Le mercredi 4 mai dernier à Montréal auto Prix, Poly eRacing a présenté son nouveau bolide, une formule de course 100% électrique faîte entièrement par des étudiants de l’école Polytechnique de Montréal. Le projet est l’aboutissement de sept années de travail et de développement. La fiche technique est impressionnante, la voiture peut atteindre le 100km/h en moins de 4 secondes, possède un moteur de 80kW de puissance similaire à la Nissan Leaf, intègre une batterie de 5,3Kwh mais elle ne pèse que 200kg. La voiture intègre plusieurs technologies de pointe, comme des matériaux composites pour réduire le poids et des batteries au lithium pour la densité énergétique. L’intégralité de l’électronique de la formule de course a été conçue et fabriquée par l’équipe grâce à des partenaires. Poly eRacing est une initiative d’étudiants et un véritable incubateur pour permettre aux nouveaux ingénieurs de comprendre et de développer des véhicules propres de demain. Michèle Thibodeau-DeGuire, la principale et présidente du conseil de Polytechnique salue la persévérance et la passion des membres de Poly eRacing. « Jusqu’à présent, Poly eRacing a permis à près de 100 futurs ingénieurs de s’initier, en marge de leurs études, à cet important projet qu’est électrification des transports. C’est tout à fait remarquable. » Nous avons interviewé Hugues Marceau, diplômé de Polytechnique de Montréal (Po 2011) qui est le fondateur de Poly eRacing au sujet du projet : Question : le projet Poly eRacing est né en 2009, où avez-vous eu l’idée de partir un projet de voiture de course électrique : H.M. : Il y avait eu une annonce dans les journaux d’un projet de conversion de voitures à l’électricité organisé par GM, qui s’appelait « EcoCAR », avec des gens de Polytechnique nous avions appliqué et nous avons été refusés. Pour continuer l'apprentissage, nous avons vu qu'il existait une compétition de formules électriques et nous avons décidé de joindre l’aventure. Question : Est-ce que vous étiez plusieurs partenaires au commencement? H.M. : Nous avons commencé avec une petite équipe de trois personnes. Pendant deux ans nous étions peu et à la troisième année ça l’a décollé. Maintenant on est de l’ordre de 30 et l’an passé on était de l’ordre de 20, nous sommes toujours en croissance. Question : C’est votre troisième prototype, qu’est-ce qu’il a changé au cours des années? H.M. : La première voiture avait deux moteurs pour les roues arrière et on avait beaucoup de batteries parce que l’on ne savait pas à quoi s’attendre. On avait tout trop gros, trop lourd et trop puissant. En participant à des compétitions on a vu ce qu’il fallait, réduire le poids, réduire la puissance. Nous avons découvert l’importance du poids pour faire une voiture de course parce que c’est plus important que la voiture soit légère qu’elle soit puissante parce que tu traines le poids des batteries à chaque utilisation et ça nuit a ton efficacité énergétique. Entre le premier et le deuxième prototype nous avion réduit le poids et la puissance et entre le deuxième et le troisième nous avons « corrigé les bugs » et optimisé la performance du véhicule. Nous aimons dire que l’on utilise la même stratégie de développement qu’Intel : une année nous faisons de gros changements et une année nous faisons de petits changements. Pour le quatrième prototype, nous prévoyons un véhicule à quatre roues motrices. Question : Avez-vous vu les composants et les technologies électriques évoluer depuis le début du projet? H.M. : Les batteries ont beaucoup évoluées. Maintenant on a une densité énergétique de l’ordre de 50% plus grande. Au niveau des moteurs, il y a eu quelques évolutions mais les batteries ont évoluées beaucoup plus vite. Question : Quel a été votre plus grand défi rencontré pour le prototype 2016. H.M. : Le respect des échéanciers parce que l’on est des étudiants de l’école et c’est difficile de trouver du temps pour régler les problèmes qui surviennent parce que nous devons quand même aller à nos cours. Question : Vous allez continuer à faire un nouveau prototype? H.M. : On ne sait pas si le prochain prototype va être fait l’année prochaine ou dans deux ans. On va voir. C’est la relève qui va décider. Question : Vous allez participer à une compétition en juin prochain en Ontario, en quoi consistent les épreuves. H.M. : C’est une compétition multi-facettes. Il y a des épreuves de course automobile, d’agilité et de marketing. Il y a des épreuves de course il y a l’accélération, autocross, endurance, de skid pads et il y a des points attribués à l’efficacité énergétique. Dans les épreuves d’ingénierie, il y a la gestion des coûts et la gestion du design pour voir le raisonnement derrière la voiture. Pour le marketing, il faut savoir vendre, « pitcher » sa voiture. Question : Avez-vous beaucoup de compétiteurs lors des compétitions? H.M. : Il y a 30 équipes en Amérique du nord, 100 à travers le monde en électrique. Mais quand on considère toute la grande famille des formules SAE, il y a 500 équipes de formule SAE. Question : En quoi est-ce que vous voyez le projet de Poly eRacing comme un développement ou une avancée au niveau des véhicules électrique ou de l’électrification des transports? H.M. : Nous faisons la formation d’ingénieurs. On est jeune, étudiants. Nous ne faisons pas vraiment d’avancées, mais nous leurs apprenons à apprendre et puis de façon très spécialisé dans le domaine des véhicules électrique. À ma connaissance, les équipes de formule SAE sont au Québec la seule façon d’apprendre comment faire un véhicules électrique dans le cadre d’un programme universitaire. Il y a une attestation qui a commencé récemment au Cégep de Saint-Jérôme, mais au niveau universitaire il y a rien encore et c’est pour ça que l’on a créé Poly eRacing c’est pour apprendre aux étudiants Québécois comment faire des voitures électriques. L’AVEQ souhaite la meilleure des chances à Poly eRacing pour les compétitions à venir et félicite tous les futurs ingénieurs qui se sont impliqué dans le projet et qui croient au développement d’une industrie automobile plus verte. Pour suivre les étudiants de Poly eRacing durant les compétitions :
Liens : Poly eRacing : http://eracing.polymtl.ca/ Source : Marc Chapdelaine - Directeur régional AVÉQ - Mauricie
Contribution : Martin Archambault
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