Présentation de la batterie aluminum-air de Phinergi-Alcoa au Circuit Gilles-Villeneuve à Montréal2/6/2014 Les médias furent invités ce matin à une présentation du partenariat Phinergi/Alcoa qui a développé un prototype fonctionnel du prolongateur d'autonomie aluminium-air, une technologie qui permettrait de remplacer par exemple le moteur thermique d'une Chevrolet Volt par un système beaucoup plus écologique. Tel que nous vous avions présenté précédemment dans un article [lien], que nous vous recommandons de lire, l'utilisation de cette "batterie" est unique mais renouvelable. Le prolongateur d'autonomie aluminium-air (PAAA) possède de multiples plaquettes d'aluminium qui baignent dans des électrolytes. Avec le temps, la plaquette de 10mm s'amincit alors que de l'électricité s'en dégage. Plus il y a de plaquettes, plus l'autonomie sera grande; plus les plaquettes sont épaisses (15mm, 20mm) plus l'autonomie sera grande. Les plaquettes peuvent être carrées telles que présentées ce matin, ou rectangulaires pour en faire un "flat pack" qui pourrait être déposé dans le plancher de la voiture par exemple. Le liquide présent dans la batterie, qui permet de créer une réaction chimique énergisant le PAAA, est ce qui détermine surtout le poids de la batterie. On a déjà mentionné que c'était de l'eau; c'est en fait à base d'eau, mais avec un antigel donc sans problème pour notre climat. Ce liquide doit être remplacé à chaque 300 km. Si les électrolytes ne sont pas présent, le PAAA n'est pas actif, et peut donc être transporté facilement par bateau ou avion, contrairement à une batterie lithium qui possède des restrictions de transport. Un autre avantage de ce système est que la circulation des électrolytes créent de la chaleur, qui peut être réutilisée dans un système de chauffage sans taxer la batterie lithium du véhicule. Les gens chez Phinergi nous l'ont souvent répété, ils sont bien au courant de l'impact du froid sur l'utilisation du chauffage résistif et de son influence sur l'autonomie dans notre climat. La production d'aluminium est très énergivore, on ne veut donc pas utiliser de l'aluminium provenant de Chine qui aurait un impact écologique important car produit indirectement avec des centrales au charbon; on préfère de loin fabriquer un PAAA avec de l'aluminium qui a été produit avec de l'énergie renouvelable. D'où leur annonce d'aujourd'hui de vouloir utiliser l'usine Alcoa de Baie-Comeau pour une exportation internationale éventuelle. Une autre perle d'information présentée, les gens au Canada font en moyenne 50 km par jour avec leur voiture. Si on demande à ces gens s'ils achèteraient une voiture électrique à un prix équivalent à une thermique leur offrant une autonomie de 50 km (hiver comme été, un "vrai" 50 km), 5% des consommateurs en feraient l'achat. Par contre, si on leur offrait un véhicule pouvant faire 450 km, 85% en feraient l'achat. Pourtant ces déplacements de centaines de kilomètres sont rares. Avec un PAAA combiné à une batterie au lithium, Phinergi croit posséder la meilleure solution entre coût, efficacité, poids et autonomie. Combien coûte les plaques? Puisque les plaques d'aluminium s'érodent au fur et à mesure qu'elles fournissent de l'énergie, pour pratiquement disparaître après leur durée de vie, il faut les remplacer. Combien coûte ce remplacement? Les gens chez Phinergi ne savent pas, puisqu'ils créent la technologie, et n'ont pas les capacités d'évaluer ce coût manufacturier, tout comme le prix de manufacturer leur PAAA à grande échelle, surtout que chaque unité peut avoir une capacité différente d'un VÉ à l'autre. C'est le partenaire automobile secret qui a signé une entente avec eux qui connaît la réponse à cette question. Un manufacturier pourrait inclure un PAAA Phinergi de 2000 km, alors qu'un autre pourrait offrir un PAAA de 500 km. Le remplacement des plaques d'aluminium se fera selon le cycle d'utilisation. Selon leur calculs, un PAAA de 1000 km verrait ses plaques remplacées une fois par année selon une utilisation typique; selon nous ce serait possible seulement si le conducteur se recharge le plus souvent possible pour limiter l'utilisation de cette "batterie" à utilisation unique. On peut donc comprendre que ces plaques d'aluminium sont utilisées comme un type de carburant solide au lieu d'utiliser un carburant liquide comme l'essence. Un carburant composé d'une plaque d'aluminium est sécuritaire, n'émet pas de gaz à effet de serre (GES), et est composé de matériaux entièrement recyclables. Nous remercions M. Dekel Tzidon, CTO de Phinergi, ainsi que les nombreux ingénieurs sur place qui ont répondu à nos questions plus techniques afin de mieux vous renseigner sur cette nouvelle technologie prometteuse. La voiture électrique Alcoa-Phinergi sera exposée à la Conférence internationale de l'aluminium du Canada (CIAC), qui débute aujourd'hui à Montréal.
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