C’est un peu comme s’ils avaient voulu réussir l’exploit de réécrire le roman de 800 pages, « Guerre et paix » de Tolstoï, en tapant sur une tablette numérique avec 2 doigts. Ce n’est pas impossible dans l’absolu, mais à priori ce n’est pas fait pour cela. Et d’en déduire que la voiture électrique n’avait pas d’avenir. Fans de grosses cylindrées aux performances XXL et grandes consommatrices d’énergie fossile, ils ne pouvaient trouver grâce à la voiture électrique et son autonomie « lilliputienne ». Mais la notion d’utilité dans la vie quotidienne, loin des circuits de vitesse, n'est pas le but de leur émission de divertissement.
On garde le paradigme de la voiture à énergie fossile que l'on transpose à l’hydrogène. Tout ce qui n’y ressemblera pas, ne sera que régression. Trop beau pour être vrai ? Mais que se cache-t-il vraiment derrière ce mirage de l’hydrogène ? - Sommes-nous naïfs ? Le premier but caché étant certainement de garder une relation de dépendance à long terme des consommateurs envers les industriels qui détiennent la Technique de sa fabrication et de sa distribution. - D’où vient cet Hydrogène ? Bien que se soit l’élément le plus abondant dans l’Univers, sur notre Terre il n’y a pas de source d’H2. Il faut le synthétiser. Selon l’Institut français du pétrole, 96 % de l’hydrogène est aujourd’hui produit à partir d’énergie fossile (pétrole, gaz naturel et charbon), ce qui révèle un bilan carbone des plus mitigé. « Générer de l’hydrogène décarboné est techniquement possible grâce à l’électrolyse de l’eau, mais avec un rendement médiocre et des coûts élevés", précise le Commissariat Général à la Stratégie et à la Prospective (CGSP). - Cela coute-t-il cher en énergie ? Le synthétiser, le sécher, le compresser, le transporter, le conserver, le distribuer dans des stations consacrées… n’est pas anodin en énergie dépensée avant de pouvoir l’utiliser. (Comme pour le pétrole dont la prospection, l’extraction, le transport, la distribution… ne semblent pas être pris en compte dans les calculs d’énergie dépensée inutilement). Rien que pour la fabrication d'1kWh d’hydrogène, il faut dépenser 4kWh d’électricité. Vraiment pas rentable. Imaginons plus loin : si aux USA toutes les voitures roulaient à l’hydrogène, il faudrait 7.100 TWh de courant pour fabriquer les 136 millions de tonnes d’H2 nécessaires. C'est-à-dire plus de 9 fois la production annuelle d’électricité nucléaire actuelle du pays. - Qu’en est-il de son transport et sa conservation ? Ce gaz hyper léger, hautement explosif ne peut pas être transporté par pipe-line, mais uniquement par camions-citernes. Son stockage est compliqué, il doit être fait dans des citernes soit sous très hautes pressions (700bars) pour la forme gazeuse, soit réfrigérées en permanence à -253° pour la forme liquide (un tiers de l’énergie est alors perdu pour maintenir cette température). Ce qui explique le cout considérable des infrastructures de distribution.
Pour être compétitive, la pile à combustible devra voir son coût descendre sous les 30 $ par kW, contre 280 $ par kW en 2016, d’après les projections du Département de l’Énergie des États-Unis. Ce seuil ne serait pas atteint avant 2025, voire 2030. En conclusion : En France, le CGSP estime que l’hydrogène n’est pas en mesure de rivaliser avec ses concurrents en l’état de la technique. « L’hydrogène bénéficie actuellement d’un engouement médiatique sans rapport avec les perspectives réalistes d’avenir. Si tous les maillons d’une chaîne hydrogène ont fait la preuve de leur viabilité technique (…) le véhicule à hydrogène ne semble pas en mesure de concurrencer ses équivalents thermique ou électrique avant des années, voire des décennies ». Mais c’est peut-être déjà trop tard : la voiture électrique pourrait définitivement enterrer la PAC. L’émergence de nouvelles technologies de stockage, comme les batteries lithium-air-graphène qui promettent une multiplication de la densité énergétique par 10. Entre 2020 et 2025, les voitures électriques devraient offrir plus de 500 km d’autonomie par recharge, et les grandes routières électriques pourraient même être équipées de batteries autorisant près de 1000 km d’autonomie. Pour des recharges d’une demi-heure. Autre avantage: avec des VE accouplés à un système SmartGrid et des batteries de stockage d’énergie provenant de l’éolien et du photovoltaïque, ce serait la possibilité d’indépendance énergétique et la fermeture de quelques centrales nucléaires, au lieu de leur multiplication pour l’H2, comme on l’a vu. Même le patron de Toyota dit que la technologie des piles à hydrogène n’aura plus lieu d’être dès que les batteries li-air-graphène seront disponibles. Écouter ce Podcast à partir de la onzième minute et 30 sec. : podcast.rmc Sources : moteurnature Top Gear news.autojournal Contribution: Daniel Anger Vous pouvez aussi consulter un article publié en début d'année sur le sujet:
Est-ce que les véhicules à hydrogène peuvent rivaliser avec les véhicules électriques? [Réponse: NON]
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