L’équipe de Toyota travaille présentement à développer un véhicule électrique à batterie qui pourrait être mis en vente dès 2020. Après une décennie à proclamer que l’électricité était uniquement destinée aux petits véhicules urbains, le plus grand constructeur automobile du monde change maintenant de discours.
La nouvelle est venue de Hisao Yamashige, l'un des nombreux chercheurs chez Toyota qui s'affaire à développer une nouvelle technologie de batterie et qui a pris la parole devant les médias de Tokyo la semaine dernière. Selon lui, « les batteries lithium-ion sont une technologie clé et leurs performances doivent s'améliorer davantage pour aller de l'avant. Toyota sera en mesure de construire des voitures dotées de batteries à durée de vie prolongée et qui offriront jusqu'à 15% plus d’autonomie que celles d’aujourd’hui, d’ici quelques années. »
Yamashige a aussi précisé que Toyota travaille sur de nouvelles techniques qui lui permettent d'observer en temps réel comment les ions de lithium se déplacent à l'intérieur des électrodes des cellules de la batterie. Une nouvelle technique aurait remplacé l'électrolyte habituel, contenant du phosphore, qui utilise des éléments lourds.
Lorsque les ions lithium se lient aux ions électrolytes composés d'éléments plus lourds, leurs ombres sont plus foncées sur les rayons X, ce qui permet aux chercheurs de mieux voir l'écart de ces ions avec l'électrolyte. Les techniques ont été développées dans le cadre d'une collaboration entre les laboratoires centraux de R & D de Toyota, quatre universités japonaises, l'Institut de recherche physique et chimique financé par l'État et le Japan Synchrotron Radiation Research Institute. Le résultat de leurs observations pourrait conduire à de nouvelles conceptions qui empêcheraient les ions de se déplacer irrégulièrement et de se regrouper dans les électrodes, provoquant une chaleur excessive et affectant la vie des cellules. C'est aussi l'une des technologies mentionnées par Koji Toyoshima, l'ingénieur en chef de la dernière Prius - et sa version hybride Prius Prime - dans une présentation distincte le mois dernier. Il a mentionné le travail de Toyota sur les blocs de batterie lithium-ion, dont les logiciels sophistiqués de surveillance en temps réel pour observer la température et les caractéristiques de fonctionnement de chaque cellule; la réduction de la taille des cellules pour une plus grande densité d'énergie et un meilleur emballage des batteries; et une meilleure précision dans la fabrication des cellules pour éliminer les impuretés.
Au final, « le développement de batteries lithium-ion pour les véhicules hybrides et rechargeables nous permettra également de produire des voitures tout-électriques à l'avenir », a déclaré Toyoshima.
Et c'est le message que diffuse l'entreprise depuis le début de l'été. En juin, l'ingénieur en chef de la Prius, Toyoshima, laissait entendre que l'hybride Prius Prime pourrait constituer la base des futurs modèles Toyota à batterie électrique. La batterie de 8,8 kilowatts-heure de cette voiture lui donne une autonomie électrique de 40 km et la deuxième plus grande cote d'efficacité énergétique (133 MPGe) parmi les modèles vendus aux États-Unis cette année. Ses ingénieurs ont fait le choix inattendu de fonctionner uniquement sur la batterie sans laisser le moteur démarrer, alors que la batterie offre encore une certaine capacité. Cela diffère du comportement des autres hybrides rechargeables de Ford, Hyundai, Kia et autres, mais reproduit l'expérience de conduite de la Chevrolet Volt, qui a maintenant 85 km d’autonomie tout-électrique. L'équipe de la Prius a déjà indiqué qu'une mise à niveau de la batterie de la Prius Prime pourrait s’imposer au cours des six années de vie probable de la voiture - peut-être à mi-chemin, ce qui mènerait à 2020. Certaines informations ont aussi suggéré que Toyota présentera un petit VUS tout-électrique aux Jeux olympiques de Tokyo en 2020, afin de mettre en valeur ses réalisations en matière de voitures vertes. Pourrait-on s'attendre à une version entièrement électrique de la Prius alors? Il y a place à l’espoir ! Source : Green Car Reports Contribution : Peggy Bédard
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