Récemment, le département du Circuit Électrique d'Hydro-Québec a mis en ligne un communiqué de presse sur le plaisir de rouler électrique à peu de frais pendant l'été, alors que les vacanciers fulminaient au sujet des prix de l'essence qui ont fait un bond juste avant leur départ. Typique de l'industrie pétrolière, les prix flambent quand la demande augmente. On met de l'avant les multiples points de recharge où les chanceux propriétaires de voitures électriques pourront s'approvisionner pour se rendre à destination. "Faites le tour du Québec pour aussi peu que 2.50$ la recharge! Roulez électrique!" Si on ne connait pas les voitures électriques, on ne sait pas que le trajet peut s'avérer laborieux et de longue haleine lorsque le Circuit Électrique ne propose que des bornes 240V qui rechargeront un VÉ en 3-6 heures. Il serait important pour le Circuit Électrique de mieux communiquer avec ses membres sur la mise en fonction prochaine des bornes 400V L3 avant de faire la promotion de voitures électriques comme moyen de transport pour se rendre à une destination touristique lorsque cette dernière est à une distance plus importante que l'autonomie du véhicule. Les bornes L3 permettent la recharge d'une voiture électrique munie d'un port 400V en 30 minutes. Récemment un nouveau propriétaire de Nissan Leaf relatait son expérience de route, ayant parcouru 1200 km aller-retour en un weekend. Un beau voyage, avec de multiples arrêts dans des campings ou à des garages pour se recharger lorsque l'infrastructure était déficiente. Il se sentait l'âme d'aVEnturier... Sa conclusion: plaisant, mais la prochaine fois, il prend son auto au lieu d'être pris au milieu de nulle part à attendre la recharge de son VÉ, à moins que l'offre de bornes haute vitesse ne devienne réalité. Aussi, les multiples pannes de courant cet été au Québec n'auront certainement pas aidé à véhiculer le message positif d'un mode de transport sans pétrole. On ne peut pointer du doigt notre société d'État pour ces pannes, certaines dues aux feux de forêt rageant au nord de la province, mais il est bon à noter que plusieurs de nos membres se sont alors mis à la recherche d'électrons afin de pouvoir continuer à rouler. L'AVÉQ a récemment contribué à un article paru dans le journal "24 Heures" concernant les possibilités de recharge dans la grande région de Montréal, où on a discuté des demandes de membres habitant sur l'ile et la nécessité d'offrir des bornes L3. La réponse du porte-parole d'Hydro-Québec était déjà toute prête, la même que l'on nous sert depuis le début de l'année. «Il est certain qu'il y aura une offre de bornes de recharge rapide au sein du circuit électrique, soutient M. Desgagné. Il reste à compléter l'année de tests avec le projet-pilote de Boucherville et à compléter l'évaluation qu'on va faire des besoins réels du marché." Il sera important pour Hydro-Québec et son Circuit Électrique de bien considérer ce qui suit:
On apprécie l'effort mis de l'avant par l'équipe du Circuit Électrique, qui travaille afin d'étoffer le réseau de bornes de recharge au Québec. On apprécierait plus si le Ministère du Tourisme (avec ses centres d'information touristiques régionaux), et le Ministère du Transport participaient en tant que partenaires du Circuit Électrique pour délier les bourses et permettre au Circuit Électrique d'offrir ces bornes 400V sans avoir à quêter Rona ou St-Hubert. On peut continuer à attendre et espérer la batterie magique qui permettra à tous les Québécois de parcourir des distances importantes en VÉ, mais pour le moment, nous avons besoin de gens qui ont le courage politique d'aller de l'avant avec les solutions abordables qui sont disponibles maintenant. Un tronçon de route à 10 million$, ou une borne haute vitesse à 25 000$. C'est le comparatif que l'on devrait faire avant d'argumenter sur le coût prohibitif d'une borne de recharge L3. Nous suggérons que le vrai défi à surmonter n'en est pas un technologique, mais bien de gouvernance. Si on veut se départir du modèle de transport basé sur le pétrole qui a causé de multiples récessions, détruit notre planète, et étouffé nos villes et nos poumons, comment pouvons-nous propulser la solution sans fournir le minimum d'infrastructure pour l'électrification des transports?
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