Un parfum sulfureux semble soudainement émaner du dossier de la filière hydrogène… et ce n'est pas qu’une odeur de gaz naturel!
Selon le Journal de Montréal, l'intérêt des gouvernements Couillard et Trudeau pour l'automobile à hydrogène pourrait tirer sa source de la très grande proximité qu'entretienent le Parti libéral du Québec (PLQ) et le Parti libéral du Canada (PLC) avec les acteurs de cette industrie naissante.
L'intérêt des proches du PLQ Dans son papier, le journaliste Robert Plouffe a dévoilé que le Registre des lobbyistes du Québec contient les noms de quatre libéraux bien connus qui représentent les intérêts de groupes qui souhaitent bénéficier de cette manne de fonds publics : Guillaume Lefèvre (directeur de cabinet adjoint de l’ex-ministre de l’Énergie Pierre Arcand de 2015 à 2016) et Jean Masson (organisateur notoire au PLQ) sont tous deux lobbyistes pour la Coalition des manufacturiers automobiles électriques à piles à hydrogène (Toyota, BMW, Mercedes-Benz, Kia et Honda). Martin Geoffroy (attaché politique de l’ex-premier ministre libéral Daniel Johnson) représente les intérêts de Toyota, qui a reçu la promesse d'achat de 50 Miraï (vendues 58 000 $ US pièce en Californie). M. Geoffroy est par ailleurs le conjoint de Mme Michelle St-Jean, directrice corporative à Transition énergétique Québec (TEQ)… l’organisme public qui finance justement le projet de station-service à hydrogène de Québec. Louis-Charles Roy aurait agi comme lobbyiste-conseil pour Toyota après l'échec de son élection comme candidat du PLQ dans Beauharnois en 2008. L'intérêt des proches du PLC L'odeur de scandale dégagée par les investissements colossaux dans l'industrie naissante de l'hydrogène semble coller au gouvernement Trudeau. Ainsi : Daniel Brock (ancien conseiller de l’ex-chef libéral Michael Ignatieff) œuvre aussi, du côté fédéral et ontarien, comme lobbyiste pour la Coalition des manufacturiers automobiles électriques à piles à hydrogène. Ben Parsons (ex-conseiller au bureau de recherche libéral du gouvernement) est lobbyiste pour Toyota. Michael Powell (ex-organisateur du PLC). Il œuvre à la promotion de l’hydrogène comme carburant alternatif pour l’Association canadienne des constructeurs de véhicules. Un dossier troublant Le dossier s'est transporté à l'Assemblée Nationale, ou le PLQ a reçu une volée de bois vert de la part des partis d'opposition. Les principaux intéressés ont tenté de minimiser les soupçons qui pèsent sur eux concernant d'éventuels conflits d'intérêts. Mais le doute est semé… d'autant plus que les sommes englouties ne profiteront qu'à une poignée de joueurs et sont sans commune mesure avec l'argent investi dans les bornes de recharge et la voiture électrique. Parions que le gouvernement Couillard ne pourra pas se contenter de balayer le sujet du revers de la main en espérant que la tempête passe rapidement, car les promesses de la filière hydrogène ressemblent de plus en plus à un ballon artificiellement gonflé. D'autant plus que la filière hydrogène n'aura rien à voir avec l'électrification des transports puisque l'hydrogène produit par électrolyse n'est pas concurrentiel face à l'hydrogène «fossile»... qui représente 95 % de la production actuelle. La grande patronne de Transition énergétique Québec (TEQ) a beau affirmer qu'ils ne sont intéressés que par l'hydrogène «propre», à plus de 4 millions de dollars par station on est en droit d'être sceptique quant à la saine gestion des fonds publics. Un dossier à lire et à suivre. «Filière libérale de l’hydrogène»: une cadre en conflit d’intérêt en mission au Japon avec son mari lobbyiste pour Toyota Sept amis du PLQ et du PLC lobbyistes pour l’auto à hydrogène >> Autres articles sur les véhicules à hydrogène
Contribution : Daniel Rochefort
Commentaires
|