Les fameuses voitures qui roulent à l’eau claire, ou plus exactement à l’eau salée (la technologie embarquée dans les Quant F et Quantino repose sur une batterie à flux créée en 1970 par la NASA). Après la Quant F, la société nanoFlowcell a levé le voile sur un modèle plus petit, la Quantino. Au cœur du système, une pile à électrolyte et un accumulateur électrochimique. Pour produire et fournir de l’électricité aux véhicules, le dispositif a recours à un flux de deux fluides ioniques, ni toxiques, ni inflammables, l’un chargé positivement, l’autre négativement. Le dispositif combine à la fois et en partie le fonctionnement des batteries électrochimiques et des piles à combustible. Différence principale, l’électrolyte, qui, dans les cellules à flux (flow cell), est habituellement constitué de sels métalliques contenus dans des solutions aqueuses. Ces fluides, pompés dans les réservoirs, se rejoignent à contre-courant dans la batterie. Au cœur de cette dernière, une membrane sépare les deux liquides électrolytiques, laissant passer le flux électrique. Pour charger ou décharger la batterie montée sur les Quant F et Quantino, les deux solutions électrolytiques sont mises en présence à travers la cellule appropriée dans laquelle se situe une électrode (anode ou cathode). Pour le même poids, la capacité de la batterie nanoFlowcell est 5 fois plus importante qu’avec un pack lithium-ion, soit 600 Wh/kg. Dans les allées du salon de Genève 2015, il est possible d’approcher ces deux « objets roulants non identifiés ». Priorité aujourd’hui à la vraie nouveauté, la Quantino. Mesurant moins de 4 mètres ( 3 m 91 ), la Quantino tranche radicalement avec sa grande soeur, la Quant F. Ses proportions sont celles d’une citadine avec un style mêlant celui d’un coupé et d’un crossover urbain. Campée sur des énormes roues équipées de jantes 22 pouces, la dernière création de Nunzio La Vecchia arbore une look véritablement unique. Il se démarque des voitures survoltées en acceptant de s’animer sous une tension nominale de seulement 48 V. Pour comparaison, les VÉ traditionnels fonctionnent entre 320 et 400V. « Un système fonctionnant à basse tension offre différents avantages par rapport à ceux à haute tension utilisés actuellement sur les véhicules électrique », explique Nunzio La Vecchia, directeur technique de nanoFlowcell AG. Pas besoin de systèmes de coupure du contact ou de prévention des chocs électriques, notamment en cas d’accident. Ce qui facilite l’intervention des secours. « L’homologation est plus rapide à obtenir avec un véhicule à basse tension, puisque la sécurité fonctionnelle est plus simple à réaliser », précise Nunzio La Vecchia. Autre différence par rapport à la Quant, la Quantino propose des performances plus rationnelles. En effet, le concept est propulsé grâce à 4 moteurs électriques de 25 kW chacun développant une puissance cumulée de 136 chevaux. L’électricité est obtenue comme d’habitude grâce à deux réservoirs d’eau salée, d’une contenance de 175 litres chacun. L’autonomie est annoncée à 1 000 kilomètres. Pour l’instant, la Quant F et la Quantino vont rester à l’état de concepts. NanoFlowcell, qui déménagera prochainement au Luxembourg, ne compte pas produire de voitures mais tout simplement vendre la fameuse technologie à d’autres constructeurs. Il faut dire que la société a confiance en elle et souhaite voir à terme des milliers de véhicules sur les routes. Egalement sur le stand de nanoFlowcell AG, la Quant F n’est plus vraiment une inconnue, déjà présentée dans le cadre de ce même salon l’année dernière. Pas question de basse tension nominale avec elle : l’engin embarque sur chaque roue des moteurs de 200 kW alimentés par un pack de batteries de 550-700 V. Ainsi, et grâce à une transmission à 2 vitesses spécialement conçue pour lui, il abat le 0 à 100 km/h en 2,8 secondes, pour une vitesse de pointe supérieure à 300 km/h et un couple de 2.900 Nm appliqué à chacune des roues. Les deux réservoirs de 250 litres chacun lui offrirait une autonomie de plus de 800 kilomètres. Avec une longueur de 5,25 mètres et une largeur de 2,02 mètres, la Quant F, dont la coque est réalisée en fibre de carbone, se montre plus spacieuse que la Quantino pour ses 4 passagers potentiels. Elle aussi espère son homologation, notamment dans l’attente des crash-tests à réaliser en Allemagne et aux Etats-Unis. Avec ses productions, Nunzio La Vecchia compte bien damer le pion aux plus prestigieux constructeurs automobiles qui s’autorisent désormais à présenter des bolides électrifiés particulièrement convaincants. Sa technologie étonnante lui apporte un avantage incontestable : celui d’une autonomie élevée à zéro émission locale. C’est dire si l’obtention d’une homologation pour les Quant F et Quantino se révèle capitale pour que nanoFlowcell AG puisse véritablement entrer dans la course. Le directeur technique de l’entreprise vise aussi les modèles équipés de pile à combustible à hydrogène, assurant que la technologie « Flow Cell est le futur de la mobilité électrique ». Selon lui, les appareils volants, les trains, les bateaux, et les engins de chantier pourraient tout autant être équipés d’une chaîne de propulsion similaire. Il s'agira de savoir comment s'approvisionner facilement et à coût raisonnable de ce fluide ionique nécessaire comme carburant, puisque l'histoire ne le dit pas... Source: AVEM, Blog Auto
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