De plus en plus d’entreprises veulent réduire leurs émissions polluantes engendrées par le transport de marchandises et la solution électrique semble davantage la voie à suivre. Des camions électriques sont disponibles sur le marché, mais le Québec se trouve encore à la pointe de l’iceberg, puisque les trois quarts (75 %) des besoins en produits pétroliers du Québec se rattachent toujours au transport des personnes et des marchandises. Le rapport attendu de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec réclamait, en février 2014, un important changement de culture en matière de transport au Québec, car les Québécois consommaient, en 2010, l’équivalent d’environ 15 litres d’essence par jour par personne en énergie. Les auteurs du rapport privilégiaient entre autres «un objectif de réduction nette» du nombre de kilomètres parcourus par véhicule par personne. L’Association des véhicules électriques du Québec (AVÉQ), un organisme indépendant qui repose sur la conscience sociale de ses membres bénévoles et de leur volonté afin de promouvoir l’utilisation du véhicule électrique, croit pour sa part que le Québec possède le potentiel de miser sur l’industrie de l’électrification des transports. L’électrification, un projet de société «Le transport collectif et le transport des marchandises sont deux volets qui feront l'objet d'un financement plus important que le transport individuel, car les deux sont de grands producteurs de GES, explique le président de l’AVÉQ, Simon-Pierre Rioux. Cependant, le but n'est pas d’électrifier tous les modes de transport actuels, car la technologie ne permet pas présentement de le faire, mais plutôt de redéfinir comment et pourquoi on se déplace afin d’atteindre nos objectifs de réduction. Si nous examinons le transport de marchandise, près de 37 % des déplacements se font sans cargaison avec des camions qui consomment près de 50 litres de diesel par 100 km. Il faut produire des solutions plus intelligentes et les exporter à l'étranger.» Le défi de transformer toute une industrie relève toutefois d’un défi, d’un véritable projet de société qui se pointe à l’horizon pour le Québec. Le transport des marchandises jouera un rôle, car les émissions de GES pour ce secteur ont augmenté de 66 % de 1990 à 2010, écrivent les auteurs du rapport de la Commission sur les enjeux énergétiques du Québec. «Les solutions présentées existent déjà au Québec, mais peu de PME ont actuellement les capacités d'exécuter les solutions développées, répond M. Rioux. Les investissements du gouvernement permettront d'aller de l'avant avec des projets qui créeront les transports du futur, en s'assurant de la participation de partenaires industriels qui seront attirés par notre dynamisme en électrification des transports. Nous voulons non seulement garder l'argent gaspillée par les Québécois sur le pétrole dans notre économie, donc de l'argent qui sera dépensé localement, mais nous voulons également promouvoir l'exportation de produits spécialisés en motorisation électrique vers les marchés extérieurs.» Du point de vue économique, ce sont actuellement plus de 16 milliards $ drainés hors de l’économie québécoise pour acquérir du pétrole brut, rappelle Simon-Pierre Rioux. Une fierté québécoise
Selon Hydro-Québec, l’industrie de l’électrification des transports se porte très bien. Aux dires de son porte-parole, Louis-Olivier Batty, le Québec compte plusieurs entreprises de renom très actives dans le domaine. Il cite les exemples d’AddÉnergie, une entreprise de Québec, qui fournit les bornes du Circuit électrique, et Bathium, située à Boucherville, et qui fabrique des batteries lithium-métal-polymère. «Les bornes du Circuit électriques sont actuellement présentes dans 15 régions, incluant l’Abitibi, qui vient tout juste de rejoindre le réseau avec des bornes en service à Rouyn et en service au printemps à Val d’Or. Nous poursuivons donc l’expansion du réseau pour que le Circuit électrique offre une plus grande couverture géographique et qu’il desserve un plus grand nombre de conducteurs dans l’ensemble des régions du Québec», avance M. Batty. Le gouvernement du Québec inaugurait par ailleurs, le 26 septembre dernier, le premier site du corridor de recharge électrique rapide entre Québec et Montréal sur l’autoroute 40. Il s’agit d’un projet-pilote où le gouvernement du Québec procède, en collaboration avec Hydro-Québec, à l’installation de 12 bornes de recharge pour véhicules électriques : sept bornes de 240 V et cinq bornes rapides, dans sept sites situés le long de l'autoroute 40 et de la route 138. Ces sites de recharge sont situées dans une aire de service ou dans un village-relais, à une distance maximale de 60 km l'un de l'autre. Les bornes sont aussi situées à proximité d'un restaurant ouvert en tout temps et accessible aux usagers pendant la période de recharge, sans obligation de consommer. Source: Transport Magazine
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