![]() Marianne Mølmen est une habituée des conférences sur la mobilité électrique. Depuis quelques années, cette fonctionnaire à la direction pour la planification des infrastructures de VÉ d'Oslo est invitée à parler des succès de sa ville en ce qui a trait aux voitures électriques, et éclairer les différents gouvernements sur les incitatifs que la Norvège a mis en place pour ainsi créer un endroit où l'utilisation de la voiture électrique est la plus importante sur la planète. Elle a détaillé les incitatifs mis en place sous la stupéfaction d'une grande majorité des participants à la conférence EVVÉ2013 de Gatineau, incitatifs que la majorité de nos membres connaissent par cœur :
Sur ce point, elle a comparé le prix de vente d'une Chevrolet Camaro en Europe - $78 000 - et en Norvège, on parle de plus de $245 000 ! La différence de prix est due aux taxes de vente sur les véhicules à essence. Il n'y a présentement qu'une seule Camaro enregistrée dans ce pays scandinave... On doit constamment repenser l'offre; il arrive que l'on doive enlever les bornes actuelles afin de changer la configuration des places de stationnement pour mieux densifier l'offre sur la rue. Les bornes dans ce pays ne sont pas comme en Amérique; le câble avec pistolet ne fait pas partie de la borne. Elle ressemble en fait à une prise femelle au standard Mennekes, alors que ce câble spécial est fourni avec chaque VÉ vendu en Europe. On se branche donc en 220V 16 ampères. Ces prises sont gratuites d'utilisation dans toute la ville. Le coût en électricité par borne pour la ville est de 0,50€ par jour; un montant qui deviendrait trop dispendieux pour la ville à récupérer, avec toute la paperasse, la technologie et la bureaucratique qui devrait être déployée. Mais on essaie de plus en plus récupérer un montant forfaitaire puisque la revente d'électricité n'est pas possible pour eux (tout comme ici), donc la vente d'une clé RFID renouvelable annuellement serait leur solution au fur et à mesure que l'on remplacera les bornes. Présentement, pour avoir accès à la prise électrique pour y brancher son câble Mennekes, le propriétaire d'un VÉ doit acheter une clé physique à travers l'Association des VÉ de Norvège, afin de déverrouiller la serrure de la borne! N'oubliez pas que les voitures électriques ont la cote en Norvège depuis les années 90, et que la technologie RFID est plutôt récente, donc les bornes ayant pignon sur rue sont en fait de grosses boîtes de métal avec une portière verrouillée derrière laquelle on retrouve la prise électrique. ![]() Alors qu'au Québec il s'achète un véhicule électrique pour chaque 214 voitures à essence vendues (la Colombie-Britannique fait mieux avec un ratio de 1:177), en Norvège on parle d'un ratio de 1:17 ! Leur objectif est d'avoir sur les routes 50 000 VÉ d'ici 2017; avec présentement 14000 unités et des ventes qui augmentent exponentiellement avec la diversité de l'offre des constructeurs automobiles, on estime réussir à atteindre ce chiffre avant la date prévue, où on verra la fin des incitatifs financiers. Cette femme typiquement norvégienne, grande et blonde, nous a confié avec un grand sourire adorer sa vieille Th!nk City EV, qui lui permet de s'évader les fins de semaine aux abords de Oslo avec à bord son conjoint et leur gigantesque chien. Elle remarquait en riant que son anglais s'était passablement amélioré depuis qu'elle est en demande au Canada et aux États-Unis pour y donner des conférences, ce qui la change bien de sa routine derrière son bureau à l'hôtel de ville ou sur le terrain, à déterminer l'emplacement idéal des nouvelles bornes à installer. Car on ne s'asseoit pas sur nos lauriers à Oslo! L'enregistrement de VÉ au pays ne fait que s'accélérer de façon exponentielle, d'où l'importance de continuer le déploiement de l'infrastructure qui doit évoluer selon les besoins grandissants.
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