« À tous ceux qui pensent encore que la Formule E n'est pas excitante, je n'ai qu'une réponse : regardez cette course ! » - Sam Bird, DS-Virgin Le Brésilien di Grassi s'impose, loin devant Prost (10e) et Buemi (12e), au cours d'une course marquée par l'immobilisation surprenante de cinq monoplaces. Sam Bird affiche un large sourire : l'Anglais, parti 14e sur la grille de départ, termine 3e et offre à DS-Virgin son premier podium de la saison. C'est le Brésilien Lucas di Grassi (Abt), troisième de la saison dernière, qui remporte la victoire à l'issue d'une course folle qui a compté quatre leaders différents. Dans la chaleur étouffante de Putrajaya (39° C ressenti et 48° au sol), c'est en revanche la douche froide pour Renault : Sébastien Buemi, premier des qualifications, termine 12e et Nicolas Prost ne fait pas mieux que 10e. Lucas di Grassi en profite pour prendre les commandes du classement (43 points) devant Buemi (35 points) et Sam Bird (24 points). LE FAIT DE COURSE : des batteries en question En plus des incidents de course « classiques », dont l'accrochage au premier virage entre Nick Heidfeld (Mahindra) et Jean-Éric Vergne (DS-Racing), cinq pilotes ont dû subitement s'immobiliser en pleine course, avant de pouvoir repartir. Rapidement, les batteries des monoplaces sont pointées du doigt. Dans le paddock de Putrajaya, une rumeur évoque le fait qu'une partie des écuries n'auraient pas bénéficié des nouvelles batteries promises en début de saison par Williams. Résultat : les nouvelles ont été équipées d'une puce qui les chauffe volontairement afin d'équilibrer les chances de tous les pilotes. « Il faut de l'équité sportive, plaide Nicolas Prost. On a besoin d'explications pour que ça ne se reproduise plus. » « Clairement, la voiture est tombée en panne deux fois, c'est compliqué pour gagner une course », lâchait son coéquipier Sébastien Buemi. À la FIA, on se montre plus prudent : « Il faut faire attention aux conclusions hâtives. On vient d'apprendre qu'une des monoplaces concernées avait finalement cassé sa suspension. » Ces incidents rappellent surtout que la discipline, très jeune, est basée sur des technologies qui restent à améliorer. « C'est l'objectif n° 1 du sport mécanique », s'enthousiasme-t-on à la FIA. L'HISTOIRE : Renault, terrible désillusion Avant les premiers tours de piste à Putrajaya, le paddock était unanime : cette saison, l'écurie Renault-e.dams est au-dessus du lot. La performance de Sébastien Buemi quinze jours plus tôt à Pékin (pole position, meilleur tour et victoire) avait donné le ton. D'ailleurs, à midi ce samedi, le Suisse prenait le chemin d'une seconde victoire, lui qui avait remporté les qualifications. Cinquième temps, Nicolas Prost s'était plaint dans sa radio : « Cette voiture n'est pas conduisible ! » Pendant la course, tout s'est emballé : l'arrêt soudain de Buemi (16e tour), le changement précipité de monoplace de Prost (16e tour), le retour à la première place du Français (21e tour) et sa descente à la 10e place, deux places devant le Suisse. « C'est dur, d'autant qu'on était très compétitif en course, décrypte Nicolas Prost. Nous avions vraiment la capacité de nous hisser sur le podium. » « Malheureusement, ça fait partie de la course, il faut l'accepter et travailler pour revenir plus fort », estime quant à lui Sébastien Buemi. L'HOMME : Stéphane Sarrazin, la remontée fantastique Il avait déjà impressionné dans la matinée en signant le deuxième temps des qualifications. Stéphane Sarrazin, pilote de l'écurie Venturi, devait s'élancer, avant qu'une panne ne l'oblige à partir en fond de grille. « J'étais très déçu, très frustré », explique-t-il. Pourtant, le natif d'Alès s'est battu, a remonté quatorze places pour terminer la course au pied du podium. « L'équipe m'a bien aidé à gérer l'énergie de la monoplace. Ça m'a permis de tout donner et de ne rien lâcher. » Poleman à Londres lors de la dernière manche de la saison dernière, deuxième des qualifications en Malaisie, il reconnaît « avoir une très bonne voiture ». « Il faut désormais assurer en course et ne pas faire d'erreurs. » Et si cela lui permettait de s'imposer lors de la prochaine manche en Uruguay ? L'ATMOSPHÈRE : chaleur intense et ville morte 39 °C ressentis et 48° au sol : les organismes ont été soumis à une forte chaleur durant toute la journée. Juste avant le départ, des blocs de glace sont