En tant que plus important fabricant de VÉ dans le monde, on pourrait croire que Carlos Ghosn, co-PDG des constructeurs automobiles japonais et français Nissan-Renault, se sent menacé par les plus de 300 000 personnes qui ont été prêtes à payer l’équivalent de 1000 $ US pour être sur la liste d'attente des commandes de la Tesla Model 3. Ce chiffre est presque aussi important que le nombre de voitures vendues par l'alliance Renault-Nissan depuis qu'elle a commencé la production de masse de voitures électriques en 2010.
Quand on considère que la Tesla Model 3, avec un prix d'entrée de gamme de 35 000 $ US avant incitatifs, est la première voiture électrique de Tesla à entrer dans le marché de masse, le segment des voitures à prix abordable, il serait tentant de penser qu’il se sent doublement menacé. Après tout, le marché de masse des voitures électriques abordables - par opposition au marché haut de gamme - a été le fer de lance de Nissan depuis le départ. En tant que PDG de Tesla, Elon Musk a toujours accueilli toute concurrence sur le marché des voitures électriques et Ghosn semble aussi enthousiaste d'accueillir le battage médiatique massif entourant le lancement de la Tesla Model 3, qu'il qualifie de « saine compétition » qui devrait permettre d'accélérer la demande pour les voitures électriques. Selon le site Automotive News, Ghosn s'est exprimé ainsi à des membres de la presse début avril, lors d'une visite à l'une des usines de moteurs de Nissan à Iwaki, au Japon. L’article ne précise pas si les déclarations de Ghosn ont été préparées à l'avance ou si elles étaient en réponse à une question d'un journaliste, mais elles ne laissent aucun doute sur sa réaction face à la Model 3. « Le fait que tant de gens soient prêts à payer un acompte pour obtenir cette voiture qui ne sera disponible qu’à la fin de 2017 est un bon signe », a-t-il déclaré. « Une saine compétition pour les véhicules électriques se présente enfin. »
Ghosn a placé les voitures électriques à l'avant-plan de la stratégie à long terme de l’alliance Renault-Nissan depuis le dévoilement de la LEAF en 2009. Par la suite, l’alliance a dépensé des dizaines de milliards de dollars pour le développement d'une large gamme de voitures électriques, dont la Nissan LEAF, la Nissan e-NV200, la Renault ZOE et la Renault Twizy, pour ne nommer que celles-ci. À la fin de la décennie, elle en aura lancé plusieurs autres, pour plus que doubler la gamme de véhicules rechargeables Renault-Nissan sur le marché mondial.
Ghosn a déjà complimenté Elon Musk pour la Tesla Model S, mais il n'a jamais considéré la compagnie comme un concurrent direct. « Nous sommes heureux que d'autres se soient lancés dans le haut de gamme - cela démontre que les véhicules électriques sont polyvalents et excitants », avait-t-il déclaré au magazine BBC Top Gear en juin 2015. « Tesla n’est pas notre rivale - elle est notre alliée. » Un sentiment que Ghosn a répété au début de cette année, lors d'une présentation au Congrès mondial d’Automative News de Detroit. En rappelant aux participants que les constructeurs d’automobiles tout-électriques travaillaient tous vers le même objectif, Ghosn s’est fait demander s'il accepterait le surnom de « M. véhicule électrique ». Sa réponse a été courte et simple : « Je suis habitué à de nombreux surnoms, mais non, je ne crois pas. Ce titre appartient à quelqu'un d'autre et vous le savez très bien », a-t-il plaisanté. « Nous faisons tous partie du même univers », a-t-il poursuivi, interrogé à propos de la prochaine Chevrolet Bolt VÉ 2017 - une voiture qui arrivera sur le marché cet automne et devrait offrir une autonomie de 200 miles (320 km) par charge à un prix similaire à la Tesla Model 3. Selon lui, grâce à des entreprises comme Tesla, l'explosion du marché des voitures électriques est une bonne chose pour l’ensemble des joueurs. Essentiellement son argumentation suit une logique simple : plus il y a de véhicules électriques sur les routes, plus il y aura de retombées positives pour ceux qui les construisent. Bien que ça ne soit pas tous les autres dirigeants du domaine de l’automobile qui partagent son enthousiasme, il est intéressant de noter qu’Elon Musk s’est également exprimé positivement sur l’expansion et l'ampleur du marché de la voiture électrique, en admettant que, bien que Tesla pouvait jouer un rôle central dans la révolution de la voiture électrique, il lui serait impossible d’y arriver toute seule. Chaque entreprise, chaque véhicule, joue son rôle. Il faut se réjouir qu’un tel niveau de camaraderie soit toujours présent entre les différents constructeurs de véhicules électriques et que ces derniers aient l’objectif commun de passer des combustibles fossiles vers les voitures électriques. Même si tout le monde est devenu fou pour la Model 3, il est important de se rappeler que pour les amateurs, les propriétaires et les défenseurs, l'effet net de cette transition dépasse de loin la marque des voitures la rendant possible. Source : Transport Evolved Contribution : Peggy Bédard
Commentaires
|
Abonnez-vous à notre infolettre hebdomadaire
Use a valid e-mail address Votre inscription est confirmée.
xhr
100
NOS PARTENAIRES |