La Formule-E vue par Canal Argent [TVA]

Les fans de la Formule Un seront-ils aussi les aficionados de la Formule E ? On peut se poser la question.

Les véhicules de la Formule E sont des véhicules tout électriques, sans bruit assourdissant et sans gaz d’échappement étouffant. De quoi rendre sceptiques les puristes de la Formule Un.

Formule E a reçu la bénédiction de la Fédération internationale de l’automobile, qui régit les plus importantes épreuves de course automobile au monde, dont la Formule Un. Elle tiendra sa toute première course à Pékin le 13 septembre prochain, qui constituera le coup d’envoi de dix courses s'échelonnant sur une période de neuf mois sur au moins quatre continents.

L’organisation doit cependant relever tout un défi : elle doit prouver que les voitures électriques peuvent être passionnantes et attirer une nouvelle génération de fans.

«Les jeunes enfants n'ont aucun intérêt à regarder les courses d’IndyCar ou de Formule Un»,  estime Rob Arnott, directeur de l'équipe de Formule E Andretti Autosport.

«Ce que nous faisons ici avec notre nouvelle technologie, c’est de tenter d'amener une toute nouvelle génération de fans qui sont intéressés à la course automobile», a-t-il déclaré lors d’une entrevue au Financial Post.

La Formule E va certainement offrir une expérience différente des championnats de course traditionnels. Les voitures de la Formule E voiture ne sont pas silencieuses, mais il n'y a rien de comparable aux bruits et gémissements des voitures de course à moteur à essence.

«Vous avez un bruit de sifflet du moteur électrique, le buzz de la boîte de vitesses, le bruit des pneus, le bruit de la route, mais vous pouvez également entendre l'aérodynamique de la voiture», a expliqué M. Arnott.

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«Après 30 années de rugissements de moteurs vraiment bruyants et malodorants, c'est en réalité très agréable.»

La voiture qui sera utilisée par toutes les équipes a été construite par les françaises Spark Racing Technology et  Renault SA. Elle est connue sous le nom de SRT_01E Spark-Renault.

La société italienne Dallara a conçu le châssis, tandis que McLaren Electronics Systems a fourni les appareils électroniques et Williams Advanced Engineering, les batteries. Les stations de recharge seront alimentées par du combustible renouvelable.

La voiture peut atteindre une vitesse de 220 km/heure, comparativement à plus de 300 km/heure pour une voiture de Formule Un.

Normand Legault, qui a été président et chef de la direction du Grand Prix du Canada de 1996 à 2008, se montre très intéressé par ces voitures.

«Il serait certainement intéressant d’amener (une telle course) au Canada. Je pourrais facilement imaginer qu’une ville comme Québec pourrait être intéressée à accueillir un événement comme la Formule E.» [NDLR: voir notre article "Vancouver veut une course de Formule-E"]

Selon M. Legault, «le temps est venu» pour l'organisation de telles courses, mais le défi pour les promoteurs sera de rentabiliser l’affaire, puisqu’une course ne peut durer qu’une seule journée, au lieu des trois jours des événements de la Formule Un.

L’une des façons privilégiées pour intéresser les fans sera de voter pour leur pilote préféré sur Facebook, Twitter et l'application de  Formule E. Les trois pilotes obtenant le plus de votes recevront chacun un «power boost», qui permettra d'accroître la puissance de la batterie de leur voiture de 50% pendant 2,5 secondes pendant la course.

Bien que M. Legault ne pense pas que les fans devraient s’impliquer dans le fonctionnement en tant que tel de l’événement, Rob Arnot y voit plutôt une façon d’intéresser les adolescents et la génération de fans qui s’ennuient des façons de faire «à l’ancienne».
 
Source: Canal Argent