Les entreprises du secteur agricole font face à plusieurs enjeux découlant, notamment, de la pénurie de main-d’œuvre et de la résistance des cultures aux pesticides. Ces problématiques viennent compromettre la capacité de l’industrie à exercer pleinement son rôle et c'est pourquoi des solutions technologiques doivent être développées. Pour répondre à ces défis, l’entreprise ELMEC s’est lancée dans la conception et la fabrication de véhicules agricoles électriques et autonomes, en partenariat avec l’IVI.
Conscients du fait que cette nouvelle technologie constituera un changement de paradigme important pour les travailleurs du secteur agricole, les deux partenaires ont voulu mieux comprendre la relation qu’entretiennent les agriculteurs avec la venue de la robotisation dans leur environnement de travail.
C’est dans ce contexte que l’IVI et ELMEC se sont alliés au Centre d'innovation sociale en agriculture (CISA) afin de mettre en place un projet de recherche novateur qui, grâce à sa formule participative, positionne les agriculteurs au centre des démarches de recherche et développement. « Nous sommes d’avis que la collaboration entre deux CCTT spécialisés dans leur domaine respectif permettra une synergie très intéressante et une approche innovante pour notre compagnie qui souhaite que sa technologie concorde avec les besoins des utilisateurs. » souligne M. Jean-Marc Pittet, président d’ELMEC Contribution de l’innovation sociale à la conception d’un tracteur autonome en agriculture: travailler ensemble pour accueillir le changement Jumelant innovation sociale et technologique, le projet visait à définir les caractéristiques du véhicule agricole autonome idéal, au point de vue des agriculteurs. Le CISA a donc créé une structure "immersive" afin que les rencontres entre les parties prenantes aboutissent à la co-construction d'un cahier de charges préliminaire. Plus d’une vingtaine de travailleurs et d’intervenants de différents milieux du secteur agricole ont été rencontrés au cours d’entrevues individuelles, de visites sur le terrain et lors de deux focus group. « C’est un projet très innovant comportant plusieurs possibilités, c’est donc important de concentrer les efforts sur ce qui compte vraiment pour les agriculteurs. En restant très près des besoins des utilisateurs et en tentant de mieux comprendre leur réalité, on a une perception plus réelle de ce qui est à prioriser et on évite de tomber dans ce qu’on peut appeler un ‘’trip d’ingénierie’’. » souligne Vincent Bordeleau, ing. jr, chargé de projet à l’IVI. Un prototype à l'image de l'utilisateur Appuyé par le programme d’aide à la recherche et au transfert (PART) - volet innovation sociale - du MEES, les différentes activités sur le terrain et en groupe ont permis d’identifier six fonctionnalités souhaitées pour le véhicule et de les intégrer au cahier des charges. Deux semblaient faire particulièrement l’unanimité, soit le désherbage et l’obtention d’informations sur la santé des sols. « La contribution des agriculteurs à ce projet a permis d’approfondir notre compréhension des tâches et des opérations effectuées sur les entreprises agricoles au cours d’une année. Des informations techniques sur les outils et la machinerie utilisée sur les fermes ont aussi été dégagées des rencontres. Plus globalement, on a pu se faire une idée précise des besoins des producteurs et des fonctionnalités qu’ils désirent retrouver sur le véhicule. » ajoute Sandrine Ducruc, M. Env, chercheure, chargée de projet au CISA. Un dossier de conception participatif La compréhension des besoins des agriculteurs désormais bien établie, l'équipe de projet pourra finaliser la documentation d'ingénierie notamment avec de l'acquisition de données sur un tracteur, puis poursuivre avec la conception préliminaire, jusqu'à atteindre la démonstration sur les capacités de navigation du véhicule. Source : Institut de Véhicule Innovant Contribution : Martin Archambault
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