positionnés dans les pontons des monoplaces pour refroidir la mécanique. Chez les VIP qui déambulent sur la grille de départ, on s'éponge le front entre deux discussions. Même l'une des « grid girls » (ses hôtesses postées devant les voitures) est prise d'un malaise et évacuée de la grille de départ. « Ça, c'est des conditions extrêmes ! » lâche un ingénieur. Le brouhaha du départ réveille quelque peu Putrajaya, cette ville sortie de terre il y a 20 ans pour devenir la capitale économique de la Malaisie. Si les ministères ont fière allure, la ville sonne creux : seules 67 000 personnes y résident, loin des 1,589 millions d'habitants de la cité voisine Kuala Lumpur. Le temps d'une journée, Putrajaya s'est réveillé en laissant les Formule E faire le show. JACQUES VILLENEUVE: la prochaine sera la bonne Jacques Villeneuve a rallié l’arrivée au 11e rang à l’occasion de la seconde étape du Championnat de Formule électrique présentée hier à Putrajaya, en Malaisie. S’il a été exclu des points une nouvelle fois, le pilote québécois a certes démontré une belle progression, lui qui, contrairement à la plupart des engagés, en est à ses premières armes dans cette série chaudement disputée. Villeneuve s’était donné deux courses pour se familiariser avec le pilotage complexe de ces monoplaces. Il souhaite maintenant passer à une autre étape, celle de suivre le rythme des principaux animateurs, dont le Brésilien Lucas di Grassi, vainqueur de cette deuxième épreuve de la saison. OÙ VA LE TRULLI TEAM? Le deuxième ePrix de Formule E de la deuxième saison de l’histoire de la discipline a rendu son verdict, en l’absence de l’écurie italienne Trulli Formula E Team. Déjà, en Chine, pour l’ouverture de la saison de Formule E, l’écurie fondée par l’ancien pilote de Formule 1 Jarno Trulli n’avait pu participer au ePrix, a priori pour des questions de douane. Bis repetita en Malaisie, épreuve particulièrement animée finalement remportée par Luca Di Grassi. Tout a débuté, en Malaisie, par le remplacement du Mexicain Salvador Durán, suite à un problème de contrat, par Jarno Trulli qui devait ainsi, contraint et forcé, effectuer son retour derrière un volant le temps d’une course. Ce dernier manifestait en effet son souhait de trouver un nouveau terrain d’entente avec le Mexicain. C’était sans compter sur un recalage des monoplaces de l’écurie à la suite des vérifications techniques, la privant de compétition. Il ne s’agissait manifestement que d’une demi-surprise. Le directeur de l’écurie, Lucio Cavuto, expliquait en effet que le temps avait manqué pour finaliser la préparation des monoplaces, donnant rendez-vous pour la prochaine épreuve, en Uruguay, le 19 décembre prochain. Pourtant, certains évoquent d’importants soucis financiers pouvant expliquer ces deux désagréables contre-temps. Rendez-vous en Amérique pour en avoir le cœur net ? LE POINT TECHNIQUE : Michelin, une gomme par tous les temps À chaque course, Michelin fabrique et emmène 160 pneus neufs, soit quatre pour chacune des 40 monoplaces. © Jérôme Cambier Michelin Jamais les pilotes de Formule E n'avaient été aux prises avec une chaleur (39 °C) et une humidité (80 %) aussi importantes. Pas de quoi bousculer l'équipe de Michelin présent dans le paddock. Unique manufacturier de la Formule E, la marque tricolore a confectionné un pneu unique, chaussé par tous les temps. « Ça nous a obligés à travailler la polyvalence via la sculpture du pneu – proche de celui d'une voiture de série – et les gommes pour continuer à être performants », explique Serge Grisin, responsable de la Formule E pour Michelin À chaque course, Michelin fabrique et emmène 160 pneus neufs, soit quatre pour chacune des 40 monoplaces. « Nous voulions nous aussi réduire notre impact environnemental lors de nos déplacements. » « Toute la course se concentre en sept heures (essais, qualifications et course), ajoute Serge Grisin. Les pneus ne doivent pas être une source d'inquiétude pour les équipes. » Les pneumatiques de la Formule E semblent satisfaire l'ensemble du paddock, un jugement unanime qui plairait bien à Pirelli, le manufacturier unique de la F1 souvent cible des critiques. Source: Le Point, Le Blog Auto, Le Journal de Montréal Contributeur: Simon-Pierre Rioux, Official Formula E Canada Fan Page Prochaine course: 19 décembre à Punta del Este, Uruguay
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