Depuis sa création en mars 2012, la montréalaise Renewz passe à la vitesse supérieure. Cette entreprise de quatre salariés développe pour les voitures électriques (VE) des abris intégrant des panneaux solaires sur le toit. Le fondateur, Sass Peress, n'en est pas à son coup d'essai : il avait fondé la première usine de panneaux solaires au Québec dans les années 2000, avant de construire des abris solaires pour GM. «Je suis allé chercher en Europe les technologies de pointe dans l'électrification des transports et les énergies renouvelables, et j'ai acquis les droits de représentation exclusifs d'un fabricant pour l'Amérique du Nord», explique-t-il. Il travaille surtout avec les bornes électriques Eaton, mais son système est adaptable pour les autres fabricants produisant des bornes intelligentes. Pour l'instant, Renewz a installé sept abris solaires au Canada et aux États-Unis, et espère percer le marché québécois. «La difficulté, c'est qu'il n'y a pas encore assez de voitures électriques. Mais avec les nouveaux modèles de VE qui arrivent cet automne au Québec, chez des constructeurs comme GM ou Kia, ainsi que le prix de l'essence qui devrait encore monter, ça devient plus rentable ! Sans oublier qu'en 2015, le prix des VE devrait baisser», dit-il. Parcourir 20 000 km par an Sa cible ? Les entreprises, les organismes gouvernementaux, les universités et les concessionnaires de VE. «L'installation complète du dispositif pour deux voitures, comprenant les bornes, la prise solaire, les panneaux, les permis, l'ingénierie, coûte près de 70 000 $», explique l'entrepreneur. En Ontario, les consommateurs peuvent même revendre l'énergie produite en surplus par les panneaux solaires aux fournisseurs d'énergie. Au Québec, cependant, cela n'est pas possible. «Cela demeure tout de même rentable pour les entreprises qui souhaitent réduire leurs coûts, puisqu'en améliorant leur efficacité énergétique, elles réduisent leur demande d'énergie sur les réseaux.» D'après ses calculs, un abri solaire de deux bornes fournirait l'énergie nécessaire pour faire rouler deux voitures sur 20 000 km chaque année. «Nous discutons avec des fabricants automobiles qui se montrent intéressés par nos produits», dit M. Peress, sans pour autant vouloir les nommer. Des discussions seraient également en cours avec deux universités canadiennes. Vers le partage d'énergie Depuis quelques mois, Renewz a acquis les droits exclusifs pour tout le Canada d'une technologie prometteuse, Vehicle to Grid (V2G), ou véhicule électrique au service du réseau, développée par l'université du Delaware (États-Unis). «Grâce à cette technologie, un propriétaire de VE pourrait décider de revendre non pas l'électricité au kWh, mais la capacité de fournir de l'énergie au réseau», souligne Sass Peress. Avec ce système, finies les pointes de consommation aux heures les plus achalandées. Le partage d'énergie permettrait à la fois de réduire la consommation énergétique d'un parc et de protéger les réseaux en limitant les pics de consommation. «En fonction de ce que le propriétaire du VE programme sur le système intelligent, le réseau peut tirer de l'énergie selon un algorithme très précis qui protège à la fois votre capacité à réaliser le prochain voyage, ainsi que la batterie de la voiture», fait valoir M. Peress. Ce retour de l'énergie au réseau ouvrirait aussi tout un champ de nouvelles possibilités : «Des tests sont en cours au Danemark, aux États-Unis et à Hong Kong, où le réseau paie chaque mois le propriétaire de la VE pour la durée d'accès qu'il donne à son stockage d'énergie. Au Danemark, les utilisateurs de VE peuvent même se faire payer leur voiture en sept ans grâce à cette technologie», ajoute-t-il. Cette nouveauté pourrait être intégrée prochainement sur les bornes de recharge standard proposées par un partenaire de Renewz, dont le nom demeure pour l'instant confidentiel. Sa commercialisation pourrait intervenir d'ici 2015. Source: Les Affaires
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