Ottawa prépare le retour des rabais fédéraux pour relancer l’électrification des transports19/6/2025 Face à la chute marquée des ventes de véhicules électriques depuis le début de 2025, le gouvernement fédéral s’apprête à relancer un programme d’incitatifs pour les acheteurs. La ministre de l’Environnement et du Changement climatique, Julie Dabrusin, a confirmé cette semaine que de nouveaux rabais sont en cours d’élaboration afin de rendre les véhicules zéro émission plus abordables pour les Canadiens. L’ancien programme Incitatifs pour les véhicules zéro émission (iVZE), lancé en 2019, avait connu un franc succès jusqu’à l’épuisement de ses fonds, ce qui a entraîné sa suspension plus tôt cette année. Bien que la ministre n’ait pas précisé si le futur programme portera le même nom, elle a assuré qu’un mécanisme de rabais destiné aux consommateurs sera bel et bien mis en place.
« S’appellera-t-il iVZE ? Je ne peux pas vous le dire. Mais il y aura un rabais aux consommateurs », a-t-elle déclaré en entrevue avec La Presse Canadienne. Une baisse des ventes Cette annonce survient alors que les données de Statistique Canada révèlent un recul des ventes de véhicules électriques. Alors qu’ils représentaient 16,5 % des ventes de véhicules neufs au quatrième trimestre de 2024, leur part est tombée à 8,11 % au premier trimestre de 2025, puis à 7,53 % en avril. Ces chiffres sont particulièrement préoccupants dans le contexte de l’obligation fédérale qui vise à ce que 100 % des véhicules légers vendus soient à zéro émission d’ici 2035. Cette cible, introduite par le gouvernement Trudeau, prévoit également une montée progressive : 20 % dès 2026, puis des seuils de plus en plus ambitieux chaque année. Malgré les pressions du Parti conservateur, qui a profité de la période des questions à la Chambre des communes pour réclamer l’abandon de cet objectif, Julie Dabrusin est restée ferme. « L’interdiction [des véhicules à essence] est en vigueur depuis 2023. Je ne vois pas pourquoi les conservateurs estiment que nous devons la modifier compte tenu de la situation actuelle avec les droits de douane américains sur l’industrie automobile », a-t-elle affirmé. Un contexte difficile pour l’industrie Les constructeurs automobiles, eux, multiplient les appels au gouvernement pour qu’il ajuste sa politique, arguant que l’abolition temporaire des incitatifs a eu un impact direct sur les ventes. En l’absence d’un soutien fédéral, l’abordabilité des véhicules électriques demeure un frein majeur pour de nombreux consommateurs, alors que l’inflation et les taux d’intérêt élevés réduisent le pouvoir d’achat. Québec en voie de mettre fin à « Roulez vert » Au Québec, où les incitatifs provinciaux viennent compléter ceux d’Ottawa, le programme Roulez vert est également appelé à disparaître. Le gouvernement Legault prévoit y mettre un terme le 31 décembre 2026, tout en réduisant graduellement les montants alloués d’ici là. Ce désengagement progressif soulève des inquiétudes dans la province, alors que celle-ci figure parmi les chefs de file canadiens en matière d’électrification des transports. Vers une relance ? Le retour prochain des incitatifs fédéraux pourrait donc redonner un second souffle à l’électrification du parc automobile canadien. Mais pour atteindre les objectifs de 2035, il faudra plus qu’un simple coup de pouce financier. Une stratégie à long terme impliquant le déploiement massif d’infrastructures de recharge, la disponibilité accrue de modèles abordables et des mesures de soutien ciblées seront essentielles pour convaincre les ménages de faire le saut. En attendant, tous les yeux sont tournés vers Ottawa : le prochain budget ou énoncé économique pourrait bien contenir les détails tant attendus du nouveau programme.
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