Votre collègue de bureau n’est pas prêt pour la transition électrique et choisit « par prudence », d’acheter un véhicule à essence. C’est son dernier vous dit-il. Vous respectez son choix et comprenez sa peur de l’inconnu, sans nécessairement la partager. Comme bien d’autres, il est inquiet face à l’inconnu. Et comme bien d’autres, il ne se demande pas si son choix est voué à une dévalorisation prématurée.
Il existe plusieurs manières de prédire une transition technologique. La méthode la moins éprouvée est celle adoptée par les compagnies pétrolières telle que BP. Elle consiste à observer qu’il a fallu une décennie pour atteindre 1 % des ventes et affirmer sur cette base que cette progression de 1 % se poursuivra dans les décennies à venir.
Or, les ventes de véhicules électriques (VE) doublent en moyenne au 20 mois et comme celles-ci se situaient l’an dernier à 1 % au Québec, il ne faut doubler que 7 autres fois le nombre d’acheteurs pour atteindre 100% des ventes. Les analystes plus sérieux reconnaissent cette croissance exponentielle qui suit une courbe en S. C’est le cas de la firme Bloomberg dont la vidéo réalisée en février 2016 a été partagée de façon virale sur les médias sociaux. Bien que les prédictions de Bloomberg impressionnent, notons qu’elles pourraient encore sous-estimer la réalité. En effet, leur analyse n’intègre pas le relèvement récent de la production de Tesla, ni le fait que l’Agence internationale de l’énergie prédit maintenant que nous atteindrons en 2020 un coût des batteries à 100 $/KWh, soit plusieurs années avant ce qui était anticipé. À ce coût, tous types de véhicules confondus seront aussi dispendieux à produire en version électrique qu’à essence. Autrement dit, même si au quotidien les signes de la transition demeurent encore modestes, les prédictions de Bloomberg sont loin d’être exagérées. Cette firme base ses prédictions sur la poursuite de la croissance actuelle des ventes qui se situe à 60 %. Au Québec, si cette progression se maintient, 43 % des nouveaux véhicules vendus seront électriques en 2023 et 69 % en 2024. Et lorsque 40 % ou 70 % des acheteurs de véhicules neufs le voudront électrique, pourquoi en serait-il autrement des acheteurs de véhicules usagers? Le problème, c’est que sur le marché des véhicules usagers, on ne retrouvera presque exclusivement que des véhicules à essence. Et qu’arrive-t-il avec une offre importante et une faible demande? Des prix en chute libre, bien sûr. Et pour couronner le tout, les stations d’essence se feront de plus en plus rares. Les détaillants restant pourraient bien n’avoir d’autre choix que d’augmenter les prix de l’essence pour survivre. Et considérant les frais de réparation et d’alimentation en essence de ces véhicules usagers, les acheteurs pourraient bien les bouder au profit des VE neufs et beaucoup plus agréables à conduire? Cet automne, les modèles 2017 sortent. Ces véhicules auront encore quelques bonnes années de vie utile devant eux en 2023. C’est demain 2023! Or, dans 7 ans, un véhicule à essence ne conservera probablement plus qu’une fraction de la valeur qu’il aurait sans la transition énergétique. Et imaginez ce que ça représentera d’acheter un véhicule à essence neuf en 2020, quelques années avant le moment où la valeur résiduelle des véhicules à essence s’effondrera. Et votre collègue, s’il savait, considèrerait-il prudent le choix d’acquérir un véhicule à essence? Auteur : Sébastien Collard / Recycle ta Caisse Contribution : Martin Archambault
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