais… Nous avons également demandé aux électromobilistes ce que les gens dans leur entourage donnaient comme raisons pour les empêcher de faire le saut vers l’électromobilité. En 1ière position : le prix, avec 67.1% des gens citant cette raison. Il est vrai que plusieurs véhicules électriques neuf sont plus dispendieux à l’achat que les véhicules à essence, or une fois les incitatifs gouvernementaux soustraits, la différence du prix n’est pas celle qui parait aux premiers abords. En effet, en raison du coût de l’électricité versus l’essence et l’entretien, la très grande majorité des VÉ reviennent plus économique après seulement quelques années (2 à 5 selon le kilométrage annuel parcouru et du modèle de véhicule). Il faut cependant avouer que le marché de la voiture usagée, source d'approvisionnement pour beaucoup de Québécois, est effectivement fortement à la hausse actuellement étant donnée l’énorme demande pour les VÉ, combiné à la rareté relative de ceux-ci. En 2ième position se retrouve l’éternelle perception du besoin d’autonomie toujours plus grand (avec 44.2% pour l’autonomie en générale et 59.3% pour l’autonomie hivernale)! Rappelons que selon cette étude du gouvernement du Canada, la médiane des déplacements des Canadiens pour se rendre au travail est de 7.7 km et de 8.7 km pour leurs lieux de visites habituels, donc bien en deçà du 400 km d’autonomie de la majorité des VÉ (ou 200km dans les pires conditions en hiver). En 3ième position (à 40.8%) vient la perception du problème de la recharge sur de longue distances. Bien que la situation ne soit pas parfaite, le nombre de bornes de recharge rapide un peu partout en province rend la très grande majorité des déplacements presque aussi simple qu’avec un véhicule à essence. Est-ce qu’une partie du problème viendrait du fait que les BRCC sont tellement plus petites et discrète qu’une station d’essence et les gens ne les voient pas? Est-ce le changement de paradigme sur le temps de recharge sur les quelques fois où tu fais un long déplacement? Et en 4ième position avec 40.1% des répondants viennent les délais de livraisons qui eux ne sont malheureusement pas un problème de perception. S’il y a un point positif à en tirer c’est que cela indique qu’il y aurait 40.1% des proches des électromobilistes ayant répondus qui seraient prêt à passer à l’électromobilité si leur véhicule tant désiré était disponible? Grandes tendances selon les commentaires Alors que les gens aiment les véhicules électriques pour les raisons économiques et environnementales, on constate qu’ils aiment également leurs véhicules parce que ce sont de bons véhicules: plaisir de conduire, silence de la conduite, puissance, confort, douceur, fiabilité. En fait les répondants sont mêmes porté à mentionner encore plus ces sujets dans leurs commentaires comparés à l’ensemble des avantages environnementaux et économiques. Plusieurs profitent des commentaires pour rappeler qu’ils ne reviendront pas à l’essence, pour dire qu’ils apprécient de ne pas avoir à mettre de l’essence, de partir plein de la maison. Le commentaire négatif revenant le plus souvent est celui de l’autonomie hivernale trop basse. Il est intéressant de souligner que ce commentaire est mentionné autant sur des véhicules à longue autonomie qu’à basse autonomie, soulignant le fait qu’il est important de prendre en compte l’autonomie hivernale inférieure (de 30% à 50% inférieure dans les pires conditions) lors du choix de son véhicule. En deuxième position des commentaires négatifs vient la longue attente pour pouvoir s’en procurer un. Il est impossible de nier ce fait avec plusieurs modèles dont les délais d’attente se mesurant désormais en en années. Les trois principales raisons pour cela sont les problèmes d’approvisionnement, les manufacturiers devant faire la transition et la demande qui va en constante augmentation. Certains de ces facteurs vont probablement aider la situation dans un futur pas trop lointain, mais d'autres éléments sont présents depuis 2011 et pourraient très bien perdurer jusqu’à ce que les VÉ soient devenus plus communs que les véhicules à combustion interne. Le sondage a surtout permis de conclure ces faits d’une importance capitale:
Quelques commentaires comiques ou représentatifs:
Contribution: Jean-François Morissette et Frédérick St-Laurent
Commentaires
|