PÉTITION Implanter 2000 bornes de recharge rapide au Québec d’ici 2020
Depuis plusieurs années, les membres de l'Association des Véhicules Électriques du Québec demandent d'avoir accès à un réseau de bornes rapides au Québec afin de maximiser le potentiel des véhicules électriques. En effet, les véhicules électriques ne sont pas confinés à une utilisation urbaine, à condition de pouvoir compter sur un réseau structurant de bornes de recharge, étendu sur l'ensemble du territoire de la province, pas uniquement sur quelques tronçons d'autoroutes, comme c'est le cas depuis 2014 au Québec.
Le Ministère des Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des Transports (MTMET) a réalisé en 2014-2015 un projet-pilote visant à électrifier l'autoroute 40 entre Montréal et Québec. 7 bornes rapides ont été déployées, mettant à contribution le Fonds Vert. La période d'essais du projet pilote est terminée depuis belle lurette. Exception faite d'une poignée de bornes rapides dans des Villages-Relais, financées par le Plan d'Action contre les Changements Climatiques (PACC 2013-2020), il ne semble pas y avoir de plan directeur ou d'orientation sur un réseau structurant de recharge rapide de la part de l'état Québécois. Avec l'entrée en vigueur de la norme Véhicules Zéro Émission (VZE) qui aura pour effet d'augmenter la disponibilité des nouveaux véhicules électriques et le ralentissement du rythme de déploiement de bornes rapides de la part du Circuit électrique en 2017, il est clair que l'offre de recharge rapide est et sera nettement insuffisante, considérant qu'il y a déjà des files d'attentes dans plusieurs sites et ce, depuis plus d'une année. L'AVÉQ a dressé un portrait de la situation du ratio de bornes rapides en fonction du nombre de véhicules électriques au Québec, de 2014 à 2018 (suivant les projections pour 2018) : même avec un déploiement projeté (optimiste) de 60 bornes rapides au Québec avec le modèle d'affaires actuel du Circuit électrique, le ratio du nombre de bornes rapides versus le nombre de véhicules électriques demeurera inchangé par rapport à 2017, soit 0,44% (voir Tableau 1).
Afin de rétablir un équilibre entre l'augmentation des véhicules électriques sur les routes du Québec dans les années à venir et l'offre de recharge rapide en nette perte de vitesse, il faut envoyer un message clair au gouvernement du Québec : il faut investir massivement dans les infrastructures de recharge, afin de créer un réseau structurant de recharge, lui permettant ainsi d'atteindre ses propres objectifs en électrification des transports : 100 000 véhicules en 2020 et 1 million en 2030.
Pour ce faire, l'AVÉQ a choisi d'utiliser un droit inscrit à la Charte des droits et libertés de la personne, article 21 : la pétition. L'inscription de la pétition a été effectuée par l'entremise du député de Jonquière, M. Sylvain Gaudreault, lequel fait preuve d'exemplarité par sa conversion récente aux transports électriques avec un véhicule 100% électrique. Une cible de 2000 bornes rapides au Québec en 2020, tel que le recommande le Comité Consultatif sur l'Économie et l'Innovation (CCÉI), permettrait de redresser le ratio à une valeur de 2.00% , tel que présenté dans le tableau 1 ci-dessous. L'AVÉQ encourage tous ses membres et à leur entourage de signer la pétition pour demander au gouvernement du Québec de déployer 2000 bornes de recharge rapide d’ici 2020. Ces bornes doivent être considérées à titre d'infrastructures routières pour être financées par les paliers de gouvernements.
Le dépôt de la pétition aura lieu à l'Assemblée nationale, au mois de mars 2018.
Depuis la réforme parlementaire de 2009, toutes les pétitions déposées doivent recevoir une réponse écrite du gouvernement. À défaut pour celui-ci de le faire dans le délai imparti, un ministre devra donner la réponse de vive voix à l’Assemblée. Qui plus est, la commission compétente dans le domaine touché par une pétition peut décider de s’en saisir et entendre les pétitionnaires en auditions publiques.
Contribution : Richard Lemelin, vice-président AVÉQ
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