L'idée avait jailli en 2008 quand le grand manitou de la Formule 1, Bernie Ecclestone, a décidé de rayer Montréal du circuit. Pourquoi ne pas miser sur une course de voitures électriques pour remplacer l'événement?
Le premier Grand Prix de Formule E du monde, qui se tient samedi à Pékin, est un événement majeur qui laisse croire que le Québec a raté une chance en or de se montrer à la hauteur de ses ambitions en matière d'électrification des transports. L'idée d'une course de voitures électriques, lancée et défendue par Jacques Duval, n'a pas été prise assez au sérieux, mais elle aurait dû, constate aujourd'hui le chroniqueur automobile. «On s'est fait chiper l'idée par les Européens», constate-t-il. L'homme d'affaires Harold Leclerc croyait fermement au projet pour être la vitrine de la technologie développée au Québec. «On a les moteurs et les batteries pour faire mieux que tout ce qui se fait ailleurs», assure-t-il, parlant du système de motorisation et des batteries conçues par les chercheurs d'Hydro-Québec. GreenPrix Racing, l'entreprise qu'il a formée pour promouvoir le projet, a été refroidie par la crise financière de 2008. Le projet est resté vivant et a eu l'oreille du gouvernement de Pauline Marois. L'idée d'une course de voitures électriques a avancé, jusqu'au changement de gouvernement. Depuis, plus rien. Le Québec n'assistera même pas en spectateur au Grand Prix de Formule E qui commence ce week-end. Pas d'intérêt, pas de budget pour ça. Même pas chez Hydro-Québec. «Aucune représentant d'Hydro-Québec ne sera présent à Beijing pour l'événement de Formule 1 électrique», a fait savoir la société d'État. La Fédération internationale de l'automobile (FIA) s'est trouvée un constructeur, Renault, et un promoteur, Alejandro Agag, pour cette première mondiale. Le Grand Prix de Formule E aura lieu en Chine et dans neuf autres villes du monde, dont Miami et Long Beach, en Californie. Aucune ville canadienne ne figure au programme du prestigieux événement, mais il est question que Vancouver prenne la place qui reste à combler au programme de la première série. «Toutes les villes qui ont levé la main pour obtenir une place l'ont eue», dit Sylvain Castonguay, directeur général du Centre national de transport avancé du Québec, qui a fait sa part pour promouvoir l'idée. «Un certain risque» Il en a parlé à tous ceux qui pourraient faire avancer le projet, dont les maires de Montréal et de Québec, de même qu'aux ministres du gouvernement québécois. «On est remontés jusqu'à François Dumontier [PDG d'Octane Management, promoteur du Grand Prix de Formule 1 du Canada]. Ce qui a manqué, c'est un promoteur prêt à prendre un certain risque.» M. Dumontier n'a pu être joint pour donner sa version. L'intérêt de GreenPrix Racing était de créer une vitrine pour la technologie québécoise, explique pour sa part Harold Leclerc. L'homme d'affaires n'a aucun intérêt dans l'organisation d'une course de la FIA à Montréal qui ferait la promotion des technologies développées ailleurs et qui sont, à son avis, moins intéressantes. Thierry Valverde
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