Si le nombre de véhicules électriques connaît une croissance constante, voire enviable, dans Lanaudière, il n’en va pas de même pour les bornes de recharge. Les bornes haute vitesse, c’est-à-dire de 400 V, sont même absentes du territoire de la MRC Les Moulins, pourtant un secteur névralgique sur le plan des déplacements routiers.
Partout au Québec, on notait, en date du 31 décembre 2017, 2 606 bornes de recharge de 240 V, ce qui correspond à 40 km par heure de recharge, ainsi que 142 bornes haute vitesse de 400 V, pour 250 km par heure de recharge. On comptait également 213 de bornes Tesla des deux types, uniquement utilisables par les véhicules Tesla.
Or, nulle part sur le territoire moulinois on ne compte de bornes de recharge haute vitesse accessibles au public, hormis les récentes installées par Tesla au Méga Centre Mascouche. Pour les automobilistes provenant du nord de Lanaudière, la MRC serait pourtant un endroit stratégique pour refaire le plein d’électricité, alors qu’on se trouve au carrefour des autoroutes 40, 25 et 640. «Nous aurions besoin de 2 000 bornes de recharge haute vitesse au Québec», illustre Martin Archambault, porte-parole de l’Association de véhicules électriques du Québec (AVEQ), en rappelant une pétition signée en ce sens par plus de 10 000 personnes récemment. «Les autoroutes sont très mal couvertes. À l’est de Montréal, il n’y a pratiquement rien. En Gaspésie, ils sont mieux structurés. On en retrouve aux 50 km», ajoute-t-il. Factures partagées Au Québec, en Ontario, au Nouveau-Brunswick et aux États-Unis, il existe différents réseaux de bornes publiques, qui nécessitent un abonnement fonctionnant avec une carte ou une application pour téléphone intelligent. Le principal réseau au Québec est le Circuit électrique, une filiale d’Hydro-Québec, qui a le mandat de gérer l’installation des bornes en ne payant que 50 % de leur coût, informe M. Archambault. Le Circuit électrique s’associe donc à des entreprises prêtes à investir pour couvrir l’autre portion des sommes. Il faut savoir que les bornes haute vitesse, aussi appelées BRCC, nécessitent un investissement de l’ordre de 50 000 $ chacune. Selon Martin Archambault, les entreprises capables d’investir un tel montant pour des retombées économiques concrètes nulles ne sont pas nombreuses. Plus pratiques que nécessaires S’il reconnaît qu’un plus grand nombre de bornes de recharge haute vitesse assurerait un meilleur service sur le réseau routier, Philippe Janson, directeur régional de l’AVEQ, nuance qu’elles seraient plus pratiques que nécessaires. Il ne faudrait donc pas que cela empêche les futurs acheteurs de véhicules électriques de passer à l’action. «De 90 % à 98 % des recharges se font à la maison», estime l’homme qui évalue ses propres recharges à la maison à 95 %, et ce, même s’il parcourt 80 km aller-retour entre sa résidence à Rawdon et son travail à Saint-Lin-Laurentides. «C’est comme un téléphone cellulaire; calculez le nombre de fois que vous avez à le recharger à l’extérieur de la maison», note-t-il. En ce qui a trait au 5 % restant, le propriétaire d’une BMW i3 affirme ne subir aucun désagrément notable. «Il m’est arrivé à l’occasion d’attendre, mais comme c’est le cas aussi à une station d’essence. Le maximum que j’ai dû patienter, c’est 5 minutes. Pendant les vacances de la construction, l’attente peut être plus longue», spécifie-t-il. Quant à la recharge, elle n’a pas à durer une heure pour permettre un retour à la maison en toute sécurité. «On a la mentalité de faire le plein d’essence avec un véhicule à gaz, mais si je n’ai besoin que de 20 km, je n’ai qu’à recharger mon véhicule pendant 5 minutes. Je sais que je pourrai procéder à une recharge complète une fois à la maison», conclut M. Janson. *** Les villes suivent le mouvement Terrebonne et Mascouche disposent chacune de 8 et de 4 véhicules électriques dans leur flotte de véhicules. À Terrebonne, les citoyens ont accès à 7 bornes de recharge de 240 V. À Mascouche, on en retrouve 10. Si, du côté de Terrebonne, on a mandaté une firme spécialisée pour une stratégie d’électrification des espaces publics municipaux, à Mascouche, on affirme vouloir développer des partenariats avec le privé pour inciter l’installation de nouvelles bornes 400 V. Source :La Revue Contribution : Martin Archambault
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