L'AVÉQ fut invité par le Conseil du Patronat dernièrement pour discuter du futur de l'électromobilité au Québec, et des grandes orientations à prendre pour que ce mode de transport puisse continuer à prendre de l'ampleur dans la province. Le Conseil, après avoir entendu de nombreux experts, doit émettre des recommandations au Ministère du développement durable. Nous avons donc concentré nos recommandations sur 4 points principaux: 1) Sensibilisation et éducation 2) Incitatifs financiers et sociaux 3) Disponibilité des véhicules électriques 4) Infrastructures Lors de la dernière année, l'AVÉQ en collaboration avec Équiterre a fait une tournée provinciale de sensibilisation auprès de la population afin de les éduquer sur les avantages des véhicules électriques et de leur utilisation au quotidien grâce à notre armée de bénévoles-propriétaires. Nous avons pu remarquer à quel point ce volet est important pour atteindre le plus grand nombre de gens, et nous avons constaté que nos efforts ne nous permettent que d'atteindre une petite partie de la population. Il faut un budget et des moyens plus important pour subvenir à la tâche. Les incitatifs financiers de 8,000$ tels que présentement disponibles à l'achat ou la location d'une voiture entièrement électrique ou hybride rechargeable demeurent importants pour cette jeune industrie qui n'existe que depuis quelques années. Pour la majorité des consommateurs encore, l'achat d'un VÉ n'aurait pas été possible sans ces mesures. De multiples centres de recherche, une centaine de compagnie et des milliers d'emplois existent dans ce domaine au Québec, un créneau d'avenir qui est important de soutenir tout comme nous l'avons fait pour l'aéronautique et les pharmaceutiques, car ces technologies souvent sont utilisées dans ou pour les véhicules que nous retrouvons sur le marché, et ceux qui vont être commercialisés dans les prochaines années. L'impact sur la diminution des gaz à effet de serre (GES) est non-négligeable, puisque que remplacer une voiture à essence par une voiture électrique contribue directement et localement à diminuer la pollution de l'air et sonore, une diminution quantifiiable de 4T de GES par VÉ par année, alors que l'achat de crédits de carbone par exemple ne pourrait avoir un impact ciblé alors qu'on irait planter des arbres dans le Nord du Québec. Planter des arbres à Chicoutimi n'aura pas d'impact au centre-ville de Montréal sur la pollution atmosphérique et sonore. Diminuer la pollution en enlevant 20,000 voitures à essence dans le centre-ville de Montréal et les remplacer par des véhicules électriques, c'est vérifiable et quantifiable. Électrifier les autobus urbains, les camions de livraison "du dernier kilomètre", et les taxis, aura un impact local et direct. Le coût futur en perte de productivité agricole, en frais de santé et en perte de propriété causée par la montée des niveaux de la mer est évalué à 36$/T GES en Europe et aux É-U. Il faut aussi calculer l'impact du VÉ sur son cycle entier, du berceau au tombeau, et différentes études à travers le monde démontrent l'impact environnemental important de cette jeune technologie qui ne peut que s'améliorer. La qualité de l'air doit être affectée localement, et non diminuée en différé par l'achat de ces crédits de carbone. Les gens qui habitent et travaillent dans les centre-villes sont les premiers à être affectés par le stress sonore et la mauvaise qualité de l'air qui cause de nombreux problèmes respiratoires importants, réduisant non seulement la qualité de vie mais aussi la longévité, et possède un impact financier majeur aux personnes affectées qui doivent se procurer des médicaments à cet effet. Les incitatifs financiers existent afin de permettre que la technologie et la production de masse puissent diminuer le surcoût à l'achat au point d'entrecroisement où ce support palliatif ne sera plus nécessaire. Ces incitatifs devront être calculés pour que leur date d'expiration corresponde à la diminution importante du surcoût, qu'on pourrait estimer au coût énergétique annuel d'un véhicule à essence. Nous