François Bérubé, du journal Le Devoir, a publié ce matin l'article: Voiture électrique, des économies maintenant. Un texte complet et juste, qui démontre que la voiture électrique demeure un choix économique judicieux comparativement à son modèle équivalent à essence, tout en exposant les avantages qu'une loi zéro émission apporterait au Québec.
Texte de François Bérubé, Journal Le Devoir La pierre angulaire du modèle d’affaires de la voiture électrique est l’autonomie des batteries. Le moteur électrique ne pose aucun problème de performance, bien au contraire. Les performances d’un tel véhicule, même moyen de gamme, contrairement à ce que l’on pourrait croire, sont supérieures ou égales aux véhicules à essence de même catégorie. Actuellement, sur le marché québécois, on retrouve quelques modèles moyens de gamme dont le prix varie entre 30 000 $ et 40 000 $, moins une subvention de 8000 $ du gouvernement québécois. L’autonomie de la batterie varie entre 70 km et 140 km par charge en été, environ 30 % de moins en hiver. Une charge dure de 2 à 3,5 heures. L’offre actuelle vise principalement les citadins, ils sont tout de même 70 % à rouler moins de 50 km par jour. On parle donc de plusieurs centaines de milliers d’automobilistes dans toutes les grandes villes du Québec, plus de 700 000 particuliers à Montréal. La technologie actuelle permet d’économiser environ 2000 $ par année en essence pour une utilisation moyenne de 20 000 km par année, incluant le coût de l’électricité. C’est beaucoup d’argent. Certains partis politiques font des promesses électorales mirobolantes afin de redonner 200 $ par année aux ménages afin de soulager les contribuables et de stimuler l’économie. Imaginez l’impact que représente 4000 $ par année d’économie pour un ménage qui posséderait deux voitures électriques ! Maintenant, parlons du prix d’achat. Bien sûr, on peut acquérir une voiture à essence pour la somme de 15 000 $. Mais tout comme moi, vous pouvez constater que sur nos routes, il y a un nombre impressionnant de voitures dont la valeur est supérieure à 30 000 $. Pour le moment, l’offre actuelle vise ces consommateurs, donc pour eux il y a véritablement une économie. Il est vrai que la qualité de la voiture est différente, mais elle est compensée par de nouveaux critères qu’il faut considérer : plaisir de conduire une voiture sortie d’un film de science-fiction ; une voiture complètement silencieuse, des accélérations impressionnantes, absence d’émissions de GES et, en prime, le sentiment d’être à l’avant-garde et de protéger l’environnement. Revenons aux chiffres. La technologie des batteries évolue à la même vitesse que la technologie des batteries de cellulaires et d’ordinateurs. L’an prochain seulement, au moins deux modèles offerts au Québec offriront une autonomie de près de 300 km par charge ! De plus, les prix des voitures seront tous révisés à la baisse. Comme si ce n’était pas assez, le temps de recharge diminuera également. C’est une des raisons pour lesquelles les bornes de recharge dans les endroits publics ne sont pas le seul enjeu important dans le déploiement de la voiture électrique, puisque la majorité des utilisateurs pourront recharger durant la nuit ou au travail. Pour ceux qui font de grandes distances, les nouvelles bornes de 400 volts seront disponibles, et ce, à un tarif d’électricité préférentiel. En Californie et dans sept autres États des États-Unis, la loi zéro émission force les manufacturiers automobiles à augmenter l’offre de voitures électriques. Au Québec, une telle loi permettrait de tripler le nombre de modèles offerts et aurait pour effet de stimuler la demande en plus de satisfaire la plupart des besoins des automobilistes (quatre roues motrices, berlines, sportives, microvoitures, etc.). De plus, le nombre de voitures en stock serait augmenté pour rencontrer les quotas fixés par la loi. D’ici quelques années, les pétrolières n’auront plus aucun argument pour décourager les consommateurs de prendre le virage électrique. Une loi zéro émission permettrait au Québec de se démarquer et de faire encore mieux que les autres à cause du faible coût de l’hydroélectricité, une situation enviée par de nombreux pays dans le monde. Non seulement l’énergie est peu coûteuse, elle est renouvelable, non polluante et disponible, car comme l’expliquait le journaliste Francis Vailles de La Presse, la consommation d’électricité par recharge est si faible que 450 000 voitures consommeraient environ 1,68 térawattheure (TWh), soit à peine 15 % des surplus d’Hydro-Québec Distribution en 2020. Une telle loi permettrait d’éliminer éventuellement la subvention québécoise ; une mesure discutable mais essentielle pour changer les mentalités. Quoi qu’il en soit, les études démontrent que les acheteurs de véhicules électriques le font surtout pour économiser de l’argent. Et cela est possible dès aujourd’hui. Source: Le Devoir
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