Mélissa Brousseau entre dans sa voiture, pèse sur le bouton orné d'un signe «power». Une petite musique retentit et le tableau de bord s'allume, tel un écran d'ordinateur. Dans l'habitacle, aucun son. Ce n'est pas de la science-fiction, mais la seule voiture totalement électrique de la Petite-Nation. Propriétaire d'une Nissan Leaf depuis octobre, avec son conjoint, Mme Brousseau ne retournerait pas en arrière. Tout lui plait de cette auto, même si quelques efforts d'adaptation ont dû être faits, en particulier au niveau de la planification des déplacements en fonction de l'énergie que contiennent les batteries. «En octobre, alors qu'il faisait chaud, j'avais 150 km d'autonomie. Au froid, avec les sièges, le volant chauffant et le chauffage, j'en ai 105km.» Cette réalité ne serait pas dramatique si davantage de bornes de chargement publiques étaient installées en Outaouais. Pour l'instant, seulement une douzaine d'entre elles sont en fonction, dont une seule entre Montréal et Gatineau, située à Montebello. Les voitures électriques peuvent être branchées dans une prise de courant de 120V, dans une borne régulière ou une borne rapide. Faire le plein prend respectivement 12 heures, deux heures ou 20 minutes, dépendant de la borne. «Rendue aux Promenades Gatineau, je me branche dans la borne gratuite», explique Mme Brousseau, soulignant que l'automobile aurait été stationnée de toute façon, durant ses courses. «Remarque, ça va être bien, quand il y aura une borne à Chénéville», ajoute-t-elle. Faisant près de 30 000 km de route par année, le couple affirme économiser beaucoup d'argent. En effet, selon les données d'Hydro-Québec, un plein d'électricité pour une autonomie de 100 km vaut près de 1,50$. Hormis les paiements sur le véhicule, il leur coûte donc environ 450$ par an pour se déplacer. Un ménage semblable paierait près de 2400$ de plus en essence, sans compter les changements d'huile, que l'automobile électrique ne requiert pas. Côté espace, la famille de cinq ne se trouve pas à l'étroit et l'équipement de hockey de M. Ménard entre aisément dans le coffre arrière. La tenue de route en hiver est exceptionnelle, croit Mme Brousseau, puisque les batteries sont réparties sous l'automobile, lui donnant de la stabilité. Qu'en est-il de la performance? Devenus de parfaits «électromobilistes», les nouveaux propriétaires préfèrent utiliser la route 148 et rouler plus lentement que sur l'autoroute, pour avoir davantage d'autonomie d'électricité. «Je pense déjà différemment, avoue Mme Brousseau. C'est mollo, je ne mets jamais de musique. J'écoute le silence.» La voiture entièrement électrique ne convient peut-être pas encore à tous les automobilistes de la région. «Si j'habitais plus loin que Plaisance, je ne suis pas certaine que ce serait réaliste», souligne la propriétaire, par rapport à ses déplacements en ville. Cependant, quelqu'un réalisant de courtes distances chaque jour pourrait y trouver son compte. «Lorsqu'on changera notre minifourgonnette, c'est sûr qu'on optera pour une voiture électrique, soutient Mme Brousseau. Rendu à ce moment-là, j'espère que l'autonomie sera meilleure.» Source: La Petite Nation
Commentaires
|