Un organisme à but non lucratif en Ontario ouvrira la première salle d’exposition expérientielle de véhicules électriques au monde la semaine prochaine, au nord de Toronto.
Vanessa Gregoris, qui s’intéresse depuis longtemps aux voitures électriques, s’est achetée non pas un, mais deux véhicules alimentés par batteries le mois dernier. Et alors qu’elle se rendait chez les deux concessionnaires pour les payer, aucun d’entre eux ne les lui ont effectivement vendus. Le crédit revient à Plug'n Drive, une organisation à but non lucratif basée en Ontario qui ouvrira la première salle d’exposition expérientielle sur les véhicules électriques au monde la semaine prochaine, au nord de Toronto. Appelé Electric Vehicle Discovery Centre (EVDC), l'espace innovant est en partie un centre scientifique et en partie une salle d’exposition d’automobiles. Il y a un piège, cependant : en dépit de la panoplie d’élégants VÉs tous neufs que les consommateurs peuvent voir et conduire, rien ici n'est en vente. L’EVDC est plutôt conçu pour informer sans pression les acheteurs potentiels, de l’introduction la plus élémentaire en passant par les calculs sur les économies d'essence, et leur permettre de choisir le modèle qui convient le mieux à leur style de vie. Les tournées se terminent par la pièce de résistance : des essais réels d'une série de véhicules rechargeables, dont certains peuvent être disponibles pour des tests de plusieurs jours. Il n'y a pas d'autre endroit au Canada où les conducteurs puissent se livrer à des comparaisons impartiales, en direct, de VÉs neufs provenant de fabricants concurrents. Pour Gregoris, qui, comme plusieurs centaines de conducteurs curieux, s'est arrêtée par l'EVDC alors qu'il était en mode de lancement le mois dernier, le test est ce qui l’a convaincue d’acheter. Bien sûr, elle aurait pu voir les véhicules sur Internet, mais elle affirme qu’elle voulait les voir de ses yeux et les conduire. Alors que Plug'n Drive ne vend pas de véhicules (bien qu'il vende des chargeurs), son mandat est de mettre plus de voitures vertes sur la route, conformément au Plan d'action de l’Ontario contre le changement climatique. Dans le cadre de ce projet de loi, le gouvernement souhaiterait que les VÉs représentent 5 % du total des ventes de véhicules d'ici 2020. Le nombre est actuellement d'environ 1 %, et il y a environ 10 000 VÉs sur les routes provinciales. Les chiffres grimpent, mais la montée n'a pas été rapide. Les concessionnaires eux-mêmes ont tardé à adopter et à promouvoir les VÉs. Les raisons sont infinies. Parmi les obstacles, il y a le fait qu'il faut souvent beaucoup plus de temps pour vendre un VÉ en raison de l'incertitude de l'acheteur. Des études menées aux États-Unis et au Canada ont documenté des cas où des vendeurs convainquaient les acheteurs éventuels de se tourner vers une voiture à essence plutôt que vers un VÉ. Les données recueillies par Plug'n Drive en 2014 ont révélé que seulement 38 % des revendeurs de VÉs certifiés avaient un modèle sur le plancher. Beaucoup d'entre eux n'étaient pas disponibles pour les tests. Près de la moitié des concessionnaires interrogés cette année-là n’avait même pas de VÉs sous la main. Bien que l'Ontario offre de nombreux incitatifs aux acheteurs de VÉs (ceux-ci peuvent récupérer jusqu'à 14 000 $ sur un nouveau VÉ), les acheteurs craignent d'être abordés avant qu'ils ne soient prêts à se lancer. Alimenté par des commandites de plusieurs fabricants d'automobiles, du gouvernement de l'Ontario, de l’Ontario Power Generation et de plusieurs autres partenaires, Plug'n Drive visera à combler cette lacune. General Motors, BMW, Nissan, Ford et Mitsubishi ont fait don de modèles d’essai ; les négociations avec plus de fabricants d'automobiles, y compris Tesla et Volkswagen, se poursuivent. À l'EVDC, le personnel est équipé pour répondre à une vaste gamme de questions sur la durée de vie de la batterie, les économies d'essence, l'anxiété sur l’autonomie, l'impact de la météo sur l’autonomie, les prix de l'électricité, les chargeurs et plus encore. Lorsque Gregoris est arrivé à l'EVDC, elle avait une liste de préoccupations. Après seulement une heure et un essai routier, elle n'était pas seulement informée; elle était convaincue. En chemin vers la maison, Gregoris s'est arrêtée au magasin Tesla. Là, elle a déposé un dépôt de 1 000 $ pour la nouvelle Model 3 de la compagnie, un véhicule 100% électrique à longue autonomie abordable qui pourrait arriver sur les routes canadiennes dans environ un an. Ensuite, elle est allée chez un concessionnaire Nissan et a passé une commande pour une Leaf électrique qui arrivera dans quelques semaines. Cela lui a coûté environ 22 000 $ après impôts et remises. L'achat, cependant, n'était pas sans embûches. « Même chez le concessionnaire, j'ai senti que je les éduquais », a-t-elle déclaré. Pour Clairman, cela signifie que son personnel a fait son travail. « Quand les gens entrent, ils se sentent inspirés », a-t-elle déclaré. « Chaque voiture a ses avantages uniques. Venez ici et vous trouverez qu'il y a un VÉ pour tout le monde. »
Source : The Globe and Mail
Contribution : Naïma Hassert
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