Sans itinéraire fixe, Éloïse Boies a quitté la région pour emprunter les routes vallonnées de Charlevoix au volant d’une voiture électrique. Un voyage de 2000 kilomètres en une semaine sans brûler la moindre goutte d’essence.
La Nicolétaine et son copain Jérôme Hof ont grimpé à bord d’une Bolt prêtée par Trois-Rivières Chevrolet direction Baie-Saint-Paul. Mais, ils n’ont pas seulement profité de leur « road trip » pour découvrir les paysages québécois. Celle qui a longtemps travaillé pour des compagnies automobiles spécialisées en voitures électriques partait avec un objectif bien précis en tête : déboulonner les mythes tenaces qui freinent l’apparition de ces véhicules sur nos routes.
Mission accomplie? C’est ce que TC Media a tenté de savoir en discutant avec Éloïse Boies à son retour de voyage. Une voiture de ville Oubliez donc cette idée voulant que les véhicules électriques ne soient bons que pour la ville. Roulez sur une longue distance, « c’est possible », affirme Éloïse Boies qui tentait l’expérience pour la première fois. « Mon beau-père nous avait dit à la blague qu’on allait se retrouver à pédaler. Pourtant, ce sont des voitures performantes. » D’ailleurs, le premier jour, le couple a parcouru 230 kilomètres en utilisant seulement la moitié de la charge. « C’était excitant, on se sentait comme dans le futur », a-t-elle lancé. « Mais cela demande certaines adaptions », concède la Nicolétaine. Par exemple, rouler moins vite améliore la durée de la charge, alors que l’utilisation de la climatisation réduit l'autonomie. 2000 kilomètres Le coup de la batterie à plat est surement la contrainte majeure aux yeux du grand public. Mais non, le duo d’aventurier ne s’est pas retrouvé démuni en bordure d’une route de campagne, sans aucune source d’énergie. Il y a encore quelques années, les gros blocs lumineux se faisaient plus tôt rares dans le paysage québécois. Désormais, il est facile de localiser une borne de recharge à proximité avec une simple application. Au moment d’écrire ces lignes, le réseau Circuit électrique répertoriait 996 bornes de recharge en service dans la province, y compris 84 bornes rapides. Et en région éloignée ? Il peut arriver toutefois qu’on ne trouve aucune borne de recharge dans certaines municipalités éloignées des grands centres. À certains endroits, elles brillent même par leur absence. C’est ainsi que le duo s’est retrouvé sur le traversier pour se rendre à Tadoussac. C’est là que se trouve la seule borne à des kilomètres à la ronde. Manque de bol : « elle était déjà prise ». « On ne s’était pas informé avant de partir puisqu’on voulait que monsieur et madame tout le monde apprennent avec nous sur la route », explique-t-elle. Le couple est donc rentré bredouille. Mais ce que beaucoup de gens ne semblent pas savoir, c’est qu’il est possible de brancher son véhicule dans une prise régulière. Ils ont donc pu faire le plein d’énergie dans le petit café d’un chaleureux couple. « Ça nous amène à créer des contacts », raconte Éloïse. Elle est d’ailleurs convaincue qu’avec la popularité grandissante des bolides électriques, il y aura davantage de bornes dans les coins touristiques les plus reculés. En attendant, il suffit de faire preuve d’un peu de créativité. 10 $ Au total, Éloïse et Jérôme ont déboursé de leur poche un seul billet de 10 $ pour 2000 kilomètres parcourus. Le couple a cependant profité de deux recharges gratuites sur son chemin. C’est donc ça le prix à payer pour partir à la découverte du Québec sans aucune émission de CO2. « C’est très abordable », souligne l’aventurière. En effet, difficile de faire mieux avec le même montant en essence dans une voiture régulière. « Et ce qui est encore mieux, c’est qu’une borne de recharge t’évite d’avoir à chercher du stationnement et de payer un parcomètre », ajoute-t-elle. Bien sûr, le temps d’attente est plus long que pour un plein d’essence, mais cette pause permet de visiter les alentours. Mission réussie ? « Après sept ans passés dans ce domaine, je connais bien les préjugés et les idées préconçues que les gens ont à propos des voitures électriques », soutient Éloïse. Le but du périple était justement de montrer qu’il était possible d’aller partout avec l’un de ces bolides. Au cours de son périple que les internautes pouvaient suivre en direct sur les réseaux sociaux, elle estime avoir été en mesure de piquer la curiosité de certaines personnes réticentes à essayer la technologie électrique. « De plus, la plupart des gens que nous avons rencontrés étaient très intéressés par notre voiture. Ils avaient plusieurs questions », s’est-elle réjouie. Bien qu’elle aurait aimé rejoindre davantage de consommateurs, ce n’est que partie remise. Source : Marianne Côté - Le courrier du Sud Contribution : Martin Archambault
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