Hydro-Québec veut développer et fabriquer dans la région de Bordeaux les batteries du futur pour l'électrification des transports. Ce projet de recherche et développement pourrait entraîner des investissements de 500 millions d'euros (près de 700 millions $) et créer, en France, 600 emplois «à l'horizon 2020», promet-on. Du moins si la technologie est finalement mise au point et si elle passe un jour en phase d'industrialisation. Lancé discrètement l'été dernier, le projet a franchi une nouvelle étape mercredi. Profitant du passage dans la capitale de la Gironde du premier ministre Couillard, la Région Aquitaine et SCE (pour Stockage Conversion Energie), la filiale française de la société d'État spécialement créée pour ce projet, ont signé une entente de financement pour le développement d'un laboratoire de recherche. Ce n'est qu'un premier pas. Au pays du vin, Hydro-Québec part à la quête du Graal du stockage : la technologie qui permettra de décupler les capacité de stockage des batteries, de tripler leur durée de vie, d'améliorer leur temps de recharge, pour faire parcourir aux automobiles ou aux autobus plus de 500 kilomètres sans avoir à repasser par une borne. Le premier ministre Philippe Couillard estime qu'un tel projet est de nature à consolider des milliers d'emplois au Québec. «C'est une excellente nouvelle, qui témoigne du savoir-faire et du sens de l'innovation d'Hydro-Québec. S'il y a un domaine dans lequel le Québec est bien placé, c'est celui du véhicule électrique», a-t-il commenté. Enthousiaste, le président du conseil régional, Alain Rousset, a déclaré que «les forces scientifiques et industrielles de France et d'Aquitaine vont se joindre à celles du Québec et d'Hydro-Québec» pour provoquer la rupture technologique qui libérera l'Occident de sa dépendance aux batteries asiatiques. «Renault et Peugeot importent 80% de leurs batteries d'Asie. Nous fabriquerons les nôtres, soit au Québec soit en France», a lancé M. Rousset. Hydro-Québec a déjà investi 1,5 milliard $ dans le développement de la technologie que tentera de développer SCE près de Bordeaux, des batteries LFP (lithium-fer-phosphate) utilisant des nanoparticules. Le projet est désormais lancé, mais il n'en est qu'à ses balbutiements. La création du laboratoire de recherche, avec ses effectifs de quelques salariés, est la première pierre, modeste, de l'édifice. Pendant que les chercheurs chercheront, Hydro-Québec et son partenaire français se mettront en chasse d'éventuels investisseurs, dans le but de créer un consortium industriel, qui lancera la production, dans cinq ans. Au moins. Et si tout va bien. Source : Les Affaires
Contribution : Richard Lemelin
Commentaires
|