Les véhicules électriques pourraient dépasser les voitures à essence en Norvège d’ici fin 20243/4/2024 Des voitures électriques sont apercues à la station de recharge Tesla à Gulsvik, en Norvège, le 17 mars 2019. Photo prise le 17 mars 2019. OSLO (Reuters) - Le nombre de véhicules électriques (BEV) sur les routes norvégiennes va dépasser celui des voitures à essence d’ici la fin de l’année ou au début 2025, une première dans un pays, selon Reuters et plusieurs analystes. Ce changement a été motivé par de généreux incitatifs, rendus possibles en partie grâce à l’énorme richesse pétrolière et gazière de la Norvège. Pourtant, les analystes pensent qu’il faudra encore quelques années pour que les BEV dépassent le nombre de véhicules à combustion en Norvège. Le pays nordique de 5,5 millions d’habitants vise à devenir le premier pays à mettre fin à la vente de voitures neuves à essence et diesel d’ici 2025. Neuf voitures neuves sur dix vendues au début de cette année étaient des BEV. Si d’autres pays suivent l’exemple de la Norvège, la demande mondiale de pétrole pourrait atteindre un pic plus tôt que prévu. L’Agence internationale de l’énergie prévoit ce pic avant 2030, actuellement, les voitures et les camionnettes représentant plus de 25 % de la demande de pétrole. Cependant, la transition de la Norvège n’a pas été bon marché, le pays exemptant les BEV des taxes imposées sur les voitures à moteur à combustion interne et investissant dans des bornes de recharge publiques. Les BEV représentaient 24,3 % des 2,9 millions de voitures norvégiennes au 15 mars dernier, contre 26,9 % pour les véhicules à essence, selon les données de l’Administration norvégienne des routes publiques consultées par Reuters. Cela équivaut à près de 76 000 voitures à essence, bien en deçà des 104 590 nouveaux BEV vendus en Norvège l’année dernière. « Si cette tendance se poursuit au cours des 12 prochains mois et étant donné que les ventes de voitures à essence sont négligeables maintenant, qu'à la même époque l’année prochaine, il y aura plus de BEV sur la route que de voitures à essence, probablement avant la fin de cette année », a déclaré Robbie Andrew, chercheur principal chez CICERO. Avec près de 370 000 voitures diesel de plus sur les routes norvégiennes que les BEV, il faudra probablement trois à quatre ans pour que les BEV dépassent également les véhicules diesel, a ajouté Andrew. Ingvild Kilen Roerholt, responsable de la recherche sur le transport au sein du groupe de réflexion Zero, basé à Oslo, a également constaté que le nombre de BEV a dépassé les voitures à essence en Norvège cette année, malgré un récent ralentissement des ventes. Les ventes de véhicules électriques neufs ont chuté d’environ un quart l’année dernière en Norvège, les ventes de voitures neuves ayant généralement diminué suite à la hausse des taux d’intérêt et à la réduction de certains incitatifs fiscaux par le gouvernement. Pourtant, la part des BEV dans l’ensemble de ventes totales a atteint un record de 92,1 % en janvier, selon la Fédération routière norvégienne. En mars, ce pourcentage était de 89,3 %, tandis que les ventes de voitures neuves étaient en baisse de 49,7 % en glissement annuel, selon les dernières données de la Fédération routière norvégienne. L’année dernière, le gouvernement de centre-gauche a supprimé une exonération de taxe sur la valeur ajoutée sur les BEV coûtant plus de 500 000 couronnes norvégiennes (62 700 $ CAN), rendant des modèles tels que la Tesla X et l’Audi e-tron plus chers. Pourtant, les exonérations fiscales restantes sur les BEV ont coûté à l’État 43 milliards de couronnes (5,39 milliard $ CAN) en 2023, contre 39,4 milliards de couronnes ( 4,94 milliards $ CAN) en 2022, selon les documents budgétaires. Malgré la récente baisse des ventes, Roerholt a déclaré qu’elle était « tout à fait sûre » que les ventes de nouveaux BEV en Norvège dépasseraient les 76 000 véhicules cette année. Elle a également prédit que le nombre de BEV pourrait dépasser celui des voitures à essence et diesel combinées en Norvège d’ici 2029. « Pour que cela se produise, nous devons faire en sorte que 100 % des nouvelles voitures soient zéro émission en 2025 », a-t-elle ajouté. La montée en popularité des BEV a nécessairement entraîné une baisse de la demande d’essence et de diesel. Selon les données mensuelles de Statistics Norway et les calculs de Reuters, depuis 2021, les ventes de diesel et d’essence ont chuté d’environ 8 % dans les stations-service norvégiennes. Cela exclut les ventes de diesel dans les stations-service pour camions. « C’est toujours un énorme marché pour les combustibles fossiles. Nous n’avons pas encore vu de baisse importante», a déclaré à Reuters Kristin Bremer Nebben, présidente de l’association des détaillants de carburant Drivkraft Norge. La demande de combustibles fossiles a été en partie soutenue par les ventes de voitures hybrides qui combinent une batterie avec un moteur à combustion interne alimenté à l’essence ou au diesel. Il y avait près de 340 000 voitures hybrides sur les routes norvégiennes au 15 mars, principalement des hybrides rechargeables avec des moteurs à essence, ce qui représente 12 % de la flotte totale, selon les données de l’Administration norvégienne des routes publiques. Cependant, les hybrides ont perdu des parts de marché ces dernières années, car le gouvernement a retiré certains incitatifs. L’Association norvégienne des véhicules électriques s’attend à ce que les BEV représentent 95 % de toutes les ventes de voitures neuves cette année. (Reportage de Nerijus Adomaitis à Oslo, édité par Terje Solsvik et Mark Potter) Saltwire Contribution: André H. Martel
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