Voiture électrique 100 % québécoise : qui sera sur les rangs ? Le 11 octobre 2013 à 16h59 | Jean-Sébastien Marsan / Argent Le gouvernement Marois discute actuellement avec des géants étrangers de l'automobile et des alumineries pour créer une filière québécoise de la voiture électrique, a révélé vendredi Le Journal de Montréal. Qui serait sur les rangs ? Et une telle industrie sera-t-elle viable ? Le président de l’Association des Véhicules Électriques du Québec (AVÉQ), Simon-Pierre Rioux, affirme que Québec jettera son dévolu sur un fabricant comme le Français Bolloré. (Cette entreprise possède d’ailleurs une usine à Boucherville.) Québec pourrait ainsi reproduire le succès de la Bluecar, une petite voiture électrique fabriquée par Bolloré, soutient Simon-Pierre Rioux. Bolloré gère depuis 2011 un service d’auto-partage de Bluecar dans la région parisienne, Autolib’. « Québec a beau dire qu’il veut attirer de gros joueurs, mais ce ne sera pas les constructeurs qu’on connaît, GM, Hyundai et autres, déclare Simon-Pierre Rioux. Ce sera un groupe comme Bolloré, pour de l’auto-partage et du transport en commun, pas pour de la voiture solo. » Contacté vendredi, le député péquiste Daniel Breton, adjoint parlementaire de la première ministre dans le dossier de l’électrification des transports, refuse de divulguer des informations sur les discussions de son gouvernement avec des entreprises étrangères. Il rappelle que la nouvelle politique économique du Québec dévoilée le 7 octobre favorise un véhicule électrique partagé. Les atouts du Québec Une éventuelle voiture électrique made in Quebec ne tombera pas du ciel. La province possède une industrie du transport en commun, l’expertise d’Hydro-Québec dans la motorisation électrique (sa filiale TM4 collabore avec des constructeurs étrangers), des fournisseurs de pièces, une entreprise spécialisée dans les batteries au lithium (Bathium Canada, à Boucherville) et quatre circuits de bornes électriques : Circuit électrique (203 bornes alimentées par Hydro-Québec), Éco route Québec (37 bornes), RéseauVER et ChargePoint (qui commencent à installer des bornes dans la province). Aussi, il existe une petite expertise dans la fabrication, quelques projets-pilote et usines. Notamment les installations de l’entreprise torontoise Zenn Motor Company à Saint-Jérôme, qui a fabriqué de 2006 à 2010 une voiture électrique baptisée ZENN LSV. Au même moment, Véhicules Nemo assemblait de petits camions électriques à Sainte-Thérèse. « On a tout en mains », se réjouit Etienne Couture, directeur général par intérim du Réseau des ingénieurs du Québec. « L’important, c’est de développer la filière. » L’ingénieur se dit convaincu que la voiture électrique peut devenir une industrie aussi structurante que l’aéronautique. « Et il y a de la place pour un grand fabricant », juge-t-il. Pour le chroniqueur automobile Jacques Deshaies, le projet du gouvernement Marois est « louable », mais attirer un gros joueur serait trop complexe : « Je pense qu’il est un peu tard pour le faire, parce que les grands constructeurs automobiles ont déjà leur expertise, leurs infrastructures, leurs technologies, leur mise en marché. Convaincre un constructeur de bâtir une usine chez nous, quand on les a toutes perdues ? » Le chroniqueur fait référence à la dernière usine de fabrication d’automobiles du Québec, celle de General Motors à Boisbriand, qui a fermé ses portes en 2002. Québec serait plus avisé de favoriser l’installation de bornes de recharge partout dans la province pour encourager l’achat de voitures électriques étrangères, croit Jacques Deshaies. Source: Argent/TVA
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