Alors que la COP21 ravive les débats autour de la transition énergétique, les regards se tournent à nouveau du côté des transports, compte tenu de leur large responsabilité dans les émissions polluantes. Plus personne ne semble douter que la mobilité électrique représente la clé de voûte du modèle éco-énergétique de demain… La dynamique est en marcheL’alliance Renault-Nissan a mis à disposition « 200 voitures 100 % électriques durant le sommet annuel (COP 21) qui se déroulera du 30 novembre au 11 décembre. » Une initiative parmi d’autres qui illustre à quel point les transports électriques font désormais partie du paysage. Vélo, voiture, bus, les véhicules électriques représentent aujourd’hui « les éco-alternatives du futur ». La mobilité durable est ainsi un challenge clé de la transition énergétique… Pour cela, de nombreuses entreprises se sont mises à la page. En tête : La Poste, qui compte « la plus importante flotte de véhicules électriques au monde ». Chaque jour, les employés de La Poste se déplacent en utilisant les 25 000 véhicules électriques de l’entreprise. Vélo à assistance électrique ou Renault Kangoo Z.E. « équipés d’une pile à combustible », la Poste va même plus loin et expérimente actuellement le camion électrique à hydrogène. Côté performances des véhicules, c’est pour l’instant l’américain Tesla Motors qui se positionne en champion incontesté. Proposant pour l’instant un seul modèle de voiture électrique haut-de-gamme, la Tesla Model S ; l’entreprise californienne voit elle aussi le véhicule électrique comme le futur de la mobilité, et espère élargir sa gamme sous peu. Dans un futur proche, Tesla Motors projette d’investir dès 2017 le marché grand public avec un modèle à environ 30 000 euros pour les particuliers.Tesla croit ainsi tellement en l’avenir de l’électrique que l’entreprise projette d’ouvrir une « méga-usine de batteries » dans le Nevada. C’est grâce aux innovations de ces entreprises qu’en 2014, le marché du véhicule électrique a été marqué d’une nette « progression d'environ 60 % (…) en Europe ». Une croissance sur laquelle la France et la Norvège se sont fait la part belle : l’Hexagone est un des pionniers de l’électrification des transports. Nous avons commencé par les trains, nous poursuivons sur toute la gamme des transports en commun, avec notamment la RATP, l’une des compagnies qui utilisent le plus de bus au monde, qui projette de convertir l’ensemble de son parc à l’électrique d’ici une petite décennie. Côté véhicules particuliers, les constructeurs ne sont pas à la traîne, qu’il s’agisse de la Zoé de Renault, ou de la plus confidentielle Peugeot Ion. Akka Technologies vient de son côté de présenter le « concept-car électrique bi-mode (manuel ou automatique) : LINK & GO, capable de se conduire et se garer avec ou sans conducteur », équipé de batteries Forsee Power. Cependant, rouler au tout électrique suppose encore de relever de nombreux défis : en tête, celui de l’autonomie. Le défi technologique de l’autonomie Passer au « tout électrique » pose encore la question de la viabilité d’un tel système au quotidien. En effet, la question de « la faible autonomie reste l’argument phare des détracteurs de l’électrique » comme l’explique AutoNews . Pour Christophe Gurtner, PDG de Forsee Power, de tels véhicules « doivent être équipés de systèmes de stockage d'énergie sur-mesure, capables de répondre à des contraintes fortes en matière de tension, de puissance, d'autonomie ou encore de dimension tout en étant industriels afin de pouvoir être produits en quantité à des coûts raisonnables ». Bien que les entreprises redoublent d’initiative et avancent sur le sujet, le challenge reste d’optimiser le triptyque encombrement/autonomie/prix, et ce, même si l’immense majorité des trajets réalisés par les automobilistes français ne dépasse pas 50 km par jour. Les entreprises œuvrent donc pour prouver qu’un passage au tout électrique est évidemment souhaitable mais aussi possible... L’électrique : écologique et… économique Le PDG de Forsee Power, entreprise dont la croissance témoigne de l’intérêt pour les technologies de mobilité électrique, estime par exemple que « l’amortissement d’un bus électrique peut être réalisé sur sept ou huit ans, compte tenu des économies générées en consommation de carburant et en entretien » . L’électrification des transports serait donc désormais rentable économiquement. Pour Christophe Gurtner, le passage au 100% électrique est possible avec un système de batterie adapté puisqu’« une tournée de bus d’une journée, ce n’est pas forcément beaucoup de kilomètres parcourus, sachant qu’il y a entre autres la nuit pour recharger ». Illustration de cette prise en compte croissante de la rentabilité économique des transports électriques : Forsee Power se tourne désormais vers la bourse pour financer une augmentation substantielle de ses capacités de production . Sous l’impulsion d’entreprises comme Renault (10), Schneider Electric (11) ou même l’américain Tesla Motors (12), les moyens sont mis en place pour aller vers cet objectif du « tout électrique » à moyen terme. Ainsi, si la France ne décompte aujourd’hui que 10.161 bornes électriques de recharge opérationnelles, l’objectif est d’installer une borne de recharge tous les 50 km en France. La croissance du marché de l’électrique est continue depuis des années et les années à venir devraient se distinguer par l’accélération de cette tendance. Dès lors, beaucoup semblent partager le point de vue de Christophe Gurtner qui estime que « la solution de l’électrique n’est plus un luxe d’écologiste convaincu, c’est devenu aussi un choix économique rationnel et pertinent » (8). La mobilité durable est donc progressivement en train de passer de rêve à la réalité. Bien que des difficultés restent à surmonter, les entreprises s’attèlent à relever le défi, et l’électrification des transports semble ainsi être sur la bonne voie... Des efforts à encourager et à soutenir pourqu’ « ensemble, les secteurs publics et privés puissent accélérer la transition vers une société zéro émission », résume Carlos Ghosn, le PDG de Renault Nissan. Source : Mobilitédurable.org Contribution : Martin Archambault
Commentaires
|