Sa ligne épurée sert d'écrin à deux moteurs électriques qui portent l'empreinte de l'endurance. Il s'agit ni plus ni moins que des moteurs synchrones à aimants permanents semblables à ceux qui ont permis à la Porsche 919 Hybride de remporter les 24 Heures du Mans cette année. La puissance ressort à 600 chevaux. De quoi revendiquer un 0 à 100 km/h en moins de 3,5 secondes et un 0 à 200 km/h en moins de 12 secondes selon les simulations. Sans émettre un seul gramme de CO2! Rien ne se perd et de certains modèles de la gamme, la Mission E hérite de la transmission intégrale et des quatre roues directrices. Les deux moteurs électriques sont alimentés par des batteries réparties sur toute la longueur du plancher. De type lithium-ion, ces batteries se rechargent, c'est une innovation, à la vitesse du TGV. «Porsche Turbo Charging»: la technologie porte bien son nom. Les ingénieurs ont, semble-t-il, trouvé le moyen de raccourcir le temps de recharge, l'un des principaux freins à la prolifération du véhicule électrique, en s'appuyant sur une prise fonctionnant sur 800 V. Quinze minutes suffiraient désormais pour récupérer 80 % de l'énergie de la batterie, soit 400 km d'autonomie. On demande à voir. On serait aussi curieux de vérifier si le rayon d'action de 500 km est bien au rendez-vous. Le test longue distance que nous avons accompli l'an dernier au volant de la Tesla n'a pas permis de reproduire les consommations annoncées par le constructeur américain. La star du salon de Francfort, c'est elle ! Porsche entretient le rêve automobile avec ce concept de berline électrique affichant des performances similaires à ses coupés sportifs. Porsche aura réussi à ménager le suspens jusqu'au bout. Ce n'est que quelques heures avant l'ouverture aux professionnels du salon de Francfort que le constructeur a révélé sa surprise devant les cadres du groupe VW et les médias du monde entier réunis pour la soirée dédiée au premier groupe automobile mondial. Avant qu'elle ne soit transporté jusqu'au stand de la marque dans la nuit, la Mission E est d'ores et déjà la Voiture du salon. Sans doute agacé de voir la jeune et petite marque californienne Tesla occuper l'espace médiatique avec ses berlines électriques et reléguer au rang d'antiquité la production actuelle, Porsche a décidé de répliquer en joignant l'art à la manière. Véritable manifeste technologique, la Mission E bénéficie des enseignements de la compétition. Elle annonce ce que pourrait être la supersportive du futur. Sa ligne constitue une heureuse évolution des codes actuels. Si sa face avant renvoie à la 918 Spyder, les projecteurs à matrice LED au prototype 919 Hybrid du Mans, les flancs, les ailes arrière potelées et la poupe barrée d'un large bandeau lumineux renvoient à la 911. Quant à la silhouette quatre portes, elle montre que Porsche réfléchit à une berline 4 capable de rivaliser avec Tesla. A l'heure de la présentation, il restait quelques inconnues mais ce véhicule, campé sur des roues de 21 pouces à l'avant et 22 pouces à l'arrière, n'est pas plus haut qu'une 911 Turbo (1,30 m). Le passage à une chaîne de traction électrique a amené à revoir entièrement le concept aérodynamique. De larges entées d'air dans les ailes avant et des flancs très travaillés participent autant à refroidir les organes qu'à l'écoulement de l'air. Porsche oblige, le poids a été soigné. Pas de chiffres mais la carrosserie se compose d'un mélange d'aluminium, d'acier et de plastique renforcé de fibre de carbone. Le traitement de l'habitacle est aussi novateur que la silhouette et la technologie électrique. Très épuré, l'intérieur fait largement référence aux nouvelles technologies. L'affichage est de type holographique côté passager et comme dans la nouvelle BMW Série 7, on accède à certaines fonctionnalités par des gestes. Le conducteur dispose face à lui de cinq cadrans virtuels reposant sur la technologie des diodes électroluminescentes organiques. Sur le tunnel central surélevé prend place une grande tablette à écran tactile. Elle commande la plupart des fonctionnalités de la Mission E et notamment les différents programmes de conduite. On ne doute pas que cette merveille de technologie doit être fascinante à piloter. Pour mesurer le plaisir que l'on éprouve à son volant, les ingénieurs ont installé une caméra sur le rétroviseur intérieur. Elle mesure le degré de satisfaction du pilote et le traduit en émoticône sur un cadran. Porsche devrait logiquement préciser l'avenir de la Mission E dans les prochains. On ne serait pas étonné que ce projet aboutisse à la production d'une série limitée, dans l'esprit de la 918 Spyder. Source: Le Figaro
Contribution: Simon-Pierre Rioux
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