![]() Depuis quelques années, l’électrification des transports est progressivement devenue une priorité pour le gouvernement du Québec, en particulier dans un contexte où notre province est assujettie au système de plafonnement et d’échange des émissions (SPEDE), qui a été lancé conjointement avec la Californie en janvier 2013. En effet un marché du carbone est en place depuis début 2013 au Québec, en collaboration avec la Californie dans le cadre de la WCI. Depuis début 2015, les distributeurs de combustibles et carburants d’origine fossile y sont également assujettis. Concrètement, cela signifie qu’un « prix carbone » est désormais inclus dans la quasi-totalité des hydrocarbures consommés au Québec. Ce « prix carbone » est aujourd’hui aux alentours de 3¢/L mais augmentera dans les prochaines années (au minimum de 7% par an). Étant donné que 75% des émissions de GES au Québec proviennent du secteur de l’énergie et que près de la moitié des émissions totales proviennent du secteur du transport, Québec ne pourra pas atteindre ses objectifs de réduction des GES en 2020 sans s’attaquer au secteur des transports. Dans ce contexte, Jean-Martin Proulx, étudiant à la maitrise en environnement de l’université de Sherbrooke, a rédigé un essai portant sur l’impact potentiel qu’aurait un réseau de bornes à recharge rapide sur les autoroutes du Québec. L’étude visait à démontrer dans quelle mesure un projet de déploiement de bornes de recharge rapide en bordure des autoroutes du Québec peut s’avérer rentable pour la société québécoise dans son ensemble, et ce, dans une perspective de développement durable. Voici un résumé des constats : D’abord pour mettre la table, l’étude dresse un constat en ce qui a trait au virage politique de ces dernières années pour l’électrification des transports. Il y a eu la publication du Plan d’action 2011-2020 sur les voitures électriques ainsi que la Stratégie d’électrification des transports proposée à l’automne 2013. Ainsi, depuis les dernières années, l’électrification des transports est clairement devenue une priorité de développement économique pour le Québec. Dans un contexte où les émissions de GES ont un prix, où les émissions de transport représentent près de 50% des émissions du Québec et où Hydro-Québec dispose de surplus d’énergie, une telle position était prévisible. Il est fort à parier que cette tendance se poursuivra à l’issue des prochaines consultations sur la nouvelle politique énergétique du Québec qui se dérouleront au mois de février 2015. Ensuite, l’étude démontre le rôle clé que les infrastructures de recharge sont amenées à jouer sur l’adoption de masse des véhicules électriques. En effet un réseau de bornes rapides permettrait de lever deux principales barrières actuelles :
Par une revue des expériences ailleurs dans le monde, l’étude a permis de mettre en évidence les principaux défis entourant le déploiement de réseaux de bornes à recharge rapide, notamment le manque de financement. Notant qu’il n’y a pas de « recette miracle », l’étude présente deux cas qui peuvent servir d’inspiration pour le Québec dans le cadre de l’implantation d’un réseau de bornes à recharge rapide. Le premier présente un réseau de bornes de recharge rapide public déployé à l’échelle nationale. Le second détaille la West Coast Electric Highway, un tronçon de plus de 940 km de l’autoroute Interstate 5 dans les États de Washington et de l’Oregon, où des équipements de la norme de conception CHAdeMO ont été implantés. L’étude de ces deux expériences a permis de faciliter l’élaboration d’un scénario d’implantation d’équipements de recharge rapide pour le Québec.
Un tel scénario d’implantation a été proposé dans l’optique de faire des bornes de recharge rapide un véritable incitatif à la croissance des véhicules électriques à batterie (VÉB) dans la province. À la suite d’une présélection des autoroutes intéressantes pour le projet, un nombre de bornes total à déployer a pu être fixé à 111 unités au regard des anticipations des besoins en recharge rapide basées sur l’évolution prévisionnelle du stock de véhicules électriques dans la province. En se basant sur l’expérience de nos voisins du sud, on a supposé 10 équipements de recharge rapide par tranche de 1000 véhicules électriques en circulation. Le scénario de déploiement proposé serait réalisé en deux phases successives :
Enfin, l’étude visait à démontrer la faisabilité d’un point de vue économique. L’évaluation s’est effectuée par le biais d’une analyse coûts-bénéfices et en supposant qu’un véhicule électrique se substitue à un véhicule conventionnel. Les retombées nettes d’une telle substitution ont été évaluées à une valeur actuelle de 3130,42 $ par substitution, en date de la mise en circulation du VÉB. À la lumière de ce constat, l’étude a tenté de déterminer le profil de croissance des véhicules tout électriques au Québec qui serait minimalement requis pour rentabiliser le projet de déploiement d’équipements de recharge rapide en bordure des autoroutes du Québec. Globalement, il en ressort que, sur la base de quelques modèles anticipatifs sur l’essor du marché de véhicules tout électriques au cours des prochaines années, le projet proposé présente réalistement la capacité d’être rentable avant 2020. Collaboration: Mathieu Dumas – La Coop Carbone Conseiller stratégique
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