Ucal-Henri Dandurand est souvent cité comme le premier conducteur d'une automobile à Montréal, en 1899. Le journal La Patrie annonçait alors : « La voiture sans cheval fait son apparition à Montréal ». Le 22 novembre 1899, Dandurand, âgé de 33 ans, directeur du vélodrome Queen’s Park de Verdun et courtier immobilier, savait qu'il allait faire sensation. Durant l'été, Dandurand et son fils Henri, âgé de 6 ans, se rendent au Massachusetts pour commander une voiture à vapeur Waltham de la New England Motor Carriage Company. Henri décrira plus tard l'usine comme étant aussi petite qu'une arrière-boutique de plombier.
Fondée à Boston en février 1899, l'entreprise avait déménagé à Waltham en mai. Aujourd'hui, on parlerait de start-up pour ce genre d'entreprise, qui fermera ses portes en 1902. Dandurand, visionnaire, voyait dans cette voiture un moyen de faire parler de lui et de ses affaires. Le 21 novembre, il effectue un premier trajet avec son associé A.-J. de B. Corriveau, avec qui il avait fondé la Dominion Auto-Car Company. Ils espéraient fabriquer et vendre la Waltham au Canada pour 600 $, une somme importante à l'époque. Pour marquer l'événement, Dandurand organise une balade inaugurale le 22 novembre, en compagnie du maire Raymond Préfontaine. La presse, comme La Patrie et le Montreal Star, couvre largement l'événement. Henri raconte que le maire, accompagné de son père, fit le premier voyage sous les acclamations des curieux. La voiture, bruyante et malodorante, était propulsée par un moteur de 3 chevaux et pouvait atteindre une vitesse de 15 milles à l'heure, avec une autonomie de 130 kilomètres. Cependant, après quelques mois, Dandurand renvoie la Waltham aux États-Unis, la jugeant insatisfaisante. D'autres voitures suivront, comme une De Dion-Bouton 1901, exposée au musée du Château Ramezey à Montréal. Il est important de noter que Dandurand n'était pas le premier automobiliste montréalais. Selon Jacques Lacoursière et Hélène-Andrée Bizier, ce titre revient à L.-C. Rivard et E. Guillet, qui conduisirent leurs voitures américaines au printemps 1898. De même, il n'était pas le premier automobiliste québécois. George Foote Foss, de Sherbrooke, et Henri-Edmond Casgrain, de Québec, partagent cet honneur. Foss construisit une voiture à essence en 1897, tandis que Casgrain acheta une Léon Bollée à trois roues la même année. Source : L'annuel de l'automobile
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