Morgan Stanley affirme que les VÉs auront les mêmes prix que les véhicules à essence d'ici 2025

Morgan Stanley est de plus en plus optimiste avec ses estimations sur les VÉs. Le groupe de recherche a récemment conclu que les VÉs atteindront la parité des prix avec les voitures à essence d'ici 2025.

Les VÉs comme la Tesla Model 3, la Chevrolet Bolt et la Nissan LEAF ne marquent que le début de la perturbation de l'industrie automobile actuelle.

Les voitures électriques ont encore un long chemin à parcourir avant de pouvoir être considérées un tant soit peu comme étant grand public. Dans la plupart des endroits, les VÉs ne représentent que 1 à 2% du marché total. Bien que cela prenne beaucoup de temps avant que ce pourcentage ne soit vraiment mesurable (dans la plupart des endroits), certains facteurs peuvent accélérer de beaucoup l'adoption.

Maintenant que l'autonomie des VÉs devient de moins en moins un facteur contribuant, et cela va changer radicalement dans les années à venir, le facteur numéro un qui inhibe la croissance du segment des VÉs est probablement le prix. Les gens ne vont tout simplement pas acheter un véhicule électrique si celui-ci coûte beaucoup plus cher. Cela est particulièrement vrai dans une économie où les prix de l'essence sont bas et l'ont été pendant un certain temps. Mais si les VÉs avaient le même prix que les voitures à essence?

Certains soutiendraient que certains VÉs ont déjà atteint la parité des prix avec les voitures à essence si vous comptez les économies sur l'essence et l'entretien, surtout avec les incitatifs financiers. D'autres pensent toujours qu'un VÉ coûte simplement plus cher. Malheureusement, nous vivons dans une société où les coûts à l'achat comptent beaucoup plus que les coûts à long terme.

Les gens peuvent obtenir une voiture à essence à bas prix et payer un faible montant mensuellement, alors remplir la voiture avec de l'essence ne fait pas si mal au portefeuille, alors que s'ils s'assoyaient et faisaient leurs calculs, ils se rendraient compte qu'ils finiraient par dépenser davantage. Mais pour beaucoup, cela n'a pas d'importance (et beaucoup de gens ne veulent tout simplement pas prendre la peine de faire leurs calculs). Ce n'est pas bien différent des gens qui font un achat important sur une carte de crédit et paient de petits montants au fil du temps. Ils peuvent se permettre ces paiements, même si au bout du compte ils paieront beaucoup plus à cause des intérêts. Ainsi, en attendant que les VÉs atteignent la parité des prix à l'achat avec les véhicules à essence, l'adoption généralisée est encore loin.

Nissan LEAF 2018

​Morgan Stanley croit que cette parité des prix à l'achat n'est pas si loin. Si les estimations sont justes, cela ne peut être que de très bonnes nouvelles pour le segment des VÉs. La recherche indique que nous verrons environ un milliard de VÉs sur la route d'ici 2050 (via Electrek) :

« Nous avons modélisé la flotte automobile mondiale jusqu'en 2050. Nous constatons que les ventes globales de voitures augmentent de 50% à plus de 130 millions par an, et nous nous attendons à ce que les véhicules électriques à batterie atteignent 80% des ventes mondiales d'ici 2050. En regardant la flotte des voitures individuelles d'un point de vue global, les véhicules électriques à batterie représentent 7% d'une flotte en croissance d'ici 2030 dans notre cas de base, passant à 24% d'ici 2040 et à 57% d'ici 2050. "

L'entreprise souligne la baisse des coûts pour construire des VÉs (principalement en raison de la baisse des coûts de la batterie) et la parité des prix avec les véhicules à essence comme les principales raisons de ses nouvelles estimations.

Morgan Stanley poursuit en ajoutant que les constructeurs automobiles connaîtront probablement des moments difficiles dans le cadre de la transition, principalement en raison de situations de fournisseur :

« La pression de la marge sera probablement transmise plus bas dans la chaîne d'approvisionnement. En outre, les fournisseurs OEM pour le groupe motopropulseur et les systèmes de transmission et de carburant font face à la perte de contenu; une grande partie des systèmes électriques et électroniques d'un VEB pourraient être fournis par de nouveaux concurrents. D'autre part, le changement technologique et l'externalisation sont généralement des opportunités pour les fournisseurs OEM. »

Certains constructeurs automobiles (comme GM et Nissan) sont déjà en avance et créent une chaîne d'approvisionnement autour de nouveaux fournisseurs. D'autres commencent tout juste ce processus. Si les prévisions de Morgan Stanley sont même proches d'être justes, les constructeurs automobiles devront travailler sur cet aspect le plus tôt possible ou en subir les conséquences.

Source : Inside EVs 
Contribution : Naïma Hassert