Au Rendez-vous branché de Trois-Rivières, Mme Lampron d'Hydro-Québec à affirmé la volonté de la société d'état de densifier l'offre de BRCC. Ne manque plus qu’une véritable volonté politique d’y mettre l’argent et les ressources...
Le Rendez-vous branché de Trois-Rivière, organisé par Équiterre en collaboration avec Roulez Électrique, fut l'occasion d'inaugurer la nouvelle borne de recharge rapide de Trois-Rivières.
Mme Lampron, Directrice en Électrification des transports à Hydro-Québec, en a profité pour affirmer le parti pris de la société d'état pour la recharge rapide, qui représente selon elle le facteur décisif pour accélérer le passage à la voiture électrique. Hydro-Québec se donnerait ainsi comme mission, à travers Circuit Électrique, de couvrir l'ensemble du réseau autoroutier québécois et d'y densifier l'offre de BRCC.
Les observateurs noteront que la bonne volonté semble réelle du côté d’Hydro Québec, avec une ouverture sur le débat d’idées. On a inauguré cette nouvelle borne BRCC en compagnie de Christine Beaulieu, dont la pièce J'aime Hydro en appelle à une appropriation citoyenne des enjeux liés à notre richesse électrique collective. Mme Beaulieu, fière électromobiliste, ne mâche pas ses mots lorsqu'elle mentionne « S’il y a un endroit dans le monde où rouler électrique fait le plus de sens, c’est bien au Québec »!
Ne manque plus qu’une véritable volonté politique d’y mettre l’argent et les ressources... car, qu’on ne s’y trompe pas, de gros investissements seront nécessaires pour atteindre l'objectif de 2000 BRCC que l'Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ) et le Conseil consultatif sur l'économie et l'innovation (CCEI) aimeraient voir sur le territoire québécois.
Le CCEI estime à 140 millions de dollars l'investissement nécessaire pour constituer un réseau BRCC d'une telle ampleur. Mais c'est sans compter les investissements éventuels inévitables, encore plus importants, pour mettre à niveau certaines installations de distribution électriques autour de ces nouvelles stations de recharge. Dans une perspective d'électrifier un fort pourcentage du parc automobile québécois, il faudra bien être en mesure répondre à l'appel de puissance ponctuelle que la recharge rapide simultanée de plusieurs véhicules risque d'engendrer très localement. Ces investissements seront à la charge d'Hydro-Québec, bien sûr.
Il faudra donc inévitablement que nos élus donnent le mandat clair à Hydro-Québec d'investir dans la constitution d'un réseau de recharge électrique solide destiné à remplacer un part significative d'énergie fossile dans le transport. Ça passe, soit dit en passant, par un investissement collectif bien plus grand que le maigre 30 millions de dollars annuel que le fédéral s'est engagé à saupoudrer d'un océan à l'autre dans ce domaine.
Nous avons au Québec la capacité de produire suffisamment d'électricité pour répondre aux besoins d'une flotte automobile entièrement électrifiée. Hydro Québec en mènera, certes, encore plus large avec l’électrification des transports... mais il faut y voir une plus grande force collective.
Sources: Radio Canada et L'Écho de Trois-Rivières
Contribution : Daniel Rochefort (Équiterre / AVÉQ)
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