Un rapport du Centre pour la recherche automobile (CAR) de l'Université de Duisberg-Essen en Allemagne prévoit que le marché des voitures neuves en Chine dépassera 30 millions de véhicules par an d'ici 2025 et estime que les ventes de VÉs représenteront 30% de ce chiffre. En 2016, les VÉs y représentaient 2,1% des ventes. Bien que ce nombre soit minuscule dans un portrait d’ensemble, il est quand même le double de celui des autres pays. En Chine, les hybrides rechargeables et les voitures électriques à batterie sont connus sous le nom de « véhicules nouvelles énergies ».
Le rapport n'est pas tendre envers l'industrie automobile allemande, qui entretient toujours la conviction que les moteurs diesel seront encore essentiels au marché des nouveaux véhicules pour les 15 prochaines années. Les Allemands ne démordent pas de l'efficacité du moteur diesel, qui a été inventé par un Allemand. Cette espèce de croyance nationale a peut-être joué un rôle dans la décision douteuse de Volkswagen de placer la technologie des moteurs diesel au sommet de sa stratégie de vente. Le rapport indique que « la Chine change le monde, et plus encore le monde de l'automobile. L’idée (de l'industrie allemande) que le diesel aura encore une grande importance après 2030 n'a pas de sens. Au lieu de progresser, comme dans le cas des Chinois à Shanghai, des tentatives sont faites (par les Allemands) pour rejeter le progrès technique par des discours réconfortants. » CAR est préoccupé par le fait que les constructeurs allemands seront dépassés sur le marché chinois par des entreprises locales plus en phase avec les vigoureuses politiques gouvernementales favorisant les VÉs. Le salon de l’auto de Shanghai en cours présentement et jusqu’à la fin du mois est une véritable célébration des nouveaux VÉs. Chevrolet y a présenté son concept FNR-X et GM a annoncé qu’elle avait l'intention de construire une voiture électrique en Chine d’ici deux ans. GM a récemment terminé la construction d’une usine de fabrication de batteries à Shanghai. On s'attend à ce que les batteries commencent à sortir de la nouvelle chaîne de montage dès 2018. Matt Tsien, président des opérations de GM en Chine, a déclaré que la société prévoit lancer au moins 10 véhicules nouvelles énergies d'ici 2020, selon Fortune. Le constructeur automobile américain compte 11 entreprises associées et 2 entreprises étrangères à part entière, et vend des véhicules sous les marques Buick, Cadillac, Chevrolet, Baojun, Wuling et Jiefang. « Nous sommes persuadés que la Chine deviendra le principal marché de l'électromobilité », a déclaré à Reuters Herbert Diess, PDG de la marque Volkswagen. « Il existe une politique gouvernementale claire (chinoise) en faveur de l'électromobilité - des subventions élevées et un cadre industriel sous la forme de sociétés en coentreprise qui sont encouragées à investir dans cette technologie », a déclaré Diess. VW a dévoilé son concept de VUS électrique CROZZ au salon de Shanghai. Audi, une division de Volkswagen, y a également présenté l'E-Tron Sportback. Si le CAR est préoccupé par le fait que les entreprises allemandes continuent d’être aveuglées par leur attachement aux moteurs diesel, qu'en est-il de la manie des constructeurs automobiles japonais envers les voitures à hydrogène? Toyota est contrariée par une décision récente du gouvernement chinois de reclasser les hybrides conventionnels tel que la Prius comme n’importe quelle autre voiture à essence en plus de la retirer de la catégorie des véhicules nouvelles énergies. « Selon la Chine, la Prius n'est rien de plus qu'une voiture à essence. Nous n'avons d'autre choix que de surmonter notre allergie aux VÉs et de proposer une voiture électrique », a déclaré à Reuters une source anonyme chez Toyota à Shanghai. Hiroji Onishi, responsable des opérations de Toyota en Chine, a déclaré à la presse la semaine dernière que sa société commencerait à vendre des voitures hybrides électriques en Chine l'année prochaine et qu'elle a aussi l'intention d'y vendre une voiture électrique à batterie dans les prochaines années. Aux États-Unis, la Californie mène le bal présentement quand il s'agit de véhicules construits en Amérique. Le Golden State et 10 autres États imposent une économie d'essence et des normes d'émissions plus élevées que le gouvernement fédéral. Les ventes de voitures neuves dans ces États représentent environ un tiers du marché automobile américain, ce qui oblige les entreprises automobiles à respecter des normes plus élevées. Il est tout simplement trop coûteux de construire des voitures uniquement pour ces 11 États et différents modèles pour les autres. De la même façon, la Chine contrôle le type de véhicules qui se vendra dans le monde entier. Encore une fois, il est tout simplement trop coûteux de construire des voitures destinées à la Chine et d'autres modèles pour le reste du monde. Les Américains ne sont peut-être pas encore prêts à adopter les voitures fabriquées en Chine, mais celles qu'ils achèteront seront fortement influencées par les politiques environnementales imposées par le gouvernement chinois maintenant et dans le futur. Source : Gas2 Contribution : Peggy Bédard
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