Rarement a-t-on vu des articles aussi mal ficelés que celui de ce blogueur Serge Rouleau, publié cette semaine dans le Huffington Post: Une loi zéro émission sera au mieux neutre, au pire nuisible. Un article où le manque de connaissances, de jugement et d'objectivité balayent le peu de crédibilité qu'il reste à son auteur. Heureusement, il est toujours réconfortant de lire les commentaires de lecteurs qui ne se laissent pas berner par un blogueur avec des œillères. Survol de l'article, en quelques extraits: Il faut être de bien mauvaise foi pour prétendre qu'une loi zéro émission ne coûtera rien à l'État. Le but de cette loi serait évidemment de mousser les ventes de véhicules hybrides et électriques. Au mieux, la loi n'aura aucun effet sur les ventes de véhicules. Dans ce cas, les coûts de la loi se limiteront à la bureaucratie nécessaire pour gérer cette nouvelle intervention dans l'économie, ce qui est loin d'être négligeable. Au pire, la loi favorisera la vente de véhicules hybrides et électriques. Cette loi n'aura pas non plus d'impact significatif sur la balance commerciale négative du Québec. Les gains obtenus par la réduction des importations de pétrole seront annulés par les coûts d'importation des véhicules hybrides et électriques, lesquelles coûtent 30 % de plus que des véhicules à essence comparables. Si les politiciens veulent vraiment améliorer la balance commerciale du Québec, ils devraient faciliter l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste plutôt que de chercher à amadouer les groupes écologistes. La Coalition prétend aussi que cette loi favorisera le développement économique du Québec. Permettez-moi d'en douter. Le Québec ne compte aucune usine d'automobiles ou de batteries. Bien sûr, Hydro-Québec vendra les kilowatts consommés par les véhicules hybrides et électriques, mais en retour elle devra subventionner l'installation d'un réseau de bornes de recharge. C'est sans compter que la théorie du réchauffement climatique anthropique sera probablement discréditée à plus ou moins court terme. [...] Dans ce contexte, il serait sage de laisser l'industrie sélectionner à ses frais les gagnants et les perdants.Seules l'arrogance et la foi permettent de croire que le gouvernement du Québec jouera un rôle déterminant dans l'avenir de l'industrie des transports. Ouf!... Comme vous l'avez sans doute remarqué, ces quelques extraits suffisent à constater le manque de connaissance de l'auteur dans le domaine et même son arrogance dans le ton de ses propos qui trahissent clairement un parti pris. Finalement, voici quelques commentaires rafraîchissants de la part de lecteurs, publiés au bas de l'article:
Claude Carrier "Ok, on s’assoit sur son steak et on attends de crever. Quelle petitesse d'esprit l'auteur de ce texte." Françoise Labelle "Vous vous attaquez à l'arbre pour mieux occulter la forêt, que vous voyez vraiment mal pour des raisons idéologiques, comme le souligne Hayek. La solution n'est pas dans le véhicule individuel, électrique ou à essence, mais dans le transport alternatif (train, autobus, co-voiturage, travail à distance, vélo...). En Suisse ou en Hollande, on ne voyage en char que si on est mal pris. Si l'objectif est de choisir le moindre mal, le véhicule électrique est moins dommageable que le véhicule à essence. La Californie, via le fédéral, subventionne le véhicule électrique pour diminuer le smog. La Norvège, pays riche en pétrole conventionnel et en électricité, a choisi de subventionner le véhicule individuel électrique parce que le transport en commun n'y est pas viable à cause de l'absence de villes de plus de 100,000 habitants hors d'Oslo (600,000) et de Bergen (250,000). Les taxes sur l'essence ont grimpé pour subventionner l'électrique. Logiquement, ici, il faudrait que les gouvernements augmentent davantage les taxes sur l'essence pour subventionner le transport alternatif et changer les mentalités, parce que ce n'est qu'une question de mentalité. «la théorie du réchauffement climatique anthropique sera probablement discréditée à plus ou moins court terme» Le terme est échu depuis longtemps. Ça n'améliore pas votre crédibilité. «Si les politiciens veulent vraiment améliorer la balance commerciale du Québec, ils devraient faciliter l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste » Le schiste et le bitume ne sont plus compétitifs. Ça n'améliore pas votre crédibilité." Alain Lavallé "Il est très réducteur de considérer la question de la nécessaire progression des VÉ sous le seul angle des "changements climatiques" comme le fait le blogueur et de s'en remettre aux "sacro-saintes forces du marché" pour notre avenir. Pour un bon nombre de grandes capitales dans le monde, la question de "zéro-émission" polluante est une nécessité, comme je l'ai montré dans un billet sur le Huffington Post Québec. " http://quebec.huffingtonpost.ca/alain-lavallee/voiture-electrique-petrole-en-declin_b_6704588.html
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