L'année dernière, le nombre de véhicules électriques (VÉ) sur les routes du Canada a plus que doublé, passant d'environ 1 600 à plus de 4 000, selon le rapport d'étape sur l'état de la situation des VÉ au pays publié aujourd'hui par le Fonds mondial pour la nature (WWF-Canada). Étant donné que près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre (GES) au pays sont attribuables au transport, le WWF voit dans l'adoption des VÉ une transition stratégique qui nous fera progresser vers l'atteinte de cibles essentielles à la lutte aux changements climatiques. Ce constat que fait le WWF-Canada de l'avancement des VÉ au pays arrive à peine quelques semaines après la publication du dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) démontrant que les changements climatiques provoqués par les humains s'accélèrent et que la réduction des émissions de GES est cruciale si l'on veut en prévenir les pires impacts. Dans le cadre de sa stratégie à long terme de lutte aux changements climatiques, le WWF-Canada a fixé un objectif ambitieux de 600 000 VÉ sur nos routes d'ici 2020. Pour y arriver, il faut que 10 % de tous les véhicules neufs vendus au pays au cours des 10 prochaines années soient électriques. En atteignant cette cible, le Canada serait en bonne voie de réduire de 80 % les émissions de GES de son secteur des transports d'ici 2050. Le rapport d'étape publié aujourd'hui par le WWF-Canada montre que certains progrès s'accomplissent, mais pas au rythme ni à l'échelle souhaitée pour réaliser le plein potentiel des VÉ au Canada. Soulignant l'état de la situation des VÉ dans les provinces en tête du peloton national - Québec, la Colombie-Britannique et l'Ontario - le rapport compare l'avancement du Canada à celui des chefs de file mondiaux comme la Norvège et la Californie. Cette analyse met en évidence la nécessité pour les gouvernements fédéral et provinciaux d'agir encore davantage afin de réduire les émissions de GES du Canada à la mesure du potentiel qu'offre cette technologie. Et il y a de l'espoir en vue. La semaine dernière, le gouvernement du Québec a annoncé la mise en place d'une ambitieuse stratégie visant le développement du transport électrique collectif, privé et de marchandises. Nous croyons qu'il s'agit là d'une excellente nouvelle et d'un pas dans la bonne direction. Le plan de 516 millions $ annoncé par Québec comprend d'ailleurs des mesures qui rejoignent nos recommandations et nous sommes sûrs que ce plan contribuera à l'avancement de l'électrification des transports. Les trois principales recommandations du WWF-Canada : · Les mesures incitatives fonctionnent et il en faut plus : le Québec, la Colombie-Britannique et l'Ontario ont fait la démonstration que les mesures incitatives à l'achat de VÉ donnent des résultats, car elles rendent les VÉ plus accessibles aux consommateurs. Les autres provinces et le fédéral devraient emboîter le pas. · Il faut davantage d'infrastructures : les gouvernements provinciaux et les services publics doivent mettre en uvre de nouveaux programmes et des politiques pour encourager l'implantation de bornes de recharge dans les lieux publics et de travail. · Les citoyens devraient avoir davantage d'occasions de se familiariser avec les VÉ : il devrait y avoir un plus vaste choix de modèles de VÉ chez les concessionnaires et entreprises de location ou partage de véhicules, et ceux-ci devraient aussi en avoir un plus grand nombre dans leurs parcs pour permettre aux consommateurs de se familiariser avec ce mode de transport durable. Citations " Le Québec veut être un leader mondial dans les transports électriques. Plus de 500 millions de dollars ont déjà été annoncés par notre gouvernement pour accélérer l'électrification des transports et soutenir cette filière d'avenir. En s'appuyant sur son énergie verte ainsi que sur les entreprises émergentes, tant de composantes électriques que de fabrication de véhicules de transport, nous pourrons créer des emplois à valeur ajoutée, tout en contribuant de manière significative à la réduction des gaz à effets de serre ". -- Mme Martine Ouellet, ministre des Ressources naturelles du Québec. " Les émissions de GES du secteur du transport ont énormément augmenté au Canada, soit de 35 % depuis 1990. Cela contribue beaucoup aux changements climatiques non seulement au Canada, mais dans le monde entier. Le développement durable des villes nécessite des solutions de transport sensées et exige de nos décideurs qu'ils passent à l'action. Les VÉ sont une composante essentielle de cet effort et je félicite les provinces qui marchent en tête de file pour leurs accomplissements à ce jour. Mais il faut davantage d'investissements et de nouvelles politiques pour réduire notablement nos émissions de gaz à effet de serre. " -- David Miller, président et chef de la direction, WWF-Canada " Nous saluons la stratégie annoncée par Québec pour l'électrification des transports. Par cet ambitieux plan, Québec fait preuve de leadership et nous espérons que les autres gouvernements emboîteront le pas ". -- Marie-Claude Lemieux, directrice pour le Québec, WWF-Canada Les faits · 97 % des ventes de VÉ se font dans des provinces offrant des mesures incitatives à l'achat. Les consommateurs peuvent bénéficier d'incitatifs allant jusqu'à 8 500 $ au Québec, en Colombie-Britannique et en Ontario. · Il existe actuellement plus de mille bornes de recharge publiques au Canada. · Hydro-Québec et ses partenaires ont mis sur pied le premier réseau de bornes de recharge publiques au Canada, le Circuit électrique, avec plus de 200 bornes d'un bout à l'autre de la province. · Les programmes d'infrastructures destinées aux VÉ de la Colombie-Britannique visent à soutenir l'implantation de plus de 500 bornes de niveau 2 et de 13 bornes de recharge rapide en courant continu grâce à des subventions offertes aux municipalités et aux entreprises. · Selon les derniers chiffres fournis par Environnement Canada, les politiques fédérales et provinciales actuelles ne permettront d'arriver qu'à mi-chemin des cibles que s'est fixées le Canada en matière de réduction des émissions de GES. L'écart est d'environ 113 millions de tonnes d'émissions de GES par année. |