Il aura fallu peu de temps à l'industrie automobile pour réagir au projet de loi Zéro émission présenté hier par le parti Québécois à l'Assemblée Nationale du Québec. Voici le contenu de leur communiqué de presse: L'industrie canadienne de l'automobile favorise une approche et des politiques publiques de collaboration pour appuyer les conducteurs québécois dans leur choix d'un véhicule électrique rechargeable QUÉBEC, le 16 avril 2015 /CNW Telbec/ - En réaction au dépôt hier d'un projet de loi de l'opposition officielle fixant des exigences minimales en matière de volume des ventes de véhicules électriques neufs au Québec, l'industrie canadienne de l'automobile se prononce en désaccord avec une approche basée sur un contrôle de volume de ventes. L'industrie réaffirme son appui à des approches et des politiques publiques constituant les meilleures pratiques éprouvées de collaboration qui appuieraient les conducteurs québécois en leur offrant un large éventail d'incitatifs, lesquels continueront à les aider à choisir un véhicule électrique rechargeable de leur choix et d'autres nouvelles technologies automobiles vertes. « L'industrie automobile investit, développe et livre des véhicules électriques neufs ainsi qu'une gamme d'autres importantes technologies automobiles que les consommateurs demandent. Le Québec est le leader parmi les provinces canadiennes et les états du Nord-Est des États-Unis pour les ventes de véhicules électriques rechargeables en raison de son électricité peu couteuse et une approche pragmatique d'incitatifs aux consommateurs. Il est beaucoup plus productif pour l'industrie et les gouvernements de travailler ensemble pour bonifier les connaissances des consommateurs au sujet des véhicules électriques ainsi que les incitatifs à l'adoption de ces technologies que pour les gouvernements de tenter de choisir les technologies pour les consommateurs et d'en exiger la vente », de déclarer Mark A. Nantais, président de l'Association canadienne des constructeurs de véhicules. « Dans un contexte où les Québécois découvrent les hautes technologies de ces nouveaux véhicules, la clé du succès de l'augmentation des volumes de ventes est l'éducation des consommateurs ainsi que des politiques publiques qui favoriseront une augmentation de la demande et l'adoption de ces véhicules. Les fabricants et les concessionnaires sont prêts à travailler ensemble avec le gouvernement du Québec sur les moyens de soutenir et accroître l'adoption par les consommateurs des nouvelles hautes technologies de véhicules, y compris les véhicules électriques rechargeables, » de déclarer Me Jacques Béchard, Adm.A., président-directeur général de la Corporation des concessionnaires d'automobiles du Québec. Des états comme la Norvège ont prouvé que l'offre d'un bon éventail d'incitatifs et de mesures de soutien pour l'adoption par les consommateurs des nouvelles technologies de l'automobile est ce qui fonctionne le mieux. Ceux-ci incluent notamment de généreux incitatifs financiers à l'achat pour les consommateurs (les incitatifs en Norvège sont quatre fois plus importants qu'en Amérique du Nord), un accès privilégié aux voies réservées, du stationnement gratuit, la possibilité de recharge gratuite au travail et autres. Les données sur les ventes de véhicules en Amérique du Nord démontrent qu'avec son actuelle approche fondée sur des incitatifs, le Québec atteint un niveau plus élevé d'adoption des véhicules électriques rechargeables par les consommateurs que la plupart des états américains qui réglementent et exigent des volumes de ventes minimales des nouvelles technologies. Ces données démontrent que les politiques qui mettent l'accent sur le forçage de l'offre de nouveaux véhicules de hautes technologies ne sont pas, au bout du compte, créatrices de demande des consommateurs pour ces véhicules. Il est de loin préférable de laisser aux consommateurs d'établir le rythme d'adoption de ce marché. Les fabricants de véhicules et les concessionnaires automobiles investissent au Québec afin d'établir des conditions de succès des véhicules électriques sur le marché, y compris les nouveaux équipements de service après-vente chez les concessionnaires, la promotion des nouvelles technologies, les ventes et la formation de service, la publicité, les commandites, les programmes routiers de démonstration et d'autres programmes. L'Association canadienne des constructeurs de véhicules représente les constructeurs automobiles canadiens FCA Canada Inc., Ford Motor Company of Canada, Limited et General Motors of Canada Limited. SOURCE Association canadienne des constructeurs de véhicules (ACCV) En premier lieu, il faut noter que l'ACCV ne représente pas l'ensemble des constructeurs d'automobiles qui vendent sur le territoire du Québec. On y remarque l'absence des constructeurs japonais, coréens, européens et bien sûr Tesla. Les états possédant une telle loi profitent d'une offre de véhicules zéro émission beaucoup plus étoffée. L'obligation d'atteindre un certain pourcentage des ventes donne un objectif clair à atteindre et crée une motivation de résultats tangible. Depuis plusieurs années que les programmes d'incitatifs existent et force est de constater que le Québec n'a pas accès aux mêmes véhicules qui sont pourtant disponibles de l'autre côté de sa frontière. De plus, à part Nissan et un concessionnaire GM, la disponibilité des voitures ZÉ est pratiquement inexistante. Suffit d'en parler à ceux qui veulent se procurer une Kia Soul EV ou une BMW i3. Prenons l'état du Vermont (avec une loi ZÉV), ayant une frontière commune avec le Québec. Pour une population d'environ 625 000 personnes, on y retrouve 863 véhicules électriques ou hybrides branchables, en date du mois de janvier dernier. Le Québec, avec sa population de 8 millions d'habitants (environ 13 fois celle du Vermont), en possède un peu plus de 5000. Une simple règle de 3 démontre que le Québec devrait en avoir plus de 11 200 pour avoir un taux de succès similaire à celui du Vermont. Plus de 12 modèles de VÉ à batterie ou hybrides branchable sont disponibles dans l'état du Vermont. De plus, l'infrastructure de recharge rapide, inexistante il y a un an, est passée à 8 bornes rapides (BRCC) cette année. L'information sur l'électrification des transports de l'état du Vermont est disponible en consultant ce site. De plus, l'exemple offert par l'ACCV concernant la Norvège semble ignorer le fait que le gouvernement de ce pays applique de fortes taxes sur les véhicules énergivores à grosse cylindrée; est-ce cette stratégie que l'ACCV recommande au gouvernement pour augmenter les ventes de VÉ? Un mandat ZÉV ne punirait pas les consommateurs qui décident de choisir un véhicule thermique, mais supporterait ceux qui désirent faire l'acquisition d'un véhicule sans émission de GES, avec un inventaire important et un plus grand choix de modèles. Il semble que les chiffres contredisent les affirmations de l'ACCV à l'effet que ce genre de loi n'est pas nécessaire, les résultats parlent d'eux-mêmes. Les arguments pour une telle loi sont nombreux, on peut retrouver toute l'information nécessaire sur le site de la CZEQ. Source: Newswire Mise-à-jour: L'association des constructeurs mondiaux (Global Auto Makers) a aussi présenté son argumentaire contre une loi ZÉ, lire le communiqué de presse ici: http://www.newswire.ca/fr/story/1519661/l-electrification-des-transports-est-une-composante-de-la-strategie-de-l-industrie-automobile-pour-reduire-les-emissions-de-ges-au-quebec En bref, leur recommandation est d'atteindre les objectifs de 2025 de diminution de GES avec des moteurs écoénergétiques. L'électrification n'est qu'une composante parmi plusieurs autres (pile à hydrogène, hybride, moteurs thermiques plus efficaces) et ils ont très hâte de connaitre le nouveau plan d'électrification des transports du MTQ qui sera présenté prochainement.
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