Voilà 5 ans, une descente du prix du baril aurait eu un gros impact sur l’industrie des énergies renouvelables. Aujourd’hui? Regardez bien ça! Voici sept raisons qui démontrent que la transition de l’humanité vers les énergies propres ne sera pas arrêtée par la descente des prix des carburants fossiles. 1- Le soleil n’est pas en compétition avec le pétrole Le pétrole est utilisé pour les transports alors que l’énergie renouvelable produit l’électricité nécessaire à toutes sortes d’usages. Par contre, le soleil est en compétition avec le charbon, le gaz naturel et l’énergie nucléaire. Malgré le fait que l’énergie solaire ne représente qu’un pour cent du marché de l’énergie aujourd’hui, selon l’International Energy Agency, il sera la source unique la plus importante d’ici 2050. La demande sera tellement forte, que la seule limite sera la disponibilité des panneaux. 2- Les prix de l’électricité continuent d’augmenter La vraie menace aux énergies renouvelable n’est pas le pétrole, mais bien de bas tarifs pour l’électricité. Malgré qu’une abondance du gaz naturel ait réduit les coûts de production de l’électricité, les prix ont tout de même augmenté. Les prix de la distribution de l’électricité des centrales aux habitations ont explosé dans les dernières années. Depuis 1980, les investissements dans les réseaux de distributions ont quadruplés. Rendant l’installation de panneau solaire sur les toits des maisons plus intéressante. 3- Les prix de l’énergie solaire continuent de descendre Au contraire du pétrole qui est une ressource non renouvelable, l’énergie solaire dépend plutôt des technologies. Donc, plus le temps passe, plus l’efficacité des technologies solaires augmente alors que les prix diminuent. (Pour faire un parallèle avec les voitures, l’efficacité du moteur à explosion a rapidement atteint un plateau, alors que la voiture électrique ne cesse de s’améliorer, d’être plus puissante, plus autonome, et moins coûteuse d’année en année. Note de la traductrice.) 4- Les ventes de voitures rechargeables vont très bien dans le monde. La sagesse populaire pourrait croire que l’impact de la baisse du coût du pétrole sera suivi de la baisse des ventes de VÉ. C’était vrai par le passé, dans les années 1980. Aujourd’hui, la vente de VÉ ne cesse d’augmenter. Les ventes globales de VÉ ont été multipliées par trois depuis les trois dernières années. Mais pourquoi le bas coût du pétrole n’arrêtera pas les VÉ?
5- Les prix à la pompe ne descendent pas autant que le prix du baril. Le prix n’a pas changé du tout en Indonésie, Thaïlande et Malaisie. Plusieurs pays, dont la Chine, ont profité de la baisse de prix du pétrole pour récupérer sous forme de taxes la différence de prix pour améliorer le budget national. D’autres encore ont réduit les subventions aux pétrolières qui grèvent leurs budgets. Les subventions aux carburants fossiles par rapport aux subventions pour les énergies renouvelables sont de l’ordre de 6 pour 1. Réduire les subventions aux carburants fossiles est une façon simple et efficace d’aider le passage aux énergies décarbonnées. 6- Les prix du pétrole ne resteront pas toujours aussi bas. Une règle d’or avec les prix du pétrole : Tout ce qui descend doit remonter. Golman Sachs a estimé à près de 1 $ billion en investissement dans des projets pétroliers qui nécessite un prix plancher de 70 $ le baril pour être rentable. Les pétrolières sont plus efficaces que jamais pour extirper le pétrole des sols. Éventuellement, la ressource va venir à s’essouffler et les prix vont remonter. Contrairement au prix du pétrole, celui des énergies renouvelables descend de façon inexorable. Selon M. Shaj de la Deutsche Bank, les coûts de l’énergie solaire devraient être aussi bas, sinon plus bas que 80 % de l’électricité des marchés mondiaux. 7- Les investissements dans les énergies propres continuent d’augmenter D’année en année, les citoyens du monde demandent de plus en plus fort aux gouvernements de faire quelque chose contre les changements climatiques. Les gouvernements augmentent leurs subventions dans les projets d’énergies renouvelables. Selon les informations compilées par le BNEF, les investissements ont augmenté de 16 % depuis l’an dernier pour atteindre 310 $ billions. En novembre dernier la Chine et les États-Unis sont parvenus à une entente de contrôle de leurs émissions de gaz à effet de serre. Même le Pape François I prépare une déclaration qui formalisera la position morale de l’église face à ces enjeux pour 1,2 milliard de catholiques. Il projette aussi de rencontrer les autres dirigeants religieux avant la Conférence sur les changements climatiques de 2015 à Paris. Source: Bloomberg Contribution: Isabelle Baron |