Depuis quelques années, les pourcentages de véhicules électriques (VE) vendus en Norvège provoquent l’étonnement et l’admiration. Si les VE ont pu constituer 30% des ventes d’automobiles dans ce pays en mars 2016, c’est que ceux-ci sont exemptés de taxes et profitent d’avantages tels que le droit de circuler dans les voies réservées. En incluant les hybrides classiques (non enfichables), 60% des véhicules vendus en Norvège en mars présentaient une forme d’électrification. Dans ce contexte, le fait que la Norvège étudie sérieusement l’adoption d’un Plan national de transport ayant pour objectif de bannir la vente de voitures, autobus et camions légers fonctionnant à l’essence ou au diesel en 2025 semblait tomber sous le sens.
Ce qui était plus étonnant, c’était d’apprendre que d’autres pays réfléchissaient à se donner des objectifs similaires. En effet, le parlement néerlandais (Pays-Bas), malgré un taux de pénétration de 7% des véhicules électriques, nous apprend lui aussi en mars qu’il songe à bannir la vente de véhicules conventionnels en 2025. Et que dire du fait que l’Inde, un pays où le taux de vente des VE se situe à 1 %, se prépare elle aussi pour cette course, bien que pour 2030. L’AVEQ a publié la traduction d’un excellent article sur la question et dans lequel est expliqué le programme que l’on compte utiliser pour atteindre cette cible. Ce programme a fait ses preuves pour les lumières DEL : le consommateur est exempté du surcoût associé à la nouvelle technologie, mais il doit en contrepartie retourner une partie des économies d’énergie qu’il effectuera. Et voilà que l’on apprend en avril que le Ministère de l’agriculture et de l’environnement d’Autriche réalise une étude dans laquelle la vente des véhicules conventionnels serait interdite en 2020, soit dans seulement 4 ans! Notons qu’aucun de ces pays n’a encore adopté de lois décrétant le moment où serait interdite la vente de véhicules conventionnels. Et ajoutons que même en étant pleinement conscient de la rapidité à laquelle la transition vers les véhicules électriques peut se faire, il ne semble pas nécessairement souhaitable de forcer l’atteinte d’un objectif aussi rapproché qu’en 2020. Cela étant dit, cette soudaine poussée de pays étudiant l’adoption de lois 100 % VE témoigne que cet horizon est plus réel et plus prochain que jamais. Et d’ailleurs, d’autres pays pourraient s’inscrire dans cette course et l’un de ceux-ci n’est pas le moindre.
L’électrification des transports va bon train en Chine. Les ventes de VE ont triplé en 2015 et atteignaiten décembre 1,4 % des ventes . Avec le problème urgent de la pollution atmosphérique, le gouvernement a décidé de ne pas imposer de limite d’émission de plaques d’immatriculation pour les véhicules électriques, contrairement aux modèles à essence. Le ministre de l’industrie et de l’information anticipe une hausse de 100 % des ventes de VE en 2016, avec600 000 unités vendues. Si les ventes continuaient de doubler annuellement, 100% des véhicules personnels vendus en Chine seraient électriques en 2022. On peut bien sûr penser que l’on ne doublera pas à chaque année le nombre de véhicules électriques vendus, mais...
Le marché des autobus montre que cette métamorphose est tout à fait possible. Au niveau des ventes, le marché des autobus électriques n’est plus émergeant, mais dominant. Onestimait en 2014, que sur les 528 800 autobus en circulation en Chine, 80 000 étaient électriques. En 2015, ce chiffre est monté à 124 000. Ceci n’a rien d’étonnant lorsque l’on se rappelle que les Chinois ne sont pas des producteurs de pétrole, mais bien des producteurs de batteries. Ils n’ont aucun avantage à poursuivre leur dépendance extérieure envers une énergie polluante au prix fluctuant. D’ici quelques années, la flotte d’autobus en Chine sera complètement électrifiée et suivra après, sans doute, les véhicules personnels. La course du premier pays où 100 % des véhicules vendus seront électriques est bien lancée. Est-ce la Norvège, avec sa longueur d’avance, qui traversera la première le fil d’arrivée? Les Pays-Bas qui étonnent avec leur système complexe d’incitatifs et les bonds prodigieux au niveau de la recharge rapide effectués par la compagnie Fastned? L’Autriche qui cachait bien son jeu et étudie un objectif très rapproché? L’Inde avec son programme astucieux? Ou encore, l’Empire du milieu, qui avance sans faire de bruit et à grande vitesse, à l’image des VE? Une chose est sure, la course sera enlevante! Auteur : Sébastien Collard, membre de l’AVEQ et porte-parole du groupe Recycle ta Caisse Contribution : Martin Archambault Si tout comme Sébastien vous avez une belle plume et aimeriez contribuer par des articles originaux, n'hésitez pas à me contacter :[email protected]
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