devons arrêter de subventionner au coût de 88 milliards$ l'industrie pétrolière. Les incitatifs sociaux impliquent l'accès à des mesures permettant de faciliter le trajet des électromobilistes, tels que le stationnement gratuit en ville, l'accès à des voies réservées, la recharge gratuite au travail, et des modifications au code du bâtiment pour s'assurer que les infrastructures nécessaires soient disponibles pour les nouvelles constructions. En plus des avantages mentionnés plus haut, l'achat d'un VÉ permettra aussi d'améliorer notre balance commerciale qui est en déficit de 12G$ par année dû à l'importation de pétrole - de l'argent qui quitte notre province à tout jamais. En achetant de l'hydro-électricité pour subvenir à nos besoin en transport, nous faisons rouler l'économie locale et nous permettons de faire travailler les gens d'ici. L'argent continue de rouler localement au lieu de sortir du pays. 12 milliards de dollars annuellement qui roulerait dans notre économie permettrait de grandement améliorer le sort financier des Québécois avec de meilleurs emplois plus payants, et une diminution des impôts aux particuliers. Si le public est bien éduqué et comprend l'importance de l'électromobilité, il serait important d'avoir des véhicules électriques disponibles lorsque le consommateur sera prêt à passer à l'action. En ce moment, il est encore compliqué pour les clients de se procurer un VÉ chez le concessionnaire. Ce ne sont pas tous les concessionnaires qui sont accrédités à en vendre, les conseillers en vente qui ne connaissent pas le produit n'ont pas d'incitatifs à vendre un produit qu'ils n'ont pas en inventaire, et le nombre de manufacturiers qui offrent leurs véhicules électriques dans la province est très limité. Il sera donc important de mettre de l'avant une Loi Zéro Émission pour le Québec qui avantagera l'électrification et non l'hydrogénation des transports, ce qui avantagera notre Pétrole Bleu, l'hydro-électricité, notre industrie en électromobilité, et le consommateur qui verra ses coûts énergétiques pour le transport diminuer. Il sera important de se faire épauler par l'Ontario à cet effet, afin qu'ils adoptent ce type de loi qui pénaliserait les manufacturiers qui n'offrent pas un nombre de véhicules suffisant à la demande, et qui offrirait des crédits de carbones (et non des incitatifs financiers) à ceux qui offrent ces véhicules en quantité suffisante. La technologie apportera aussi son lot de changements dans la façon d'utiliser les transports individuels, où on entrevoit une augmentation des services d'auto-partage électrifiés à conduite autonome tout comme la démocratisation des voitures interconnectées, ce qui aidera aussi à diminuer la congestion routière. Finalement, les infrastructures de recharge et de soutien balisé aux véhicules à conduite autonome sont la clé du succès pour alimenter des véhicules électriques aux quatre coins de la province. Le fardeau revient au Ministère des Transports, tel que recommandé dans le passé lors de notre mémoire à la Commission sur les Enjeux Énergétiques. L'autoroute bleu Puisque nous sommes très dépendant sur les avancées technologiques pour l'autonomie et le coût des batteries qui permettront d'électrifier nos flottes de voitures et camions, il sera important que le Québec puisse se doter de solutions de rechange en attendant que 100% des transports puissent être logiquement électrifiés. La solution qui est privilégiée présentement par le gouvernement est le gaz naturel, extrait localement ou crée par biométhanisation des déchets organiques, ce qui permettra aussi au Québec d'atteindre ses objectifs de réduction de déchets organiques dans les dépotoirs, et créer de l'énergie qui pourra remplacer l'essence dans les véhicules utilisés pour le transport des marchandises, local et interurbain. Outre la réduction de GES, les bénéfices environnementaux, sociaux et économiques des VÉ améliorent notre qualité de vie au quotidien. Article à lire: Étude KPMG sur l'impact financier mondial des changements climatiques: de 70-100 milliards$ par année pour s'adapter |