NB: L'AVÉQ a présenté sa position à ce sujet à la chaîne "Argent". Plus de détails sur notre entrevue au courant des prochaines heures. Le gouvernement Marois discute avec des géants de l’automobile et des alumineries pour que soient construites au Québec des automobiles électriques. «On a de l’argent pour attirer un grand joueur international. Un grand constructeur de véhicules ou fabricant de composantes (d’automobiles)», a dit le ministre des Finances, Nicolas Marceau, au Journal. M. Marceau dit avoir «des discussions avec plus d’une entreprise» à ce sujet. Il réserve aussi des subventions pour celles déjà établies au Québec «qui veulent investir pour fabriquer des composantes d’électrification des transports». «On veut attirer de gros joueurs», lance carrément Nicolas Marceau. Le Québec tente depuis des années de susciter l’intérêt des multinationales de l’automobile. Selon nos sources, des contacts auraient été établis avec Ford, GM, Mitsubishi, Alcan et Alcoa à l’époque du gouvernement Charest. Les alumineries dans le coup Le député Daniel Breton, adjoint parlementaire de la première ministre et responsable de l’électrification des transports, confirme par ailleurs au Journal que le gouvernement a des discussions avec «des gens dans l’aluminium, dans les batteries, dans la motorisation, dans les systèmes de gestion de la puissance». «On veut aller de l’avant avec le projet d’un véhicule fait principalement avec des pièces et une technologie québécoise», affirme Daniel Breton. Annonce à la fin octobre Ce projet phare du gouvernement s’inscrit dans la politique d’électrification des transports, le «bébé de Pauline Marois». La politique, dotée d’un budget de 516 millions $, sera annoncée par la première ministre elle-même à la fin octobre, a appris le Journal. Communauto, qui offre des voitures en location à Montréal, à (cliquer pour continuer) Québec, à Gatineau et à Sherbrooke, est aussi dans le coup. Résultats prometteurs À l’interne, on se dit «très intéressé» par une voiture électrique québécoise. L’entreprise d’autopartage a dévoilé à la fin septembre les résultats prometteurs de son projet de véhicules 100 % électriques en libre service, payables à la minute. Cet usage élimine les défauts les plus embêtants d’une automobile électrique, soit l’autonomie faible et le coût élevé à l’achat. La direction de Communauto confirme avoir eu une rencontre la semaine dernière avec Hydro-Québec et avec le ministère des Ressources naturelles. Le député Breton valide: «On parle avec les gens de Communauto, c’est clair. On a eu une rencontre avec eux et on va avoir une rencontre encore.» L’objectif du gouvernement péquiste est de créer de toutes pièces une grappe industrielle autour d’un véhicule électrique. L’histoire de l’automobile au Québec s’est terminée dans la douleur avec la fermeture, en 2002, de la dernière chaîne de montage de la province, entraînant la disparition de 1200 emplois. En 1994, le constructeur coréen Hyundai a annoncé la fermeture de son usine à Bromont, qui générait 800 emplois. UN PROJET BASÉ SUR LE BIXI Le projet de véhicule électrique québécois sera basé sur le modèle du Bixi. Il profitera d’abord aux Montréalais, mais le projet pourrait être étendu à d’autres villes du Québec, a appris le Journal. «On veut créer un véhicule électrique québécois partagé, un peu comme le Bixi», a expliqué Nicolas Marceau dans une entrevue récente. Pour ce faire, le gouvernement Marois, qui a fait de l’électrification des transports le fer de lance de sa politique économique, a décidé de prendre sous son aile un projet peu connu, baptisé Nomade. Communauto et Alcoa Depuis deux ans, le méconnu Centre national du transport avancé (CNTA) planche sur Nomade, un concept de véhicule électrique en libre service. Selon nos sources, des partenaires privés, comme Communauto et Alcoa, s’y sont joints au fil du temps. «Le gouvernement s’intéresse à cette avenue. On a fait une grande étude de faisabilité qui est devenue notre plan d’affaires. On a réalisé qu’un véhicule électrique fabriqué directement au Québec était à notre portée», explique en entrevue Sylvain Castonguay, directeur général du CNTA. Le véhicule Nomade sera une automobile. Mais le volet autopartage lui donne une orientation «qui s’approche du transport en commun». «Le Québec est le berceau de beaucoup de joueurs qui sont dans le véhicule de niche, de spécialité», explique M. Castonguay. Pensons à Novabus ou à Bombardier. «C’est une opération qui pourrait faire de la place à beaucoup de joueurs au Québec et qui pourrait générer un maximum de retombées», croit Sylvain Castonguay. Moteur-roue Selon les informations obtenues par le Journal, le fameux moteur-roue d’Hydro-Québec fait partie des «concepts étudiés» et sera choisi à condition d’être «techniquement viable au niveau économique». Le concept d’une automobile électrique fonctionnant avec le moteur-roue avait été abandonné par Hydro-Québec en 1995. Le physicien Pierre Langlois, grand défenseur de cette technologie, a été nommé cet été sur le comité de sages qui a élaboré la politique du gouvernement Marois sur l’électrification des transports. Pour M. Langlois, auteur du livre Rouler sans pétrole, l’avenir de la voiture hybride se trouve dans le moteur-roue. Il est d’ailleurs le promoteur du projet de monorail électrique qu’a maintenant repris le gouvernement Marois. Source: Journal de Montréal
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