La Californie continue de tracer la voie vers une mobilité plus propre. L’État affiche désormais un cap symbolique : il compte 48 % de bornes de recharge de plus que de stations-service traditionnelles. Une première aux États-Unis, reflet d’une volonté affirmée d’électrifier le parc automobile malgré les vents contraires venus de Washington. Un bond spectaculaire des infrastructures En 2024, la Californie recense 178 549 points de recharge pour véhicules électriques, contre environ 120 000 pompes à essence, d’après la California Energy Commission. Ce chiffre marque une progression remarquable de 70 % en un an, alors qu’on ne comptait « que » 105 012 bornes l’année précédente. Le gouverneur Gavin Newsom s’est félicité de cette dynamique, réaffirmant l’engagement de son État en matière de transition énergétique : « Nous faisons le choix d’un avenir automobile propre, en donnant aux consommateurs plus de liberté, quelles que soient les décisions prises à Washington », a-t-il déclaré. Une stratégie d’investissement ambitieuse En décembre, la California Energy Commission a validé un plan de financement de 1,4 milliard de dollars destiné à soutenir l’essor des véhicules zéro émission. Cet investissement massif vise notamment à densifier le réseau de recharge, considéré comme un levier essentiel pour démocratiser l’électrique. Sur les quelque 178 000 bornes publiques actuellement opérationnelles, près de 17 000 sont des bornes rapides de niveau 3, capables de recharger un véhicule en quelques minutes. Les 161 000 restantes sont de niveau 2, privilégiées pour leur accessibilité, bien que plus lentes. À ce maillage public s’ajoutent environ 700 000 bornes installées dans des foyers californiens. La recharge à domicile reste d’ailleurs le mode préféré des conducteurs de véhicules électriques. « L’expérience utilisateur s’améliore constamment », souligne David Hochschild, président de la California Energy Commission. « Nous continuons à investir, y compris dans les zones les plus reculées, afin que tous les Californiens puissent envisager l’achat d’un véhicule électrique. » Des tensions politiques persistantes Mais cette politique volontariste ne fait pas l’unanimité. Le camp républicain critique depuis longtemps l’exception californienne. Grâce à une dérogation fédérale, l’État peut imposer des normes environnementales plus strictes que celles en vigueur au niveau national — une situation que certains élus conservateurs aimeraient voir disparaître. L’administration Trump avait déjà tenté de revenir sur ces exemptions, menaçant de bouleverser les engagements imposés aux constructeurs automobiles. Plus récemment, le gouvernement fédéral a freiné le rythme des investissements dans le réseau national de recharge, un coup dur pour les États les plus ambitieux en matière de transition écologique. Pour autant, la Californie semble prête à livrer bataille. En cas de remise en cause des aides ou des dérogations fédérales, l’État — soutenu par d'autres territoires engagés dans l’électrification — n’exclut pas de porter l’affaire devant les tribunaux. Source : Hebdo du St-Maurice
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