L’électrification des routes a fait l’objet, au cours des dernières années, de plusieurs initiatives un peu partout dans le monde. Ici, dans la Belle Province, cet objectif est poursuivi par l’entremise de la stratégie d’électrification des transports 2013-2017 mise en place par le gouvernement du Québec. Charles Bombardier, designer industriel et petit-fils d’Armand Bombardier, croit que ce plan d’un peu plus de 515 millions de dollars est un pas dans la bonne direction, mais qu’il nous faut voir encore plus grand pour l’avenir de nos routes. Selon lui, en plus de prévoir l’installation de bornes électriques à l’ensemble du réseau routier de la province, il faudrait aussi délimiter certaines zones en milieu urbain densément peuplé pour que celles-ci soient entièrement réservées à l’utilisation de véhicules électriques. «Cette délimitation aurait pour but de réduire la pollution atmosphérique et sonore dans le centre-ville de la métropole et éventuellement d’autres grandes villes du Québec, au fur et à mesure que le bassin de population augmentera au cours des prochaines années», souligne le principal intéressé. Dépendre de l’électricité La vision de Charles Bombardier inclut des autobus rechargeables par induction, les taxis sans conducteur de Google, un système d’autopartage électrique ainsi qu’une multitude d’autres véhicules dont il a lui-même conçu et publié une liste sur son site web. En ajout aux transports en commun, des véhicules électriques pour le transport de marchandises seraient aussi déployés pour les livraisons effectuées dans le centre-ville. Le développement de cette sphère urbaine électrique devrait se faire de telle sorte que tout soit interrelié grâce, entre autres, à la mise en place de systèmes de paiement de type «paypass» ou encore par l’entremise d’applications mobiles. «Bien entendu, une zone comme celle-ci permettrait non seulement de réduire la pollution en général, mais aussi de consommer l’électricité que nous produisons plutôt que de dépendre des combustibles fossiles qui sont de plus en plus dispendieux.» Utilisateur-payeur Le financement de l’électrification de cet espace urbain devrait surtout provenir du secteur privé, selon M. Bombardier. «Je ne crois pas que l’on soit obligé de mettre toute la responsabilité financière sur les épaules de l’ensemble des contribuables. Il serait préférable selon moi de créer des partenariats avec des entreprises privées, ce qui permettra de mettre en place un système “utilisateur-payeur”.» Dans un avenir rapproché L’implantation d’un tel projet pourrait prendre une quinzaine d’années, le temps de légiférer, de mettre en place un système de financement et de développer le réseau et les véhicules électriques qui y seraient déployés. Cette période donnerait ainsi la chance aux citoyens de se préparer en vue des changements à venir, comme prévoir l’achat d’un véhicule électrique pour ceux et celles qui travaillent dans le centre-ville de Montréal. «Ce projet peut paraître surréaliste, mais nous avons la technologie, les ressources et l’expertise nécessaires pour le mettre au monde, allègue Charles Bombardier. Bien entendu, ça signifie plusieurs changements à faire au sein même de nos comportements et de nos habitudes en tant que citoyens. C’est une transition que nous devrons toutefois réaliser un jour ou l’autre si nous souhaitons trouver une solution de rechange au pétrole et du même coup donner un répit bien mérité à l’environnement.» Source: Autonet
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