Suite à nos articles sur le décret 839-2013, nous avons reçu une demande d'interview de la part de notre société d'État. Les municipalités du Québec appellées à participer à l'électrification des transports Municipalités: Guide d'achat d'une borne Nous serons donc en entrevue demain à la radio de Radio-Canada, pour discuter du décret 839-2013 et de ce qu'il signifiera au Québec. En bref, ce décret mentionne que les municipalités intéressées ont maintenant le droit d'obtenir une borne de recharge, en s'approvisionnant directement des mandataires de Hydro-Québec. Voici quelques points que nous allons apporter durant l'entrevue. Présentement, puisque l'appel d'offre a déjà été fait par Hydro-Québec en avril, ce sont les bornes SmartTWO de AddÉnergie qui ont gagné le contrat. Deux réseaux les offrent: Circuit Électrique et RéseauVER. C'est tout. On ne parle pas d'aide financière pour les municipalités, ni de crédit. Ce sont des avenues possibles par contre. C'est aussi une façon de permettre aux municipalités d'entrer en compétition (s'il en est une) avec les compagnies pétrolières - aucune différence avec une municipalité qui déciderait d'offrir une station d'hydrogène, c'est un organisme public qui offre ou vend de l'énergie pour faire fonctionner un moyen de transport. Les pétrolières ont déjà porté plainte ailleurs sur la planète pour bloquer l'utilisation de fonds publics qui leur ferait compétition - même si cette compétition sera plus importante dans le futur que présentement. Le décret protège les municipalités aussi. Est-ce que l'AVÉQ est pour ou contre? Nous croyons en un juste équilibre dans le marché. Nous soutenons aussi les compagnies qui oeuvrent dans le domaine de l'électrification des transports, et qui fournissent des emplois au Québec. Ce décret ne force aucune municipalité à obtenir des bornes, mais leur recommande d'utiliser les bornes fabriquées au Québec si elle désire offrir ce service à leurs citoyens. Qui est perdant dans ce décret? Sans être perdant, les deux autres réseaux (Éco-Route Québec et ChargePoint) se voient exclus des contrats des villes, ce qui peut signifier moins de bornes par dollar dépensé pour une ville, ou un meilleur retour sur investissement par Québec et Ottawa. Cela signifie aussi que ces compagnies n'ont pas été retenues dans l'appel d'offre d'avril, mais ne les empêchent pas d'obtenir des contrats avec des PME, des commerces, et des particuliers. En fait, on a récemment entendu le fait que si le contrat pour la ville de Montréal avait été gagné par Éco-Route Québec, cela leur aurait fourni 200 bornes de recharge au lieu des 80 avec le Circuit Électrique, pour le même prix soit 400 000$. Ça fait une très bonne publicité à Éco-Route Québec selon nous. Donc, ils n'auront pas de contrats municipaux dans les prochaines années, mais ils se font faire une belle publicité. Il faut aussi remarquer que ce sont deux produits différents, de qualité différente aussi. On parle pour Éco-Route Québec d'une borne simple en plastique éco et bio à 2000$ versus une borne AddÉnergie avec piédestal à 6000$, construite en aluminium au Québec, utilisant une carte à puce pour le paiement, qui permet de visualiser sur internet son utilisation en temps réel, et qui possède un système de gestion de l'énergie afin de gérer les pics de puissance et ainsi éviter des surcharges par Hydro-Québec Distribution. Les deux permettent à une voiture électrique de se recharger à la même vitesse, soit environ 3 heures pour une voiture comme la Nissan Leaf, ou 6 heures pour la Chevrolet Volt, deux des modèles les plus populaires au Québec présentement. En ce qui concerne le prix, on peut comparer avec une table de picnic commerciale, qui coûte entre 1000$ et 1500$, alors que celle qu'on achète pour son patio à la maison nous coûte environ 200$ à un magasin à rayon. Ce n'est pas un coût (pour les bornes) qui est extraordinaire non plus. Des racks à vélo, des bancs de parc, des lampadaires, des poubelles; ces produits pour utilisation commerciale sont très dispendieux comparé à leur pendant domestique, mais ils sont fabriqués pour résister à une usure importante par la population. C'est semblable quand on compare des bornes. On pourrait acheter des tables à picnic achetées chez un détaillant, mais je ne suis pas certain qu'elles survivraient un été complet au parc près de chez moi! Par contre, elles seraient très fonctionnelles à un parc moins fréquenté. Donc si on revient aux bornes de recharge, elles possèdent chacunes ses côtés positifs. Donc si vous me demandez laquelle est la meilleure, je vous dirais que les deux font la même chose: mettre de l'électricité dans une batterie d'auto électrique. Le plus important est qu'il y en ait une sur le trajet d'un propriétaire de VÉ qui doit se rendre à destination, et qu'elle soit disponible à ce moment. Si le prix d'une borne qui offre plus de fonctionnalités est un frein pour une municipalité à s'en procurer une, ce n'est donc pas la meilleure. Si le prix n'est pas un obstacle, la borne SmartTWO qui a gagné l'appel d'offre de H-Q est un excellent achat qui offre l'avantage aux usagers de la route de voir en temps réel son utilisation, ce qui permet d'éviter pertes de temps et frustration. Les municipalités tiennent un rôle important pour la sécurité énergétique de leurs citoyens, mais aussi des citoyens qui viennent d'ailleurs car ce sont principalement eux qui utiliseront les bornes, puisque les voitures électriques possèdent une autonomie suffisante pour que ses occupants puissent se promener dans la municipalité sans manquer d'électricité, et finir le trajet à la maison où une borne domiciliaire à 240V y est déjà installée. Par contre, elles devraient avoir le choix de ce qu'elles installent, car personne ne connait leur milieu et leurs besoins mieux qu'eux. Autres suggestions de nos membres pour l'entrevue?
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